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Allemagne: Le terroriste syrien arrêté


- 10 Octobre 2016


Né le 10 janvier 1994 près de Damas, Jaber Albakr avait déclaré sa présence en Allemagne le 18 février 2015 et y a été reconnu comme réfugié quatre mois plus tard. Dès que son identité a été révélée....


Il était un peu plus de 6 heures du matin, lundi 10 octobre, quand la police du Land de Saxe l’a annoncé sur Twitter. « Nous sommes fatigués mais très heureux : nous avons capturé le terroriste présumé, cette nuit, à Leipzig », dans le Land de Saxe. D’après le Spiegel, Jaber Albakr, un Syrien de 22 ans soupçonné d’être lié à l’organisation Etat islamique (EI) et en fuite depuis samedi, aurait été arrêté dans l’appartement d’un compatriote qu’il aurait rencontré à la gare de Leipzig et auquel il aurait demandé de l’héberger. Une fois chez lui, celui-ci aurait reconnu l’homme à la barbe de trois jours et au sweat-shirt vert foncé dont le visage tournait en boucle, ce week-end, sur les sites d’information et à la télévision. Il aurait ensuite prévenu la police, qui l’aurait retrouvé ligoté dans l’appartement, un peu après minuit. En plus de mettre fin à un début de psychose lié au fait que le fugitif était soupçonné d’avoir emporté dans sa cavale de quoi commettre un attentat, cette arrestation clôt – ou tout au moins relègue au second plan – un début de polémique liée aux conditions dans lesquelles il avait réussi à prendre la fuite. Surveillé depuis plusieurs jours par les services fédéraux de renseignement, il s’était en effet volatilisé sous les yeux de la police au moment où celle-ci était venue l’arrêter, samedi matin, à Chemnitz, une ville située à 80 kilomètres au sud de Leipzig. « ARRIÈRE-PLAN ISLAMISTE » Transféré à Karlsruhe (Bade-Wurtemberg), Jabel Albakr va maintenant être entendu par le parquet fédéral, selon lequel « tout indique qu’[il] avait l’intention de commettre un attentat islamiste ». A commencer par les éléments retrouvés chez lui : plusieurs détonateurs ainsi que 500 grammes de triperoxyde de tricycloacétone (TATP), un explosif particulièrement puissant, surnommé la « mère de Satan » par les djihadistes et utilisé lors des attentats de Paris, le 13 novembre 2015, et de Bruxelles, le 22 mars. Lundi matin, on ignorait encore quelles étaient ses cibles potentielles. De même, il n’a pas été établi si le suspect était en contact avec l’organisation djihadiste Etat islamique (EI). « Il existe des preuves d’un arrière-plan islamiste », a toutefois déclaré une source proche des services de sécurité. Selon la Süddeutsche Zeitung, le suspect était en contact avec l’EI par l’intermédiaire d’Internet. Dimanche, un complice présumé a également été inculpé et placé en détention. Faute de pouvoir mettre la main dans l’immédiat sur Jabel Albakr, les enquêteurs s’étaient concentrés sur son entourage. Egalement syrien, cet homme « est soupçonné de complicité » dans « la préparation d’un attentat », a rapporté à l’AFP un porte-parole de la police locale. Il avait été interpellé la veille pour vérifications et s’est révélé être « le locataire en titre » de l’appartement de Chemnitz, a-t-il ajouté. Lire aussi : La police allemande recherche un Syrien soupçonné de préparer un attentat MESSAGES RACISTES Né le 10 janvier 1994 près de Damas, Jaber Albakr avait déclaré sa présence en Allemagne le 18 février 2015 et y a été reconnu comme réfugié quatre mois plus tard. Dès que son identité a été révélée, samedi, de nombreux messages ont été postés sur les réseaux sociaux pour dénoncer la politique du gouvernement à l’égard des réfugiés et pour faire le lien entre l’immigration et le danger terroriste. Cela avait été déjà le cas fin juillet, après les attentats commis par de jeunes réfugiés en Bavière et dans le Bade-Wurtemberg, puis mi-septembre, après l’arrestation, dans des foyers de demandeurs d’asile près de Hambourg et Lübeck, de trois hommes soupçonnés d’avoir fait allégeance à l’EI. Face à ces messages, souvent à caractère raciste, la police de l’Etat de Saxe a réagi, samedi soir, sur Twitter : « A tous les petits esprits qui diffusent des discours pleins de ressentiment et dépourvus de sens. C’est juste un manque de respect par rapport à ce qui se passe à #Chemnitz. » Un appel à la modération aux allures de contre-feu : le 3 octobre, lors de la célébration, à Dresde, de la « fête de l’unité allemande », la police avait dû s’expliquer après qu’un ses agents eut souhaité un « jour plein de succès » au mouvement anti-immigration Pegida. Par Thomas Wieder (Berlin, correspondant) Le Monde



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