Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
AFRIQUE

Afrique : les ressources naturelles n’apportent pas toujours le développement économique


Alwihda Info | Par Barra Lutter King - 12 Mars 2024


Généralement, la malédiction des ressources naturelles est le résultat d'une politique internationale et d'une mauvaise gouvernance à travers le continent.


De nombreux pays africains, y compris le Tchad, dépendent fortement de leurs ressources naturelles, considérées comme une source majeure de matières premières.

Malgré l'abondance en pétrole, or, fer, gaz naturel, forêts et diamants, cette dépendance s'est révélée être une malédiction, plutôt qu'une bénédiction pour le développement économique. Selon un rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD), l'Afrique connaît une croissance économique importante due à la forte demande mondiale de matières premières.

Toutefois, l'exploitation pétrolière a fragilisé l'économie, la cohésion sociale et les institutions politiques du Tchad. Après plus de vingt ans d'exploitation pétrolière, le pays fait toujours face à la famine.

Outre le pétrole, le Tchad bénéficie d'une terre agricole fertile, se classe troisième en Afrique pour l'élevage, et est le deuxième producteur mondial de gomme arabique. Il possède également des ressources en beurre de karité, sésame et or. Cependant, malgré ces ressources, le pays se trouve parmi les plus pauvres au monde.

Cela démontre l'erreur de fonder le développement économique uniquement sur les ressources naturelles. Les prix des ressources naturelles étant fixés au niveau international, toute fluctuation affecte directement l'économie nationale.

Par exemple, la chute des prix du pétrole en 2016 a plongé le Tchad dans une crise financière, empêchant le paiement des fonctionnaires et laissant des cicatrices sociales profondes. Il est donc essentiel de se concentrer sur les investissements directs étrangers (IDE) et de privilégier la diversification économique, comme le suggère un récent rapport de la Banque Mondiale.

Cependant, le Tchad peine à attirer les investisseurs en raison de l'insécurité, du manque d'infrastructures et de l'énergie. Même dans la capitale, le manque d'hôtels construits selon les normes internationales et de routes modernes, freine l'investissement étranger. La malédiction des ressources naturelles est le résultat d'une politique internationale et d'une mauvaise gouvernance.

Le Tchad doit envisager une transparence dans la gestion des ressources naturelles, encourager la diversification économique et promouvoir le secteur privé. Le secteur minier et le tourisme pourraient dynamiser l'économie nationale et créer des emplois pour les jeunes.

Malheureusement, l'exploitation anarchique de l'or, et le manque de promotion et d'organisation du tourisme limitent ces opportunités. Il est temps pour le Tchad de ne plus dépendre uniquement de ses ressources naturelles, mais de chercher une diversification économique et de s'appuyer sur des investissements étrangers dans l'agriculture, le secteur minier, les infrastructures et autres domaines.

Autrement, ces immenses ressources naturelles resteront inexploitées au profit des gouvernants.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)