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Burkina Faso : Violentes altercations entre des étudiants de 21 nationalités et les forces de l'ordre


Alwihda Info | Par - 5 Mars 2015


DU GAZ LACRYMOGÈNE À L’INSTITUT INTERNATIONAL 2IE. Les étudiants de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) sont en grève depuis le lundi 2 mars 2015. Leur plateforme revendicative n’a pas pu être adressée à la Direction de l’Institut.


Crédit photos : Assad Mht Issa
Crédit photos : Assad Mht Issa
DU GAZ LACRYMOGÈNE À L’INSTITUT INTERNATIONAL 2IE. Les étudiants de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) sont en grève depuis le lundi 2 mars 2015. Leur plateforme revendicative n’a pas pu être adressée à la Direction de l’Institut. Les étudiants pensent maintenir leur mot d’ordre de grève jusqu’à satisfaction des points revendicatifs. Cependant, ce mercredi 4 mars vers 2h du matin, massés devant les principales portes d’entrée de l’institut, ils disent avoir été dispersés à coups de gaz lacrymogènes par les Forces de sécurité. C’est plutôt un Institut calme avec des traces de gaz lacrymogènes que nous avons trouvé ce mercredi matin à 2iE. Ce qui témoigne des heurts éclatés entre les étudiants et les Forces de sécurité vers 2 h du matin, selon les dires des étudiants. Nous avons rencontré le président de l’association des étudiants de 2iE, Hiknoné Djonfabé. Ce dernier affirme que ce qui est à l’origine des mécontentements au niveau des étudiants vient de loin. « C’est depuis plusieurs années qu’il y a des problèmes au niveau de l’école, des dysfonctionnements, beaucoup de questions académiques qui sont décriées à chaque fois mais qui n’ont pas eu de réponse claire sur une longue durée », a-t-indiqué. Le Président de l’association des étudiants de 2iE, Hiknoné Djonfabé. C’est ce qui a conduit à la tenue d’une AG extraordinaire des étudiants le 1 mars dernier à Kamboinsin. Et que c’est à l’issue de cette rencontre que les étudiants ont décidé d’une plateforme revendicative et ont bien voulu l’adresser à la Direction de l’Institut, le lendemain 2 mars. La Plateforme revendicative… « Mais à notre grande surprise, on n’a pas été reçu par la Direction. Le matin, ça été un refus catégorique. On nous a donné un rendez-vous dans la soirée. Ce rendez-vous n’a pas été tenu. Et sur le champ, on a convoqué une nouvelle assemblée. C’est à l’issue de cette assemblée que les étudiants ont décidé, au regard du refus de la Direction de nous recevoir, d’engager des actions concrètes afin d’aboutir à la satisfaction des différents points mentionnés sur la plateforme revendicative », raconte-t-il. L’AG des étudiants avait fait des conclusions. Elle condamne entre autres les notes de services publiées par la Direction de 2iE, un manque de respect de l’administration vis-vis des étudiants, l’application du système LMD, le règlement de compte de certains enseignants avec des étudiants, les coupures d’eau abusives sur le Campus et surtout les étudiants désapprouvent un comportement irrespectueux de certains hauts cadres de l’administration. Au regard de ces conclusions, les étudiants exigent notamment l’annulation de la note de service relative aux dispositions réglementaires pour passer en classe supérieure, l’annulation des frais de reprise d’unité d’enseignement. Les bureaux du personnel de l’administration de 2iE étaient vides et les professeurs absents, ce mercredi 4 mars 2015. Ils exigent également l’établissement du livret d’étudiant, le rétablissement de la connexion haut débit sur tout le campus, la représentation des étudiants dans toutes les instances de prises de décision les concernant, le règlement de la situation académique des boursiers suspendu l’année dernière, la preuve de l’accréditation de 2iE par le CAMES, le traitement respectueux de tous les étudiants par l’administration. Les étudiants disent attendre une réponse urgente de la part de l’administration sur ces différents points. Au cas contraire, les étudiants pensent maintenir le mot d’ordre de grève jusqu’à satisfaction de leurs revendications. Le président de l’association des étudiants avoue que lors d’une discussion qui n’a pas trop duré avec la Direction générale, il y a eu un refus catégorique sur l’ensemble de ces points revendicatifs. Ce qui s’est passé ce mercredi à 2 h du matin selon les étudiants… « Dans la nuit d’hier, on a été surpris. Parce que par rapport à nos revendications, dans nos manifestations jusqu’à présent, on n’a pas fait usage de la violence. Aucun professeur, aucun membre du corps administratif n’a été agressé physiquement. Et il n’y a pas eu de casse sur le Campus », a révélé le président de l’association des étudiants, Hiknoné Djonfabé. Il relate par contre que campés devant les principales portes d’entrée, les étudiants ont été surpris qu’on fasse usage de la CRS dans une enclave diplomatique vers 2 h du matin. Et que certains étudiants étaient toujours même dans leur chambre. Des traces de gaz lacrymogènes juste devant des chambres d’étudiants. Il rapporte également que les étudiants ont reçu des gaz non seulement devant les portes d’entrée principales de l’institut, mais surtout à quelques mètres des chambres où sont logés certains étudiants. Nous avons été invités à vérifier les impacts des gaz lacrymogènes sur le campus et même devant des chambres où résident des étudiants. Le président de l’association des étudiants nous a informés qu’il y a eu des blessés dont deux cas graves. Des étudiants arrêtés cette nuit auraient été libérés dans la matinée. Un étudiant ivoirien ayant requis l’anonymat a laissé entendre qu’aucun étudiant ne va accepter que ces messieurs-là reviennent nous diriger. « Ils ont préféré utiliser la force au lieu de discuter avec nous », renchérit-il. Les étudiants demandent de l’aide et interpellent les autorités burkinabè ainsi que les représentants des pays africains. Nous n’avons malheureusement pas pu recueillir la version des membres de la Direction de l’Institut. Aucun membre de l’administration encore moins un professeur n’était présent dans la matinée de ce mercredi 4 mars à 2iE. Les seules personnes censées pouvoir représenter l’administration, les vigiles, ont affirmé n’avoir pas été présentés pendant les heurts qui ont éclaté entre les étudiants et les Forces de sécurité.
(source presse locale)
correspondant Alwihda,  étudiant à l'institut 2IE, Assad Mahmat Issa Tiguil.


Crédit Photo : Assad Mht Issa
Crédit Photo : Assad Mht Issa
Sadam Ahmat
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