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AFRIQUE

Centrafrique : Un ambitieux projet de relance économique sur ressources propres


Alwihda Info | Par Gérard Nga BOUKANGA GONOGUELE - 11 Avril 2014


DES CAUSES DU DESASTRE ET DES PROPOSITIONS EN VUE DE LA STABILISATION ET LA RELANCE ECONOMIQUE DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE SUR UNE PERIODE DE VINGT QUATRE (24) MOIS EXECUTABLE SUR RESSOURCES PROPRES


Centrafrique : Un ambitieux projet de relance économique sur ressources propres
DES CAUSES DU DESASTRE ET DES PROPOSITIONS EN VUE DE LA STABILISATION ET LA RELANCE ECONOMIQUE DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE SUR UNE PERIODE DE VINGT QUATRE (24) MOIS EXECUTABLE SUR RESSOURCES PROPRES 
 
Avantages du Projet : Simplicité, Réalité, Efficacité 
 
Conditions pour sa mise en œuvre et sa réalisation : Esprit de sacrifice, volonté politique… 
 
Image 
 
Par  Gérard Nga BOUKANGA GONOGUELE 
Coordonateur Général Adjoint du Collectif 
Touche Pas à Ma Constitution 
 
Dakar, le 10 Avril 2014 
 
PREMIERE PARTIE :  
DES CAUSES DU DESASTRE 
 
I- INTRODUCTION 
 
La RCA peine depuis plus de trente (30) années à se frayer un chemin vers son développement, par la simple faute de ses propres fils qui mal inspirés, ont confondu la gestion d’une Nation à un exercice où, seuls comptent l’intérêt personnel, le népotisme, la prédominance du clan, de la famille,… 
 
Depuis lors, plusieurs régimes se sont succédé avec pour caractéristiques principales, la transmission d’une maladie congénitale à savoir, la reproduction éperdue des mêmes erreurs des prédécesseurs. Ceci est bien entendu rendu possible par le fait que celui qui accède au pouvoir, reconduit systématiquement les mêmes individus pourtant réputés acteurs du précédent chaos, sous prétexte de jouer la carte de la réconciliation. Nous ne négligeons pas le poids des partenaires extérieurs (l’ancienne puissance tutélaire principalement et les puissances régionales accessoirement), l’influence des mouvements sectaires (Francs maçons, Rose-croix, …) dans le maintien de cet élite sans vision de développement, mais plutôt préoccupés par la mobilisation de tout ce qui peut contribuer à consolider sinon, pérenniser leur présence dans les hautes sphères de décisions. Ainsi va naître -au milieu des années quatre vingt-, cette nouvelle chapelle d’hommes d’Etat qui vont pendant trente années, ternir l’image de l’intelligentsia centrafricaine par des comportements frisant le ridicule, la bouffonnerie. C’est en clair des hommes d’Etat avec petit « h » qui n’ont ni couleur, ni saveur. 
 
II- DU REGIME KOLINGBA (1982-1993) 
 
Arrivé à la magistrature suprême de l’Etat à la suite d’un coup d’Etat, le Président Kolingba a géré le pays sur deux périodes : 
 
II.1- DE 1982 à 1985 
 
Durant cette période à la tête d’un Comité Militaire de Redressement National (CMRN) composé de militaires, le Président Kolingba en essayant certaines réformes, a su maintenir un certain niveau de vie aux centrafricains, une certaine cohésion nationale car au sein du CMRN de part sa composition, les centrafricains de toutes les régions pouvaient s’y reconnaître. 
 
Le « coup d’Etat radiophonique » de 1982 viendra mettre un terme à cette cohésion gouvernementale (nationale). Le reflexe identitaire et ethnique voit le jour et du coup, deux régions non pas des moindres (l’Ouham et l’Ouham-Péndé) seront mis à l’index par le pouvoir, à cause des origines des deux présumés auteurs du « coup d’Etat » à savoir François BOZIZE (originaire de l’Ouham) et Ange Félix PATASSE (originaire de l’Ouham-Péndé). C’est la période des purges au sein de l’Administration, de l’armée et du départ en exil de plusieurs fils du pays fuyant la répression. L’instinct de conservation va amener le Président Kolingba à se replier sur sa famille, en faisant régner la terreur sur toute l’étendue du territoire, inaugurant ainsi pour la première fois dans l’histoire de la RCA, le tribalisme en système de gestion étatique. 
 
