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ANALYSE

Bokoharam: Tout ce qu'il faut savoir sur ce groupe terroriste


Alwihda Info | Par Jolpress - 26 Août 2014


Une ville du nord-est du Nigeria, contrôlée par Boko Haram, a été placée le 24 août sous le règne du « califat islamique » par le leader de l'organisation terroriste, Abubakar Shekau. Cette annonce interroge sur la capacité de l'organisation – à l’origine du rapt de 200 lycéennes il y a quelques mois – à s’étendre. Retour sur l’origine et les ambitions de ce groupe terroriste qui prospère depuis 2009.


 
Logo de Boko Haram Photo: ArnoldPlaton / Wikimedia Commons
Fondé au début des années 2000 au Nigeria par Mohamed Yusuf, le groupe islamiste Boko Haram a pour objectif l’application stricte de la charia, la loi islamique, dans tout le pays.
 
Islam rigoriste
Souvent qualifié de secte, ce groupe insurrectionnel s’oppose à toute éducation « à l’occidentale ». Il tire d’ailleurs son nom de cette idéologie, « boko » faisant référence au « book » (livre, en anglais), soit le symbole de l’école occidentale, et « haram » signifiant « interdit » en arabe.
 
Alors que d’autres groupuscules adeptes d’un islam rigoriste avaient vu le jour dans les années 1970 au Nigeria, c’est au tournant des années 2000 que les revendications islamistes radicales prennent de l’ampleur avec Boko Haram, qui entend lutter contre l’occidentalisation du pays, qui émerge par ailleurs sur la scène économique africaine.
 
Le groupe, retranché dans l’Etat de Borno, au nord-est du pays, attire de nombreux partisans, étudiants d’écoles coraniques ou jeunes peu éduqués de milieux défavorisés. Boko Haram compterait également, dans ses rangs, de plus en plus de combattants cultivés proches de l’idéologie anti-occidentale.
 
Actions terroristes
Après plusieurs vagues répressives opérées par la police étatique nigériane contre le groupe islamiste, c’est surtout à partir de 2009 que Boko Haram se fait connaître. « Il a fallu attendre 2009 et l’exécution du chef de Boko Haram pour que le mouvement passe dans la clandestinité et ré-émerge ensuite en un mouvement ultra violent », rappelle Roland Marchal, chercheur spécialiste de l’Afrique au CNRS et à Sciences Po, interrogé par JOL Press.
 
La mort de Mohammed Yusuf en juillet 2009 lors d’un conflit sans précédent contre la police nigériane – plus de 700 personnes trouveront la mort – pousse le groupe à se réorganiser et à intensifier ses frappes.
 
 
Abubakar Shekau / Wikimedia Commons
De nombreuses attaques terroristes menées par Boko Haram contre des églises chrétiennes, des hôtels, des gares et des bâtiments institutionnels font des centaines de morts et émeuvent l’opinion publique internationale.
Le mouvement islamiste, qui compterait près de 30 000 membres, est classée organisation terroriste par les Etats-Unis. Son nouveau leader, Abubakar Shekau, qui apparaît régulièrement dans des vidéos publiées sur Internet, fait partie des terroristes les plus recherchés par Washington. En avril 2014, plus de 200 jeunes filles sont enlevées par le groupe islamiste. L’événement provoque une importante mobilisation internationale.
 
Malgré la volonté du Nigeria de se débarrasser du groupe islamiste, l’armée nigériane, mal équipée et minée par la corruption, peine à contrer la menace terroriste. De son côté, Boko Haram a mis la main sur un certain nombre d’armes et de munitions, profitant des trafics en tous genres qui prospèrent à la fois à l’intérieur du pays et avec les pays voisins. Les attaques de commissariats, de casernes ou de banques ont également permis au groupe terroriste de s’armer et de se financer.
 
Vers un califat islamique au Nigeria ?
Les moyens militaires et financiers dont dispose Boko Haram seraient néanmoins limités, en tout cas moins importants que l’Etat islamique en Irak et en Syrie, qui a proclamé fin juin la création d’un califat à cheval sur ces deux pays.
 
Une annonce qui semble avoir fait des émules. Mais si le chef de Boko Haram a indiqué fin août qu’il plaçait également la ville de Gwoza, dans le nord-est du pays, sous le règne du califat islamique, « il faut encore qu’il détermine les frontières de ce "califat" et qu’il le protège d’une intervention de l’armée nigériane ou étrangère » s’il veut contrôler ce territoire, rappelle M. Marchal.
 
« Or, je ne pense pas que Boko Haram ait les moyens, aujourd’hui, d’investir dans des hélicoptères de combat ou dans de l’artillerie lourde pour tenir son territoire, contrairement à l’Etat islamique (EI) qui a réussi à mettre la main sur d’importantes ressources financières et militaires » en Syrie et en Irak, ajoute le spécialiste.
 
Le leader de l’organisation islamiste, qui avait apporté en juillet son soutien au calife de l’Etat islamique Abou Bakr al-Baghdadi, n’a cependant pas précisé s’il se mettait sous la protection du califat de Baghdadi ou s’il souhaitait créer un nouveau califat.

http://www.jolpress.com/boko-haram-nigeria-tout-ce-quil-faut-savoir-sur-groupe-terroriste-article-827689.html
 



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