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Centrafrique: Touadéra de plus en plus critiqué de son timidité face aux bandes armées


Alwihda Info | Par Lionel ZOUMIRI - 21 Juin 2016


Après trois ans de chaos et deux ans d’une transition politique chancelante, la Centrafrique renoue pas encore avec l’espoir. Il faut faire preuve d’excès d’optimisme pour ne pas voir le navire centrafricain balloté par de violents vents contraires d’une tempête qui n’a que trop duré.


En effet, alors qu'en Centrafrique la paix, en dépit des élections groupées, tarde toujours à s’installer, le centre du pays voire le cœur de Bangui la capitale, entre à son tour dans l’œil du cyclone avec la naissance des nouveaux mouvements armés d’obédience peule et dans la capitale avec la démonstration de la puissance de feu de la bande armée d'un certain Force alias 50/50 et Haroun Gueye.
Même si ce cadet des groupes armés qui infestent le 3arrondissement se défend de toute velléité indépendantiste et affirme sa démarcation d’avec les nébuleuses Upc et la séléka, deux fléaux qui ont installé le pays de Boganda dans la tourmente, il n’en demeure pas moins que Bangui doit froncer sérieusement les sourcils. D’abord, parce que ces bandes armées, placent dans leur ligne de mire les populations civiles qui ne peuvent plus aspirer l'air paisible.
C’est donc, si l’on ne veut jouer au Saint Thomas, potentiellement, un nouveau front qui s’ouvre pour une armée centrafricaine déjà enlisée dans les dunes de sables du septentrion et qui a été quelque peu contrainte d’avaler son orgueil pour se mettre sous le couvert de l’armée française et de la MINUSCA. Il faut craindre la jonction des deux mouvements qui partagent à la fois la même base identitaire et le même ennemi puisse être orientée vers le pouvoir en place. De toute évidence donc, quelle que soit la justesse de la cause défendue, ces mouvements ne peuvent apporter que plus de problèmes que de solutions à l’imbroglio centrafricain. Il vient ajouter du feu au feu, transformant ainsi la noblesse d’un combat identitaire en un acte bien répréhensible. En mettant en avant l’argument de la force, le chef de bande du km5 et son mouvement décident de ramer à contre-courant de l’élan du peuple centrafricain en direction de la paix dont il a perdu le goût depuis bientôt une décennie.
En se mettant ainsi en marge de la marche de la nation, cette bande armée du km5 pose là un acte d’apatridie qui devrait mettre mal à l’aise de nombreux compatriotes musulmans. Car, en plus de susciter des risques de stigmatisation dans un contexte national où la coexistence sociale est déjà mise à rude épreuve entre les communautés (chrétiens-musulmans), la bande instrumentalise la confession qui, comme base de revendications politiques, aboutit toujours à des drames comme on en a vu ailleurs sur le continent ou même sous d’autres cieux plus lointains. Ce n’est donc qu’un malheureux paravent derrière lequel se cachent des politiciens en panne d’inspiration.
L’Etat centrafricain se donner les moyens de s’imposer à tous
Au-delà de Centrafrique, il faut craindre l’effet de contagion des mouvements armés qui pourraient qui a d'ailleurs déjà déstabiliser toute l’Afrique centrale car du Tchad en passant par Cameroun et le Nigéria, vivent d’importantes mouvements djhiadistes qui peuvent au même prétexte lever l’étendard de revendiquer ces actions. Et les nombreux conflits communautaires, peuvent fournir la mèche à une conflagration régionale. Mais peut-être que tout ceci n’est que prévisions trop alarmistes pour un mouvement sur fond de simples calculs politiques. En effet, au moment où entre en phase d’opérationnalisation en Centrafriqu le processus Démobilisation-Désarmement-Réinsertion (DDR).
A Bangui, le président Faustin Archange Touadéra est de plus en plus critiqué de son laxisme face aux bandes armées qui refont surface ces derniers temps sur toute l'étendue du territoire national, notamment au km5, la bande armée de 50/50 et Haroun défit l'autorité de l'Etat. "Nous attendons des nouvelles autorités des réactions promptes après les elections. Mais, nous constatons que rien ne va avec l'arrivée du Touadéra qui ne s'occupe pratiquement pas des affaires interieures du pays. Au lieu de mettre hors d'état de nuire ces bandes armées, il compte négocié avec eux. C'est la raison pour laquelle, ces derniers se voient intouchables et mènent des actions en vue de destabiliser le pays. Il est question qu'il penche sur cette situation en demandant aux éléments de la MINUSCA d'appuyer les FACA en vue l'éradication totale de cette bande armée qui font la pluie et le beau temps dans le 3e arrondissement. Le président et son gouvernement semblent ne pas répondre aux attentes prioritaires du peuple centrafricain, qui est la sécurité. ils doivent faire quelque chose. Le pays réplonge dans le gouffre...", se lamente une dame qui a fuit le quartier Ngouciment, près du km5 après les évènements du lundi 20 juin.
Jospin Léo Kassoubaléssa
 



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