II.2- DE 1985 à 2013 
 
C’est dans cette ambiance de terreur, de gestion clanique du pouvoir, que Kolingba créera le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), son parti unique avec l’aide des « intellectuels petits bourgeois » essentiellement d’obédiences universitaires. Ces « universitaires » idéologues du parti mal inspirés, vont cautionner à tour de bras,  les dérives tribalistes du régime et le pousser à sa perte. Les villages brulés dans les régions de l’Ouham, de l’Ouham-Péndé, les meurtres, et assassinats politiques, la gestion calamiteuse des deniers publics au seul profit d’,un clan et des courtisans, vont allumer et alimenter la flamme de la contestation qui aboutira avec l’effet du discours de la Baule, à l’organisation des premières élections démocratiques reconnues par tous, et qui va porter Ange Félix PATASSE à la tête du pays. 
 
III- DU REGIME PATASSE (1993-2003) 
 
Ancien Premier Ministre de Bokassa, intellectuel de gauche, bon orateur, le Président Patassé a séduit la masse populaire par ses discours. Ces atouts ont fait de lui, le favori des premières élections démocratiques qu’il a fini par remporter. La gestion du pouvoir Patassé a également été caractérisée par deux périodes : 
 
III.1- DE 1993 à 1996 
 
Cette période a été caractérisée par l’apprentissage de la gestion du pouvoir longtemps convoité et acquis par les urnes. Dans l’euphorie de la victoire populaire, le Président Patassé dans sa volonté de ratisser large, a pris dans sa nasse, la seconde vague « d’intellectuels » sans vision politique, des revanchards qui voulaient en découdre avec les dignitaires de l’ancien régime. Pendant que le Président prêchait l’unité nationale, il ne faisait pas attention aux velléités revanchardes de son entourage qui par la violence de leurs langages, l’arrogance affichée, le mépris des militants du parti l’ayant porté au pouvoir (le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain, MLPC), vont fragiliser ses assises populaires, et l’éloigner petit à petit du peuple.  
Les discours nationalistes qui manqueront cruellement de réalismes surtout envers l’ancienne puissance, vont contribuer à isoler son régime du reste du monde. De l’isolement diplomatique à l’embargo économique et financier en passant par d’autres guerres froides, bref ! La coupe était suffisamment pleine pour ouvrir le bal aux premières vagues de contestations armées du pouvoir. Remis dans le contexte de l’époque, le régime de Patassé serait caricaturé de la même manière que le Président François Hollande le fait pour le Président de transition Djotodjia nous paraphrasons : « le Président Patassé n’a rien pu faire ou à laisser faire », la suite on le sait déjà...  
 
Le Président Patassé a su montré ses limites par son incapacité à écarter de son entourage les irresponsables, les détourneurs des deniers publics, les partisans de la haine tribale. A titre d’exemple, au plus fort de la troisième mutinerie, le Président Patassé réunit toute la classe politique nationale en présence des diplomates, et fait la déclaration suivante : « la récréation est terminée ». Il a été chaleureusement applaudi mais au journal radio télévisé du soir, tout le monde s’attendait à la lecture du décret relevant de leurs fonctions, les « indélicats » pourtant connus de tout le monde, mais rien…et jamais… décuplant l’arrogance de ces derniers et le mécontentement populaire. 
 
III.2- DE 1996 à 2013 
 
Pour dire vrai, le Président Patassé n’a géré le pays que pendant trois ans (de1993 à 1996). Et durant cette période, il réussissait sur les ressources propres du pays et sans aides extérieures à honorer les fins de mois aux fonctionnaires de l’Etat. A partir de 1996 à sa chute, l’obsession sécuritaire s’est emparée du régime à partir de la première mutinerie de 1996. Les maigres ressources de l’Etat au lieu de servir aux dépenses de souveraineté (salaires) ont plutôt servi à renforcer les assises sécuritaires engendrant les premiers arriérés de salaires. C’est dans ce contexte d’ailleurs que surviendra la deuxième mutinerie qui loin d’être corporatiste, va s’avérer beaucoup plus politique avec la demande de démission du Chef de l’Etat démocratiquement élu. La destruction du maigre tissu économique, le pillage des entreprises et des unités de production concrétiseront la volonté de couper les seules ressources provenant du paiement des droits et taxes à l’Etat. La troisième mutinerie, le coup d’Etat du 28 Mai 2001, la rébellion calamiteuse de Bozizé et le coup d’Etat de Mars 2003 vont achever le processus ayant conduit à la chute du régime Patassé. 
 
