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EDITORIAL

A quoi joue le Nigeria?


Alwihda Info | Par Adil Abou - 19 Juillet 2015


Quitte à Buhari de se décomplexer, d'ouvrir son cœur, son sol et sa bourse pour motiver une armée qui a déjà payé un lourd tribut sur le sol nigérian.


A quoi joue le Nigeria?
Le nouveau président du Nigeria, Muhammadu Buhari ne sait sur quel pied danser. Avec une arrivée au pouvoir annoncée avec fanfaronnade, et des déclarations d’un Zèle intempestif contre l'éventuelle défaite de Boko Haram, l’inquiétude commence à gagner du terrain. Le complexe de Buhari fait perdre au Nigeria la victoire sur Book Haram. Il voit d'un mauvais œil l'intervention de l'armée tchadienne sur le sol nigérian et ses victoires enregistrées sur le terrain, arrachant, non sans payer un lourd tribut, toutes les villes occupées jadis par la secte terroriste. Ancien commandant de la zone de "Borno state" puis chef d'état-major de l'armée nigériane avant d'arracher le pouvoir grâce à un coup d'état militaire, Zoro n'a jamais digéré la défaite de l'armée nigériane et les victoires de l'armée tchadienne. Il a toujours considéré que le Tchad est un pays pauvre et ne dispose que d'une armée fragile. Voilà pourquoi Zoro a des difficultés à coopérer sincèrement avec son voisin. Arrachant le commandement des forces africaines installé à N’Djamena et refusant d'accorder une visite au pays de Paul Biya, l'homme fort du Nigeria ne serait-il pas en réalité qu’un tigre en carton ? Alors qu'il n'a pas été coopératif avec les armées du Tchad, du Niger et du Cameroun qui ont constitué depuis plusieurs mois une force de frappe commune contre Boko Haram, Buhari qui refuse au Cameroun le droit de poursuite et au Tchad de n'ouvrir le feu qu'avec son accord, vient de lancer un appel à une nouvelle force multinationale/internationale après avoir, par son laxisme, et son sabotage, découragé les voisins et renforcé le groupe extrémiste à poursuivre ses attaques jusqu’en dehors du Nigeria, avec des femmes kamikazes, causant souvent la mort de dizaines de femmes et d’enfants. Zoro, le chef de l'ancienne junte militaire reconverti en un faux démocrate, assaisonné de haine et d'amertume, est attendu lundi 20 juillet à la Maison ovale, où il doit avoir des entretiens avec son homologue américain, Barack Obama sur la coopération bilatérale notamment en matière de lutte contre le groupe de Boko Haram. Le plus important pour le pays de l'Oncle Sam est de signer des contrats économiques car le Nigeria est la première puissance économique d’Afrique et premier producteur de pétrole du continent africain. L'histoire de la mort des nègres n'intéresse même pas le média américain qui s'empresse de ne donner que le bilan des personnes tuées.

Qu'il le veuille ou non, Zoro doit revenir à la raison avant qu'il ne soit trop tard pour toute la sous-région qui serait dépassée par la secte terroriste. Il doit compter sur l'armée tchadienne, la seule armée en mesure d'éradiquer une fois pour toute la secte terroriste. Le général Buhari doit se débarrasser de son complexe, ouvrir son cœur, son sol et sa bourse pour motiver une armée qui a déjà payé un lourd tribut sur le sol nigérian.

Le général Mohammed Buhari est né le 17 décembre 1942 à Katsina. De confession musulmane, sunnite, il prend le pouvoir le 31 décembre 1983, à la suite d’un coup d’état militaire. Le 27 août 1985, il est renversé par un putsch. Il se représente sans succès à l’élection présidentielle du 19 avril 2003, du 21 avril 2007 et du 16 avril 2011. En décembre 2014, il se représente comme candidat du Congrès progressiste (APC) pour l'élection présidentielle du 28 mars 2015. Il remporte l'élection le 28 mars 2015 face au président sortant Goodluck Jonathan avec 53,9% des voix. Muhammadu Buhari devient président de la République fédérale du Nigeria après son investiture le 29 mai 2015. Il a promis de défaire Boko Haram, sans trop de succès pour l’instant.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)