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COMMUNIQUE

Cameroun : Même à titre posthume, auteurs et commanditaires d'assassinats face au tribunal du peuple


Alwihda Info | Par Kadji Elie, le Président - 3 Juin 2017


Le corps de Mgr Jean-Marie Benoît Balla a été repêché des eaux de la Sanaga le vendredi 2 juin 2017. Un pan de voile est donc levé sur le mystère de la disparition de l’évêque de Bafia, dont on n’avait pas de nouvelles


Même à titre posthume, les auteurs et commanditaires des assassinats divers au Cameroun seront condamnés devant le tribunal du peuple.

Cameroun : Même à titre posthume, auteurs et commanditaires d'assassinats face au tribunal du peuple
Depuis mercredi dernier (31 mai 2017), des équipes de plongeurs étaient à la recherche de Mgr Jean Marie Benoît Balla. La veille, vers 23h, l’évêque était sorti de l’évêché au volant de son 4×4 de marque Toyota, lequel avait été retrouvé vide, sur le pont de l’Enfance à Ebebda. Les premiers indices recueillis sur place avaient conduit à la piste des enquêteurs sur un suicide par noyade. En effet, Mgr Jean-Marie Benoît Balla avait laissé un mot sur un papier portant l’en-tête du diocèse de Bafia où il avait écrit: «Je suis dans l’eau».

Le corps de Mgr Jean-Marie Benoît Balla a été repêché des eaux de la Sanaga le vendredi 2 juin 2017. Un pan de voile est donc levé sur le mystère de la disparition de l’évêque de Bafia, dont on n’avait pas de nouvelles

Des interrogations

Comment personne n’a pu voir le prélat se jeter à l’eau alors que le trafic est dense sur l’axe Yaoundé- Bafia ? Il faut également souligner qu’à cet endroit, l’on rencontre de nombreux creuseurs de sable, de pêcheurs et d’enfants qui jouent sous le pont. Personne n’a donc rien pu voir ?

Sans enquête, ni autopsie préalables, certaines autorités locales à l’exception du procureur de la république par maladresse ou par acte prémédité disent qu'il n'y a aucune goutte de sang, ni trace de violence dans la voiture de l’Évêque avec pour déduction une thèse de suicide à défendre mordicus et à brandir à qui vous voudra.

Le procureur parle de " mort suspecte", pour balayer ces allégations citées- plus haut. Une manière de dire qu’au vu des rapports des premières expertises, il y a des doutes et dont mort suspecte d’homme.

Le CODE pour sa part pense qu'avec la découverte du corps de l'évêque, Benoît Balla, il est difficile de conclure à un suicide par noyade car en matière de mort d'homme, des règles primordiales doivent être respectées:

- Eviter de laisser plusieurs mains manipuler son véhicule, aussi bien de l'intérieure que de l'extérieure. Des prélèvements pour des besoins d'ADN étant conseillés

- Eviter de manipuler le corps retrouvé. Or avec ce que nous avons vu, les autorités locales ont laissé plusieurs mains et souvent nues, manipuler le corps repêché de l'eau.

- Ne toucher le corps qu'en la présence des autorités judiciaires et d'un expert légiste

- Attendre que des expertises médico légales soient effectuées sur le corps.
Le rapport de cette expertise pourra déterminer les circonstances du décès de l'Evêque, l'heure etc..

Le décès de Mgr Jean-Marie Benoït Balla tout comme plusieurs autres décès non élucidés et classés dans les calendes grecques des enquêtes inexistantes au Cameroun, montre l’effondrement des valeurs. Une traduction structurelle du mépris pour la vie et la dignité humaine.

Le Cameroun est en train de plonger dans une insécurité globale, sans que nous en prenions conscience tout à fait. L'insécurité globale, dans laquelle s'engouffre notre pays traduit l'absence notoire d'autorités étatiques conscientes de leurs responsabilités et de la gravité de la situation.

Sans crier gare, avec le régime en place depuis 1982, on peut noter sans conteste une dégradation inquiétante de l'autorité dans le plein sens du terme ou mieux, une absence quasi-totale, nous nous acheminons lentement, mais sûrement vers une insécurité totale dans l'ensemble du territoire national. Ce qui n'augure naturellement pas, les prémices d'une paix sociale tant souhaitée par notre peuple, pour s'atteler à ses tâches de développement économiques et sociales urgentes, venues à maturité.

On se serait attendu avec joie que la principale mission de Paul Biya, comme celle de tout homme politique soucieux de son peuple , soit d'assurer en tant que père de la nation notre sécurité et celle de nos biens.