IV- DU REGIME BOZIZE (2003 à 2013) 
 
Présenté comme un « sursaut patriotique », le coup d’Etat du 15 mars 2003 a été désastreux pour l’économie. Le parcours de la rébellion de Bozizé a été jonché de cadavres et de destruction de l’économie centrafricaine : pillage des outils de production (bœufs de culture acheminés au Tchad), destruction systématique des unités de production (usines d’égrenage de coton), des projets de développement dans l’Ouham-Péndé (ACDA, DROP, KAJIMA…). Ce tableau triste une fois de plus, va laisser apparaître la faiblesse de la classe politique centrafricaine qui au lieu de jouer son rôle de gardien de la démocratie, a plutôt applaudi la prise de pouvoir par Bozizé. Mais très vite, cette classe politique va se rendre compte qu’elle a été roulée dans la farine par Bozizé. En effet, le Président Bozizé a laissé croire aux leaders de l’opposition de l’époque, qu’en tant que militaire, il n’avait pas pour vocation de s’éterniser au pouvoir mais qu’une fois la tâche de « libération » accomplie, il s’engagerait à organiser les élections au bout d’une transition de six mois et regagner la caserne. C’est sans compter avec la boulimie pouvoiriste de Bozizé qui, après un coup d’Etat manqué en 1982, à une mésaventure électorale en 1993 (1%), a pu atteindre le même objectif au moyen du raccourci de putsch militaire.  
 
Naïfs, ces hommes politiques assisteront impuissants à l’instauration d’une dictature familiale. Gagnés par la faim et la misère, ces « hommes politiques » sans conviction vont se laisser manipuler par Bozizé et sa famille pendant dix ans. Ainsi selon son humeur, il pouvait céder un fauteuil de ministre à un membre de l’opposition en vue de fragiliser tout un parti politique. Mal inspirés aussi, ces « leaders politiques » vont l’accompagner dans la consolidation de sa dictature à travers leurs participations aux mascarades électorales de 2005 et 2011.Les « hommes politiques » centrafricains sous le régime BOZIZE sont inconséquents dans leurs choix politiques. L’exemple le plus frappant est la mise en place du FARE 2011 (Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de 2011). Comment comprendre que les responsables de cette structure de contestation par excellence qui officiellement demandaient l’annulation des élections présidentielles, c’est-à-dire ne reconnaissaient pas l’élection de BOZIZE, puissent au cours des réunions publiques convoquées par ce dernier, commencer leurs discours par « Monsieur le Président de la République ???… suprême aberration et inconséquence politique ». Il en a été de même pour la cacophonie et le manque de cohésion qu’ils ont affichées pendant les assises du Dialogue Politique Inclusif de 2008 où, un de leurs porte-paroles demandait à la tribune, la démission de BOZIZE au nom de l’opposition avant de se retrouver seul avec le démenti des autres partis de l’opposition qui avaient compris après coup que la stratégie n’allait pas fonctionner.  
 
Le Président BOZIZE ayant lors pris conscience de cette faiblesse de l’opposition, va en profiter au maximum pour consolider sa dictature. Le régime Bozizé est de tous les régimes centrafricains celui qui a bénéficié de l’aide massive de la communauté internationale qui elle également mal renseignée, va soutenir un régime vomi de l’intérieur. Toute l’aide extérieure atterrissait directement dans les poches des dignitaires du régime Bozizé, et de sa famille. Rassasié ainsi que sa famille et ses proches courtisans, le Président Bozizé s’imaginait que tout allait bien pour le peuple. Le Président Bozizé fait partie de ces dirigeants centrafricains qui aiment à être chanté sinon déifié. Ainsi, plus vous faites l’éloge de Bozizé ou de ses enfants, mieux vous êtes assurés d’avoir les miettes. Ce système a contribué par ailleurs, à faire émerger cette classe « d’hommes politiques caméléons » qui ont l’art de glisser facilement dans la peau d’un nouveau régime. Bozizé l’apprendra à ses dépens au lendemain de la perte de son pouvoir. L’entêtement, l’arrogance, l’agoraphobie, l’ostracisme et la volonté de noyauter l’administration, l’armée, le milieu associatif, l’opposition afin d’étouffer les différences, et les contradictions, la violence verbale, et physique vont faire le lit à la séléka, et à l’amener jusqu’au palais de la Renaissance où, Bozizé sera obligé de s’enfuir pour céder sa place à Djotodjia. 
 
