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INTERNATIONAL

Boko Haram : Le Tchad n'a plus besoin qu'on lui impose la guerre


Alwihda Info | Par Adil Abou - 24 Mai 2014


Les américains ont passé dix années à combattre les Talibans avant d'ouvrir des négociations. Pourquoi privilégier la guerre au dialogue avec Bokoharam ?


Toute action terroriste doit être fermement combattue en s'appuyant sur trois répliques efficacement mises en place (militaire, politique, médiatique).
 
La première réplique doit être militaire. Tous les moyens militaires doivent être déployés pour faire face au terrorisme, une manière d'envoyer un message fort et clair sur l'engagement ferme de combattre le terrorisme. La réplique militaire doit s'accompagner d'une vision politique. C'est à dire envisager une porte de sortie négociée avec les terroristes qui ont des revendications politiques. Les américains reconnaissent qu'ils ont été induits en erreur par l'administration Bush qui a privilégié la force avec les Talibans, en fermant toutes les issues politiques. Et c'est avec un retard considérable, soit dix ans des atrocités sans résultat que l'administration américaine a décidé d'ouvrir des négociations avec les Talibans.
 
Si la première super puissance et ses alliés n'ont pas réussi à détruire définitivement leurs opposants "terroristes" en Afghanistan, en Iraq, en Somalie..., si l'intervention militaire au Mali, en Côte d'Ivoire et en RCA n'a pas réussi à stabiliser la situation dans ces pays, il est temps de comprendre une fois pour toute que la négociation avec ceux qu'on qualifie de terroristes est une arme puissante pour les dissuader et les insérer dans la vie normale. Car à force de les diaboliser, ils perdent tout espoir de survie et s'adonnent à des actions inhumaines. Et dans ce cas, ils deviennent incontrôlables. Utiliser comme seule arme la violence contre les terroristes c'est faire leur jeu.
 
Le Nigéria n'a malheureusement pas compris cette logique et a décidé dès le début de pousser la secte islamiste Bokoharam à se radicaliser. En éliminant physiquement, expéditivement sans aucun procès le leader charismatique de la secte Bokoharam, le Nigéria a commis une bêtise. Et par cette faute grave de violation des droits de l'homme, le Nigéria vaincu, décide d'impliquer la communauté internationale dans une salle guerre dont l'issue est inconnue. Engager les pays voisins dans cette sale guerre terroriste, veut dire qu'il faut s'attendre à l'élargissement des actions terroristes de Bokoharam dans ces pays.  Le Tchad en particulier, qui a vécu quatre décennies de conflits armés et d'instabilité, et qui, grâce à Dieu, aspire à la paix et à la stabilité, n'a plus besoin qu'on lui impose la guerre. Le Tchad aspire à la paix et doit poursuivre la politique du développement qu'il a entreprise depuis 2008 grâce aux maigres recettes pétrolière. 
 
La troisième réplique contre le terrorisme qui doit accompagner les deux premières (la force et le dialogue) c'est de communiquer sur la réalité de la situation qui prévaut dans le pays affecté par ce virus. Bien communiquer, peut engager les citoyens et la communauté internationale à cerner la situation et à s'impliquer davantage dans la recherche d'une solution au conflit. Ne pas informer ou exploiter le média qu'on contrôle pour véhiculer des informations contradictoires, telle que la victoire militaires, n'est pas de nature à encourager le peuple à soutenir vos actions contre le terrorisme. 
 
En somme, il ne faut pas attendre dix ans comme l'ont fait les américains pour ouvrir des négociations avec les Talibans. La communauté internationale notamment les pays voisins, exceptionnellement le Tchad doit au même moment soutenir le Nigéria dans sa lutte contre le terrorisme, et le convaincre d'ouvrir des négociations avec la secte de Bokoharam.
 
Abou adil - Alwihda 



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