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ANALYSE

Centrafrique : La MISCA doit s'affranchir de la tutelle des mains tutelaires


Alwihda Info | Par Paul DJASRABET - 2 Janvier 2014


Si aujourd’hui , le divorce s’installe entre le contingent tchadien et la population, cela suppose qu’il y’a anguille sous roche. Pourquoi la population ne s’acharne que sur la force tchadienne et pas les autres composantes ? Il faut partir de ce présupposé pour ressortir la vérité du fonds du puits.


Un enfant soldat de la coalition Séléka à Bangui en Centrafrique le 25 mars 2013. Crédit : SIA KAMBOU / AFP Archives
Un enfant soldat de la coalition Séléka à Bangui en Centrafrique le 25 mars 2013. Crédit : SIA KAMBOU / AFP Archives

Par Paul DJASRABET.

La République centrafricaine est un pays souverain. Un pays qui jouit de la légalité internationale assorti de la reconnaissance à ce peuple souverain de la jouissance de tous ses droits édictés par les instruments juridiques internationaux au rang desquels il y’a la liberté d’aller et venir, la libre opinion, la liberté de la parole etc.

Mais avec l’avènement seleka, notre pays est replongé dans un anachronisme paradoxal. Si à la faveur de ce postulat certains pays frères et amis décident de nous voler à la rescousse en envoyant des contingents militaires pour chercher à ramener la paix et la stabilité sur le territoire, il y’a aussi une obligation de la part des responsables de ces contingents de faire preuve d’impartialité, pour créer une synergie avec la population victimes. Ce qui les aiderait à remplir efficacement leur mandat avec prouesse et brio. Si aujourd’hui, le divorce s’installe entre le contingent tchadien et la population, cela suppose qu’il y’a anguille sous roche. Pourquoi la population ne s’acharne que sur la force tchadienne et pas les autres composantes ? Il faut partir de ce présupposé pour ressortir la vérité du fonds du puits.

Primo, que le problème est l’implication de l’armée tchadienne qui prend fait et cause au coté des séléka. C’est un fait avéré, vérifié et attesté par plusieurs preuves matérielles. Des preuves irréfragables et irréfutables qui peuvent corroborer les charges. Ce que le haut commandement de la MISCA doit y dénoncer et condamner avec la dernière rigueur. Il faut parfois s’armer de courage pour prendre ses responsabilités même si l’épée de Damoclès est suspendue sur nos têtes. Il en va de la bonne réputation de la MISCA. A force d’ignorer sciemment la réalité, la Misca est entrain de tomber dans la même erreur que l’ex FOMAC qui a fait l’objet de toutes les satires et critiques acerbes. Car les mêmes causes produisent les mêmes effets.

Secondo, la cause provient de la proximité de l’armée tchadienne avec la séléka et qui tire sur la population en se détournant de sa mission cardinale.

Tertio, la solution la plus viable consiste à sanctionner ces brebis galeuse pour servir d’exemple aux autres contingents, à fortiori, d’adhérer à l’idée de leur rentrée au bercail s’ils s’obstinent dans leurs actes. Ce n’est qu’à ce prix que la MISCA redonnera confiance à la population. Si on était pour cette option que les esprits ce serait apaisé. Résultat : c’est la graine de pardon qui va germer dans les cœurs. Même dernièrement, quand la population a pu manifester pacifiquement et que ces tchadiens ont tiré a vue sur les manifestants, le général MOKOKO à rejeter en bloc cette accusation. Mais quand deux policiers congolais de la MISCA ont été abattus (paix à leurs âmes), c’est à ce moment précis qu’il a fait de sévère récrimination. Idem pour le contingent Burundais qui a essuyé de tirs provenant de ces militaires tchadiens. Confirmé par le chef de ce contingent mais nié en bloc par le chef de la MISCA. A chaque fois, on se sert des centrafricains comme de tasse de thé.

Devant l’absence, l’irresponsabilité de la classe politique centrafricaine qui est devenu la risée même de la communauté internationale, le peuple est exposé à l’autel du sacrifice, la proie de tous les appétits loufoques.

Pire encore, lors d’une descente effectué le 1er Janvier 2013, au niveau de Gobongo. Un quartier réputé hostile aux agissements de la force tchadienne. Le haut commandement de la MISCA, qui allait à la rencontre de la population, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour tancer vertement la population accusée à tord comme la cause des troubles. Il a fait l’amalgame pour dire que les centrafricains qui ont trouvé asile sur d’autres territoires au Congo, au Cameroun, au Tchad n’ont jamais été inquiétés ni chasser. Alors qu’en aucun moment, en aucune occasion en dehors de la force tchadienne mise en cause, aucun centrafricain n’a porté un doigt accusateur sur les autres contingents. Bien au contraire, il y’a une certaine symbiose qui se créé et se noue de manière durable entre d’une part les contingents des autres pays et la population d’autre part. Et aujourd’hui, nos frères tchadiens rentrent dans leur pays, cela a une autre explication. Nous conseillons au haut commandement de la MISCA de tomber dans le traquenard de ceux qui continuent d’ourdir de complot contre la République Centrafricaine et les Centrafricains. Ce qui préside à créer la dynamique et de redonner la confiance à la population c’est de demander un pardon public en reconnaissant bien sûr ses erreurs. Demander pardon, n’est pas un acte de faiblesse, mais plutôt une force de caractère. La vérité d’abord pour créer les conditions d’établir la réconciliation en centrafrique. Merci !

Paul DJASRABET.



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