V- DU REGIME DJOTODJIA AM NON NDROKO (Du 24 Mars 2013 au 10 Janvier 2014)  
 
A la tête d’une coalition créée de toutes pièces, le Président de transition Michel Djotodjia Am Non Ndroko a pris le pouvoir à Bangui le 24 mars 2013 après une rébellion toute aussi calamiteuse car couteuse en terme de pertes en vies humaines qu’en infrastructures et édifices publiques, privées et religieuses. Lors de sa progression vers Bangui, pendant que ces « hommes politiques » pactisaient avec la rébellion, nous faisions partie des rares qui manifestions notre scepticisme et émettions publiquement nos doutes quant à la capacité de la séléka à ramener la quiétude au sein de la population. Nous l’avions affirmé clairement au cours de notre communiqué que nous avions publié le 27 décembre 2012 sur Centrafrique Presse, soit deux semaines après le déclenchement des hostilités. Lors de cette interview nous rappelions les évènements qui ont suivi la rentrée le 15 mars 2003 de la meute zaghawas à Bangui et ses conséquences sur la population. Nous étions pour le maintien de la séléka au delà de la ligne rouge de Damara en entendant de voir clair dans la composition de cette structure. Malheureusement, la brèche a été l’ouverture à la séléka qui a fait son entrée triomphale à Bangui et dans la foulée en affichant son visage hideux. Nous découvrirons que cette coalition n’était composée pour sa partie « forte » que de mercenaires étrangers sans connaissances des us et coutumes centrafricains. C’est cette catégorie de combattants qui a terni l’image de la séléka en multipliant les actes répréhensibles vis-à vis de la population; malheureusement ces derniers continuent de bénéficier de la protection du Chef d’Etat de transition. Comment peut-on comprendre le Chef d’Etat de transition lorsqu’il affirme que ce sont des éléments incontrôlés qui commettent des exactions sur la population civile ? A supposer que cela soit vrai, qu’a-t-il fait pour que les « éléments contrôlés » puissent voler au secours de la population en désarmant les « éléments incontrôlés » ? Pourquoi attendre que la France arrive pour procéder à ce qui devait apparaître comme étant une tâche revenant au Gouvernement de transition et à son chef sinon aux « éléments contrôlés » ? Devant ce constat, le Président de transition doit avoir cette faiblesse d’admettre qu’il y a eu faillite au sommet. Pareille reconnaissance venant de sa part devait le placer en position de Président au dessus de la mêlée et non de chef de la séléka cherchant chaque fois à justifier maladroitement les actes posés par ces « éléments incontrôlés » qui ont fini par affaiblir son autorité. Or, il y a un leurre qui caractérise ce rythme, notamment les velléités identitaires de ces populations du Nord-Est qui estiment être lésées dans la mise en valeur du territoire et la répartition du revenu national depuis les indépendances à ce jour. Guidée par ce sentiment, la Séléka est parvenue au pouvoir de l’Etat sans projet politique et sans chaîne de commandement d’où les conséquences ci-dessus énumérées. La suite de l’histoire, nous la connaissons…le sommet de Ndjamena… et la chute. 
  
Le mal étant fait et la fracture étant consommé, nous en appelons à tout ceux qui ont encore une parcelle de responsabilité dans ce drame afin qu’un véritable sursaut patriotique puisse enfin nous emporter dans un élan national à recoller les parties. C’est de ça que nous parlerons dans la deuxième partie de notre Manifeste qui n’est autre chose qu’un chapelet de propositions réalistes, débarrassées de convictions politiques, idéologiques et d’intérêts personnels. 
 
DEUXIEME PARTIE : 
 
DES PROPOSITIONS POUR UNE STABILISATION ET UNE REPRISE DU CHEMIN DE LA CROISSANCE 
 
POSTULAT N°1 : « Lorsque vous ne savez où vous allez, rappelez-vous d’où vous êtes venu » Proverbe sénégalais. 
  
De l’indépendance acquise en 1960 jusqu’au début des années 70, nous étions un peuple fort, nous avions une armée forte, une économie prospère et enviable dans la sous région. Faisons de cette période notre point de départ. 
 
POSTULAT N°2 : Nous ne devons pas miser sur une aide extérieure pour relever les défis qui sont dressés par nous-mêmes sur notre chemin. Cela suppose l’imposition par tous et à tous les centrafricains d’un esprit de sacrifice et d’une dose de bonne volonté politique. 
 