Aujourd’hui au Cameroun, la mort du citoyen est banalisé. Les Camerounais meurent sur les routes, dans les hôpitaux, meurent de chagrin, de pauvreté, des agressions des brigands, des agressions policières et cela n’émeut personne. Voilà la société camerounaise à laquelle nous sommes habitués depuis 1982.

L'on doit reconnaître que durant les 34 années passées à la tête de l'État, le monarque présidentiel camerounais est passé maître de la démagogie, du mépris pour la vie humaine etc.

Le Collectif des Organisations Démocratiques Et patriotiques de la Diaspora Camerounaise, s’insurge contre ces pratiques diaboliques qui ne visent qu’à maintenir Paul Biya au pouvoir et affirme ici solennellement que ces crimes gratuits ne sauveront pas le système en place. Mobutu du Congo Kinshasa a fait la même chose avant de s'enfuir au Maroc. Blaise Compaoré du Burkina en exil en Côte d’Ivoire en sait quelque chose. Idem pour le dictateur gambien Yahya Jammeh aujourd’hui en exil en Guinée Equatoriale…

Le Cameroun est devenu l'antre du mal.

Le CODE met en garde le pouvoir de Yaoundé qui sera comptable des conséquences de ses actes forfaitures envers le peuple qui ne demande qu'à vivre dans les conditions idoines. Le chapelet des crimes politiques non élucidés est très long au Cameroun.

Au Cameroun, de nombreux cas de disparitions et de meurtres restent non élucidés dans l’indifférence des autorités .

En 2001, 09 jeunes camerounais sont portés disparus à Bépanda, dans la capitale économique du Cameroun. Ils avaient été interpellés par les forces de l’ordre suite à une plainte pour vol d'une bouteille de gaz domestique. 16 ans plus tard, on ne sait toujours pas ce qu’ils sont devenus.

En 2006, un jeune homme dénommé Narcisse Olivier Djomo Pokam a été assassiné et balancé d’un hôtel de luxe en plein cœur de Yaoundé. Sa famille n’a jamais su et ne saura peut-être jamais la vérité sur cette affaire. Les assassins circulent librement au Cameroun.

Tout comme les commanditaires d’une série de crimes rituels qui ont endeuillé une dizaine de familles début 2013 à Yaoundé. Les enquêtes de police ont été ouvertes. Quelques personnes ont été arrêtées mais, ceux qui ont commandité les meurtres courent toujours.

Pour n’en rester que là, comment ne pas rappeler le cas des religieux assassinés au Cameroun ? Mgr Yves Plumey : L'Archevêque Emérite de Garoua a été assassiné à Ngaoundéré dans la nuit du 3 septembre 1991 dans des circonstances restées mystérieuses jusqu'à ce jour, Mgr Jean Kounou, Curé à Ngomedzap, Diocèse de Mbalmayo, assassiné en 1982, en même temps que l'Abbé Materne Bikoa, Abbé Joseph Mbassi, ancien Rédacteur en Chef de L'Effort Camerounais, on le trouva mort le matin du 26 octobre 1988 dans sa chambre. Père Anthony Fontegh (Kumbo/ Nord -Ouest),les Soeurs Germaine Marie Husband et Marie Léonne Bordy (Djoum-2 août 1992) ,l'Abbé Materne Bikoa ,l'Abbé Apollinaire Claude Ndi ,l' Abbé Joseph Yamb le Frère Yves Marie-Dominique Lescanne le Frère Anton Probst, tous assassinés et classés sans suite par les autorités locales, etc

Que dire des jeunes assassinés par les forces de l’ordre du Cameroun en février 2008 et dont les auteurs de ces assassinats vaquent librement à leurs occupation ? Malgré les suppliques des familles victimes, les nombreuses correspondances adressées aux autorités, camerounaises par des organisations de la société civile camerounaise dont le CODE, l’on n’a pas un début de réponse sur leur sort.

La cellule de crise et de veille du CODE demeure éveillée face aux multiples dérives du pouvoir en place au Cameroun et invite ses membres et sympathisants aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur du Cameroun, ainsi que l’ensemble du Peuple Camerounais qui aspire au lendemain meilleur à rester très mobilisés.

C’est vrai, le mensonge, lui, pour être têtu, prend l’ascenseur et arrive très vite à destination, tandis que la vérité, elle, prend l’escalier. Mais lorsqu’elle (la vérité) arrive à son but, plus rien ne peut ni la stopper, ni la détrôner. Elle triomphe définitivement.

Même à titre posthume, les auteurs et commanditaires des assassinats divers au Cameroun seront condamnés devant le tribunal du peuple.

Fait à Bruxelles le 03 juin 2017.

Pour le CODE

Elie KADJI, Président du CODE

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Courriel: [email protected]
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