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Cameroun - Boko Haram : Pourquoi les généraux de l’Armée camerounaise ne sont-ils pas au front ?


Alwihda Info | Par Camer.be - 21 Octobre 2014



Le Cameroun qui a été depuis le début du déploiement de cette secte terroriste, une base de repli. Mais depuis deux ans, le Boko Haram en a profité pour recruter des camerounais et faire prospérer un tentacule camerounaise. Depuis lors, Boko Haram en a profité pour irriguer ses exactions sur le Cameroun, afin de se constituer à travers les attaques et les enlèvements un important trésor de guerre.


IL Y A À PEINE une demi-décennie que la secte Boko Haram a vu le jour et est rapidement devenue une menace qui fait trembler la majorité des pays d’Afrique Occidentale et Centrale, au point de les obliger à étaler au grand jour leur impuissance, leur irresponsabilité et leur aliénation. C’est un constat froid de Wougly Massaga. Les pertes économiques et en vies humaines des civils et militaires sont énormes. Même la dernière actualité fait état d’une capitulation du gouvernement nigérian, qui, sous l’intermédiation du président Tchadien, Idriss Deby Itno a signé vendredi 18 octobre 2014 un cessez-le-feu avec cette secte terroriste dont les revendications puissent leur source dans l’islamisme radical. Il reste que le bilan est lourd aussi bien en termes de vies humaines perdues que sur le plan économique. En revanche si le Nigéria signe ce cessez-le-feu, il est évident que le Cameroun n’est pas concerné.

Le Cameroun qui a été depuis le début du déploiement de cette secte terroriste, une base de repli. Mais depuis deux ans, le Boko Haram en a profité pour recruter des camerounais et faire prospérer un tentacule camerounaise. Depuis lors, Boko Haram en a profité pour irriguer ses exactions sur le Cameroun, afin de se constituer à travers les attaques et les enlèvements un important trésor de guerre.

Au regard de l’important stock d’armement et de mortiers que les membres de cette secte ont réussi a emporté à la suite des attaques sanglantes des unités de gendarmerie. Mais aussi financière avec la rançon qu’ils perçoivent en échange de la libération des dizaines d’otages camerounais et étrangers qu’ils ont kidnappés en un laps de temps. Plaçant le Grand Nord au plan sécuritaire et selon des missions diplomatiques occidentales comme une zone sous alerte rouge. Mieux très dangereuse.

Curieusement même lorsque le gouvernement camerounais est en train de finaliser une négociation pour la libération des otages ou même après, cette secte terroriste islamique Boko Haram ne croit pas observer la moindre période d’accalmie. On enregistre toujours des attaques qui entrainent une riposte de l’armée camerounaise et se soldent par des morts qu’on enregistre de part et d’autre. Même si ces dernières semaines au regard du déploiement de l’armée camerounaise et des stratégies plus acérées dans cette guerre que les uns disent asymétrique et les autres symétrique, on signale une reprise du contrôle des forces armées camerounaises, il y a lieu de rester mesuré et prudent.

Tant ce groupe rebelle ne donne pas le moindre répit aux soldats camerounais postés en ligne de front. De plus en plus, la communication officielle fait étant de la déculottée que l’armée camerounaise inflige quasi-quotidiennement à ces combattants de l’apocalypse. Si les pertes sont énormes dans le camp adverse de Boko Haram, il reste que le Cameroun continue de perdre ses valeureux fils et filles aussi bien militaires que civils. Ce qui a suscité un important débat sur les faiblesses de notre armée que certains disaient inexpérimentée et sans aucune stratégie de guerre efficace. Pourtant le Cameroun en début d’année a lors du Sommet de Paris sur la mutualisation des stratégies pour venir à bout de Boko Haram, Paul Biya avait déclaré une guerre sans merci à ce groupe terroriste.

On avait alors dit qu’il s’était attaqué à un ennemi qui n’existait du moins pas pour le Cameroun. Une annonce qu’il vient de réitérer il y a une semaine alors qu’il accueillait les 27 otages camerounais et chinois que Boko Haram venait de libérer. «Le Gouvernement camerounais quant à lui vous donne l’assurance qu’il va continuer sans relâche à combattre le Boko Haram jusqu’à son éradication totale».

Des invalides au haut commandement

Curieusement, depuis qu’il a fait cette annonce, lui le Chef des armées, il lui est fait le reproche au sein de la grande muette, le fait qu’il ne se soit jamais rendu sur le terrain à l’Extrême-Nord, ni pour prendre le pouls de la situation réelle qui accentue la fracture entre les Camerounais du Nord et du Sud avec des sorties frisant la volonté de «rwandadiser » le Cameroun, ni pour réconforter ses troupes qui ont enregistré des pertes importantes.

De même, il se susurre au sein de l’armée camerounaise avec de fortes vibrations, sur le fait que depuis lors, au-delà d’avoir renforcé la reconfiguration du commandement militaire en créant une région militaire à l’Extrême-Nord, de manière à la rendre plus forte et plus autonome, il reste que jusqu’aujourd’hui, aucun Général de l’armée n’est présent sur le terrain. Hérésie. Tous sont loin du front. Et pour cause, soit ils sont physiquement inaptes pour diriger une telle opération, soit ils sont rongés par des maladies qui ne les permettent plus d’être opérationnels. Il se murmure que la majorité est invalide, au point que certains font même dans leurs dessous.

Ce qui devrait obliger le président de la République et chef des Armées à reconfigurer l’ossature des généraux de la première section en y nommant des officiers supérieurs ayant encore de la vigueur et en reversant cette majorité budgétivore dans la seconde section. Même s’il est établi qu’un général de seconde section (retraite douillette) grève encore plus le budget de l’Etat qu’un général de première section.

Au-delà des conséquences financières, il y a lieu de privilégier la redynamisation de l’armée que les Camerounais veulent voir plus efficace et plus percutante. Avec des hommes de commandement vigoureux et plus présents sur le terrain que dans les bureaux. Sinon en se la coulant douce dans les orgies et chrysanthèmes qu’à mettre leur compétence à l’épreuve. Pis encore, en envoyant au charbon des élèves militaires encore en formation sans aucune expérience de la guerre qu’elle soit asymétrique ou symétrique.

© Aurore Plus : Barthélémy Nzock



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