PROBLEME N°1 : LA SECURITE NATIONALE 
 
Le format actuel de notre armée a montré ses limites et son incapacité à assurer la sécurité collective. Les causes de la déliquescence de notre armée sont lointaines et nombreuses, mais peuvent être résumées en une seule expression : la corruption sous toutes ces formes de l’élite militaire (galons immérités, détournement des ressources financières et matérielles par l’élite corrompue, fuite de responsabilité de l’élite militaire, concussion avec l’ennemi, manquement au sens de l’honneur, trahison, mission détournée vers la sécurité du Chef de l’Etat au détriment du peuple) 
 
SOLUTION AU PROBLEME N°1 : PURGE ET REFONDATION DE L’ARMEE NATIONALE 
 
1) Nous recommandons le reversement dans la fonction publique de tous les officiers qui ont failli à leur devoir depuis le grade de Général jusqu’au grade de Commandant. Ils ont démontré leur incapacité à gérer l’armée comme l’a fait le Capitaine BOKASSA. Ils peuvent être affectés à des fonctions civiles d’Ambassadeurs pour ceux qui en ont l’aptitude, de Préfets, etc. 
 
2) La reconstitution d’une Armée nationale capable avec l’aide de la France et de la MISCA. Le plus haut gradé aura le grade de Capitaine comme en 1962. Les botanistes savent que lorsqu’un arbre est trop vieux, il faut l’étêter pour permettre aux bourgeons de repousser. 
  
PROBLEME N°2 : LE TRAIN DE VIE DE L’ETAT 
 
Le problème des dirigeants centrafricains, c’est de vivre comme si la RCA était un Etat normal (trop de célébrations, financement de missions couteuses à l’étranger, …). 
 
SOLUTION AU PROBLEME N°2 : DIMINUER LE TRAIN DE VIE DE L’ETAT ET AFFECTER LES RESSOURCES DISPONIBLES AUX DEPENSES PRIORITAIRES 
 
Pour relancer l’économie, il faut prioriser les dépenses destinées : à la sécurisation du pays, à réparer les pistes rurales, à la santé, à la relance de l’agriculture et à l’éducation. 
 
PROBLEME N°3 : LA REDISTRIBUTION DES RESSOURCES NATIONALES 
 
En Centrafrique, tout le monde croit que le mot réussite rime avec l’accession aux postes de Ministre, de Député, de Directeur Général de société ou encore être fonctionnaire des régies financières. Pire encore on fait croire à la jeunesse que la seule issue qui lui reste est le métier des armes. Une main d’œuvre qui devait être canalisée vers des activités de production est entraînée pour tuer. Le spectacle désolant des jeunes en train de courir chaque matin dans les rues de Bangui après le 24 mars 2013 en est une illustration parfaite. Un petit  pays peut être fort et respecté sans une armée forte. Le contraire est une porte ouverte vers un régime totalitaire reposant sur la force. 
  
Cette vue est malheureusement vraie en Centrafrique car à force d’injustice dans la redistribution des ressources, nous assistons à une transhumance dans les fonctions administratives et politiques. Les fonctions nobles comme les fonctions enseignante, médicale pour ne citer que celles-là sont abandonnées pour celles citées ci-haut sensées procurer le bien être à son occupant sinon un raccourci vers le bonheur, en sango « nguinza iyo » ou « l’argent rapide ou facile ». La redistribution du revenu national suppose en amont, une bonne maîtrise des deniers de l’Etat d’où l’importance du rôle de l’Inspection générale d’Etat, de l’Inspection Générale des Finances, de la Cour des compte et de la loi de règlement.  
 
SOLUTION AU PROBLEME N°3 : REDUIRE LES ECARTS DANS LES REMUNERATIONS A DES FONCTIONS TANT POLITIQUES QU’ADMINISTRATIVES 
 
Pour une période transitoire de deux ans, car au bout de cette période, nous espérons une nouvelle ère pour l’essor de l’économie, une réconciliation entre l’élite et la classe populaire, nous proposons la grille simplifiée suivante : 
 
Fonctions                               Rémunération nette simplifiée                    Observation 
Président de la République                  1 500 000 FCFA 
 Président de l’Assemblée Nationale   1 000 000 FCFA  
Premier Ministre                                      800 000 FCFA  
Ministres                                                 600 000 FCFA 
Députés                                                  500 000FCFA 
 Magistrats                                              500 000 FCFA  
IGE                                                         500 000 FCFA 
 IGF                                                        450 000 FCFA 
 Directeurs Généraux                            400 000 FCFA 
   
 
Nous avions mis ici en exergue, les hautes fonctions de l’Etat, car c’est l’une des conditions pour restaurer la confiance entre l’élite qui doit conjuguer clairement ici le verbe servir. En effet, comme ils l’affirment eux-mêmes, « ils sont venus servir et non se servir ». Le taux d’abattement applicable à la grille ci-haute doit servir pour corriger les rémunérations dans les autres fonctions y compris dans les sociétés paraétatiques et l’armée nationale. 
 
