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AFRIQUE

Cameroun /Ngaoundal : Plus de 100 kg d'écailles de pangolins saisis


Alwihda Info | Par - 9 Septembre 2016


Deux suspects ont été appréhendés lors d'une opération menée à Ngaoundal par des agents de la délégation départementale des Forêts et de la Faune du Djerem, avec l'appui des autorités administratives et judiciaires.


Les écailles de pangolins sont devenues un produit de choix pour les trafiquants.
Les écailles de pangolins sont devenues un produit de choix pour les trafiquants.
L'opération qui a conduit à l'arrestation a été réalisée avec l'assistance technique d'une Ong internationale connue sous l’acronyme de Laga. L'équipe qui a procédé à cette arrestation était composée des éléments de la brigade de gendarmerie de Ngaoundal. Les deux hommes ont été arrêtés pour détention illégale de 128 kg d'écailles de pangolins géants, des espèces de la classe A, c'est-à-dire intégralement protégées conformément à la loi faunique de 1994.
Lorsque le sous-préfet de Ngaoundal a été informé de l’arrestation de ces délinquants âgés respectivement de 46 et 35 ans, il s'est immédiatement rendu à la brigade où il s'est brièvement entretenu avec le chef de cette unité de gendarmerie, tout en lui promettant le soutien de ses services pour les poursuites judiciaires enclenchées contre ces trafiquants. Des sources proches de l'affaire révèlent que le trafiquant principal a transporté les écailles de Tibati où il réside, pour Ngaoundal où la transaction était prévue. Peu de temps avant son interpellation, il a pris un véhicule en location qui a transporté les écailles de pangolins géants et s'est stationné devant un bar où le conducteur et son assistant ont déchargé les écailles dissimulés dans des sacs de riz. Ils ont par la suite déposé les sacs en face d'un bar qui était pressenti comme le lieu de la transaction, et avant qu'il puisse procéder à celle-ci, l'équipe d'arrestation est intervenue. Le conducteur qui a été également interpellé a expliqué qu'il avait simplement été engagé pour transporter les bagages et n'avait aucun rôle à jouer dans l'affaire. Les officiers l'ont relâché ainsi que son assistant.
Les trafiquants avaient au préalable pris le soin d’inspecter à plusieurs reprises la zone pour s'assurer qu'elle était appropriée pour leur affaire, avant d'aller à la recherche d'un véhicule qu'ils ont pris en location.
Compétences logistiques
Un reçu de paiement retrouvé sur l'un des trafiquants indique le paiement d'une amende de 114 000 Fcfa en exécution d'une décision du Tribunal de première instance de Tibati dans une affaire de trafic d'espèces sauvages, ce qui laisse penser qu'il est récidiviste. Des enquêtes antérieures ont révélé qu'il fait partie d'un réseau de trafic d'écailles de pangolins géants qui est en renforcement dans la région laquelle est proche du parc national de Mbam-Djerem qui a été classé en 2000 pour protéger les différentes espèces sauvages ainsi que leur habitat. La ville de Tibati lui sert de base puisqu’elle est située non loin de ce parc et ses activités s’étendent loin des centres commerciaux tels que Yaoundé et Bertoua. Une perquisition effectuée plus tard dans la journée au domicile d'une concubine de l'un des trafiquants a permis de découvrir plusieurs parties d'autres espèces de primates, tel que le chimpanzé.
Les écailles de pangolins sont en train de devenir un produit de choix pour les trafiquants d'espèces sauvages qui ont développé des compétences organisationnelles et logistiques nécessaires à manipuler car ils sont encombrants. Récemment, des rapports en ligne font état de ce que plus de quatre tonnes d’écailles de pangolin ont été saisis à Hong Kong. Elles avaient été expédiées à partir du Cameroun. L'ampleur croissante de ce commerce illégal oblige certains écologistes à appeler à une destruction des stocks d’écailles de pangolins géants. Tel est le cas avec les stocks d'ivoire qui ont été détruits dans plusieurs Etats.
Le pangolin a progressivement fait parler de lui dans les milieux de la conservation. Il y a quelques années, très peu de gens se consacraient à cette espèce qui est essentiellement nocturne et qui a fait l’objet de peu de recherches. Malheureusement, c’est le trafic de ses écailles qui sensibilise et certains soutiennent que le pangolin sort néanmoins de l'oubli avec de nombreuses mesures visant maintenant à protéger l'animal, beaucoup craignent que cela soit insuffisant, tout en concluant que le temps peut être trop court pour sauver le pangolin.
Abraham Ndjana Modo
Correspondant Alwihda Info pour le Cameroun Tél: 00 237 677 52 40 66 ; Email: [email protected] En savoir plus sur cet auteur



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