Par contre, nous recommandons l’augmentation dans une proportion de 10% des salaires des enseignants du Primaire et du Secondaire, du corps médical pour redonner vie et espoir à ces fonctions nobles selon une étude et une simulation à faire en tenant compte des effectifs. 
 
Le reste sans changement. 
 
PROBLEME N°4 : UNE POLITIQUE SANITAIRE MAL ADAPTEE 
 
La politique sanitaire menée à l’heure actuelle est favorable aux couches aisées qui sont une minorité dans le pays. Comment voulons-nous ou acceptons-nous dans un pays où les arriérés de salaires sont légion, ou le pouvoir d’achat est faible qu’on puisse instaurer des frais de consultation dans un centre aussi vital que le complexe pédiatrique ? Quelle est la part de ces frais de consultation dans le budget de ce complexe ? Aussi infime qu’elle pourra paraître, elle est sans commune mesure avec le nombre de décès d’enfants qui meurent à leur arrivée au complexe pédiatrique par faute de prise en charge pour le fait que les parents ne peuvent débourser le montant de ces frais de consultation. La notion d’urgence n’existe pas dans cette structure qui ressemble beaucoup plus à un mouroir qu’à un centre de soin. 
 
SOLUTION AU PROBLEME N°4 : RENDRE LES SOINS D’URGENCE ACCESSIBLES A TOUT LE MONDE 
 
Dans l’immédiat et pour la période transitoire, nous recommandons la suppression des frais de consultation au complexe pédiatrique et dans les urgences des hôpitaux Communautaire et de l’Amitié. Prévoir une subvention de l’Etat en faveur de ces structures pour pallier à cette suppression. 
 
PROBLEME N°5 : LE SYSTEME EDUCATIF N’EST QUE L’OMBRE DE LUI-MEME 
 
Le système éducatif actuel va dans dix ans produire un déficit chronique en terme de besoin de compétences. La corruption a fait son lit au sein du système à tel point qu’on s’interroge sur la qualité des cadres formés et la crédibilité des diplômes délivrés dans nos centres de formation et universités.  
 
SOLUTION AU PROBLEME N°5 : REHABILITER LE SYSTEME EDUCATIF 
 
Faire de l’éducation nationale une priorité absolue avec un regard spécial sur son administration. Il faut créer les conditions d’une bonne administration de l’éducation nationale par une révision des conditions de travail et du cadre de travail. L’Etat doit se fixer comme objectif la construction sur ressources propres de dix salles de classe par Préfecture et par an. 
 
PROBLEME N°6 : L’EXISTENCE D’UN DIVORCE ENTRE LES DIRIGEANTS ET LE PEUPLE 
 
Tous les hauts dirigeants du pays une fois nommés ont pour première préoccupation les voyages à l’extérieur dilapidant ainsi les maigres ressources du pays. Mêmes les missions improductives et sans valeur ajoutée sont financées par le budget national. Les missions à l’intérieur du pays sont négligées. Combien de missions ministérielles peut-on répertorier depuis trente ans dans l’arrière pays ? Ce déficit a provoqué le sentiment d’abandon auprès des paysans. Même lorsque des rares missions sont organisées à l’intérieur du pays, c’est pour dépouiller les paysans de leurs derniers cabris et poulets qui sont sacrifiés pour la réception du Ministre et autre représentant gouvernemental. La conséquence palpable, c’est l’absence de l’autorité de l’Etat qui cède la place aux coupeurs de routes, braconniers et autres bandits d’imposer leur loi. Les fonctionnaires étatiques qui sont affectées dans l’arrière pays (Préfets, Sous Préfets, Commandant de Brigades de Gendarmerie, etc.) vivent dans des conditions tellement méprisables qu’ils manquent de l’autorité devant leur permettre de se placer au dessus de la mêlée. De quelle autorité pourra disposer un Sous Préfet, représentant de l’Etat, lorsque pour faire une tournée dans sa zone de juridiction, il doit quémander le véhicule du commerçant de sa localité ? Que dire de ceux qui vont en tournée sur une bicyclette ? Beaucoup sont obligés de vivre sur le dos de la pauvre population qu’ils dépouillent de leurs produits agricoles à la moindre occasion. D’où le manque de considération pour ces autorités qui sont le plus souvent victimes d’humiliations et railleries de la part de leurs administrés. Au terme de cette transition, devront être jetées les bases d’un programme de décentralisation et de régionalisation traduit par un transfert effectif de compétence afin de renforcer la proximité entre gouvernants et gouvernés et la mise en valeur des potentialités spécifiques aux régions. 
  
SOLUTION AU PROBLEME N°6 : RECONCILIER LES DIRIGEANTS AVEC LE PEUPLE 
 
L’une des raisons de la résurgence de l’insécurité dans l’arrière pays est l’abandon de celle-ci par l’élite politico-administrative qui privilégie les voyages à l’extérieur du pays au détriment des missions à l’intérieur. Chaque membre du Gouvernement doit soumettre son programme de mission dans les seize Préfectures de la RCA ainsi que les résultats attendus. Ces missions doivent être prioritaires et financées pour qu’au moins dans une période d’un mois chaque Préfecture ou Sous préfecture puisse recevoir la visite d’un membre du Gouvernement. Ce sentiment aura pour conséquence de réconcilier le peuple avec ses dirigeants, de remettre le monde rural au travail et de freiner l’exode rural des jeunes. 
  
PROBLEME N°7 : UN DEFICIT DE NATIONALISME DE L’ELITE POLITIQUE 
 
Nous sommes le seul pays de la région où les « intellectuels » ne savent pas défendre les intérêts de leur pays. On accepte tout sans broncher. Comme des bébés, nous avalons tout et nous bradons tout. Même s’il ne mettait pas en pratique ce qu’il disait, le Président Bozizé avait raison d’affirmer que : « ce sont les intellectuels qui tue la RCA ». Finie la belle époque où Bokassa avant de signer un Accord demandait avant tout aux autres partenaires où se trouvait l’intérêt de son pays. Avec notre génération, c’est le Tchad qui dicte sa loi ; c’est l’Elysée qui fixe les orientations ; C’est le Gabon… L’orgueil national a disparu et c’est l’étranger qui compte. Tapis rouge à la corruption et tant pis pour la République. Beaucoup oublient même que leurs enfants ou petits enfants paieront plus tard le prix de leur irresponsabilité. 
 
SOLUTION AU PROBLEME N°7 : RALLUMER LA FLAMME DU NATIONALISME 
 
Nous estimons que c’est le prix à payer pour recouvrer une certaine respectabilité à l’extérieur. Pour parvenir à attirer l’estime de l’extérieur, le Burkina Faso de Thomas Sankara a retroussé les manches pour démontrer que même les rails des chemins de fer peuvent être remplacés sans aides extérieures. Pour restaurer notre dignité nationale, nous devons apprendre à compter avant tout sur nos propres capacités sans quoi, toute aide du FMI ou de la Banque Mondiale n’y fera rien. Cela passe par notre capacité à innover et à démontrer que certaines valeurs comme l’Unité nationale, l’Amour de la patrie et sa défense sont indispensables à toute mise en œuvre de réformes et n’ont pas de prix. 
 
PROBLEME N°8 : LA RELANCE DE L’AGRICULTURE 
 
Après avoir résolu le problème de la sécurité, la question reste celle de la relance de l’agriculture. C’est en prévision de cette relance que nous avions privilégié plus haut les économies budgétaires sur les plus hautes rémunérations en termes de sacrifice à consentir et de solidarité nationale en temps de crise. 
 
SOLUTION AU PROBLEME N°8 : SUBVENTIONNER LES AGRICULTEURS 
 
Si nous simulons la valeur de l’acquisition d’une paire de bœufs et d’une charrue à 400000 FCFA, l’Etat peut subventionner pour cette période transitoire de deux ans l’acquisition de 1000 paires de bœufs soit quatre cent millions pour les communautés villageoises durement touchées par les pillages de leur cheptel. Ce montant est raisonnable, réaliste et réalisable sur fonds propres pourvu qu’il y ait de la volonté politique. 
 
Le même montant pourra être alloué pour l’achat des engrais et des pesticides. 
 
PROBLEME N°9 : LE DESENCLAVEMENT INTERIEUR 
 
Si nous faisons montre de sérieux et de réalisme nous pouvons chaque année réparer au moins 1000 kilomètres de pistes rurales. 
 
SOLUTION AU PROBLEME N°9 : PRIVILEGIER LES MESURES LES MOINS COUTEUSES 
 
Quelle honte que de voir un Etat pour réparer un pont de moins de dix mètres (cas du pont sica-castors) attendre l’aide de l’Union européenne pour le faire. Nous disposons de bois rares et résistants qui peuplent nos forêts et il fallait simplement les abattre pour en faire des ouvrages d’arts. Commençons par réparer les tronçons devenus impraticables avant de penser aux solutions durables. 
 
PROBLEME N°10 : LA RCA EST MALADE DE SES PARTIS POLITIQUES 
 
La difficulté de gérer les querelles politiques est le fait des partis politiques. Nous nous interrogeons sur la place et le rôle du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation dans la gestion des partis politiques reconnus. Les critères objectifs ne semblent pas guider les autorités en charge dudit Ministère dans l’octroi des agréments (Siège social, Composition du Bureau, Représentation nationale, Idéologies défendues, …) 
 
V.1- DES SIEGES SOCIAUX 
 
Beaucoup de partis politiques ne disposent même pas de siège social. Comment peut-on donner la parole à de telles entités, si ce n’est injurier la Démocratie ? 
 
V.2- DE LA COMPOSITION DU BUREAU 
 
Beaucoup de partis politiques reconnus peinent même à combler tous les postes de responsabilité prévus dans leurs Statuts, preuve que leurs dirigeants sont des imposteurs à la tête de bureaux fantômes. 
 
V.3- DE LA REPRESENTATION NATIONALE 
 
Beaucoup de partis politiques n’ont de représentation qu’une ceinture qui ne dépasse même pas la limite de leur famille nucléaire ou leur village. Les causes des crises actuelles trouvent leur origine dans la non prise en compte de cet aspect essentiel pour agréer un parti politique afin d’éviter de tomber dans le piège du repli identitaire avec son corolaire à savoir le régionalisme, le tribalisme… 
 
V.4- DES IDEOLOGIES DEFENDUES 
 
Beaucoup de partis politiques ont cette faculté exceptionnelle de se reconnaître dans tous les pouvoirs politiques qui s’installent en RCA quelque soit leur obédience. Ainsi, dès qu’un régime tombe, ils se replacent automatiquement dans celui qui succède peu importe l’idéologie prônée par le nouveau pouvoir. 
 
SOLUTION AU PROBLEME N°10 : REEXAMINER LES DOSSIERS D’AGREMENT DES PARTIS POLITIQUES 
  
Le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation doit revoir la liste et les dossiers d’agrément des partis politiques reconnus en vue de juger de leur conformité avec les dispositions de Loi portant Organisation des partis politiques. 
 
VI- CONCLUSION 
 
Plus qu’un débat, ce document est ouvert à tout compatriote désireux d’apporter sa contribution à la réconciliation nationale, à la relance de notre économie, à la stabilisation de notre pays et de nos institutions. Il vise à ramener la confiance entre fils et filles du pays. Ce document s’adresse également aux futurs candidats aux élections présidentielles. Nous leur soumettons ce plan de relance et nous leur disons que notre soutien à leur candidature reste conditionné par leur appropriation du présent plan. Il s’agit d’un appel au réalisme économique, à la solidarité nationale à travers une meilleure redistribution des ressources nationales dans un monde caractérisé par les égoïsmes des nations. 
 
En comptant sur nous-mêmes, nous allons donner des gages d’un engagement sérieux, et certainement espérer bénéficier de la solidarité internationale qui viendra en soutien à l’effort national. 



1.Posté par 21.sylvain le 11/04/2014 22:06 (depuis mobile) | Alerter
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nous les centrafricain ne veux plus de deby et leur sauvage nous les centrafricain Dieu nous as sivilise ns somme pas comme se qui sont au tchad dormi avec le caca emsemble non dans leur douloudoulou

2.Posté par 21.sylvain le 11/04/2014 22:06 (depuis mobile) | Alerter
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nous les centrafricain ne veux plus de deby et leur sauvage nous les centrafricain Dieu nous as sivilise ns somme pas comme se qui sont au tchad dormi avec le caca emsemble non dans leur douloudoulou

3.Posté par prudence le 21/04/2014 20:20 (depuis mobile) | Alerter
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Merci pour cette histoire bien détaillée,j''ai infin apri des choses sur les dates historique de mon pays. C''est vraiment malheureux de nous voir détruire à ce point.Notre economie a besoin des musulmans, qu allons nous faire dans les années à venir?

4.Posté par Ibrahim Melingué ti bê africa le 22/04/2014 17:45 | Alerter
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SYLVAIN, il va falloir améliorer ton langage: grammaire et orthographe, cela risquerait de confirmer l'image de l' "intellectuel centrafricain" qu'ont les étranger...
Pitié arrêtes d'écrire stp, demande à ceux qui le savent, de le faire pour toi, il n'y a pas honte à chercher la connaissance.

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