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AFRIQUE

Congo Brazzaville : Une mission d'information au Pool pour l'évaluation de l'opération sécuritaire


Alwihda Info | Par Arcy Ouenabio - 29 Avril 2016



Une délégation des journalistes nationaux et internationaux, ainsi que des Organisations non gouvernementales (ONG) a visité le département du Pool, le 22 avril dernier. Il s’est agi d’une mission d’information auprès des autorités et des populations du département du Pool. Ceci pour évaluer l'opération sécuritaire et vérifier l'authenticité des informations rapportées par les ONG internationales.


Cette mission que certains ont qualifiée de marche vers la vérité a commencé à Kinkala, chef lieu du département. Ici, la vie suivait son cours normal. Le calme avéré autorisait l’administration générale, le marché, l’hôpital, le transport interurbain, ainsi que l’école à fonctionner sans crainte. A l’hôpital de base de la localité, par exemple, les médecins et le chef du centre sont formels. Ils n’ont enregistré aucun malade se présentant comme victime des bombardements. Il n’y a pas de blessé par balle, ni de mort. Non plus, aucun projectile n’a atteint leur établissement sanitaire, soutiennent-ils fermement.

Ils ont, cependant, déploré pendant cette période, l’absence, notamment, des personnels de l’hôpital qui résident à Brazzaville, à cause du fait que le trafic routier avait été fortement perturbé pendant les jours qui ont suivi le 4 avril, date de l’attaque des quartiers sud de Brazzaville par les Ninjas Nsiloulou de Ntumi.

A Mindouli, l’ambiance est presque la même : les populations vaquent librement à leurs occupations comme à Kindamba, ainsi qu’à Louingui et à Boko où la vie n’a pas connu une interruption quelconque. Mayama et Vindza semblent bien loin de là. Les Brazzavillois qui s’étaient refugiés à Louingui et à Boko ont dès le 4 avril, ont tous regagné la ville capitale à la faveur du retour au calme dans la capitale.

A Louingui, l’administration fonctionne à plein régime, même si la ville est traversée par une espèce de psychose, amplifiée par la désinformation que dénoncent des habitants de la localité qui se disent attachés à la paix.

C’est à Soumouna où les stigmates de la traque du pasteur Ntumi sont visibles et où les forces de sécurité remarquablement présentes, veillent à ne pas laisser une seule occasion aux fauteurs de troubles.

Et, les élèves de l’école primaire de Ngamibakou eux, les cadres de demain, ont déjà repris leurs parcours à pied pour aller apprendre.

Nous arrivons à Vindza. Les témoignages recueillis font état d’un bâtiment de l’école primaire Milongo qui a été touché par un projectile, le 06 avril vers 7h, alors que le directeur de cet établissement, Barthelemy Mvoukounounou était déjà au bureau, attendant les élèves pour le début des cours. Il pousse un ouf de soulagement, parce que, affirme-t-il, le projectile a fait quelques dégâts légers sur le bâtiment qui ne s’est pas écroulé, mais n’a fait aucune victime humaine. Comme lui, le Sous préfet du district de Vindza, Gaston Aleba, et les populations, personne n’a signalé autre chose que ce projectile qui atteint le bâtiment scolaire.

Bien qu’elles aient fui dans la forêt pendant une semaine, toute la population de Vindza était presque revenue au village où le fonctionnement de l’administration a repris son cours normal. Vous avez vu de vos yeux, allez dire au monde entier qu’il n’y a pas de guerre à Vindza, nous a lâché, en langue locale, un habitant de la localité.

Poursuivant la ronde, nous atteignons Kindamba. Là, ce sont 140 familles déplacées de Mayama, dont 31 ont été accueillies par des personnes de bonne volonté, alors que d’autres se sont établies dans l’enceinte l’église Saint-Joseph de Kindamba. Elles (ces familles) parmi lesquelles des enfants et des personnes de troisième âge, sollicitent l’aide de l’Etat pour faciliter leur retour à leurs domiciles abandonnés à Mayama qu’elles ont fui, apeurées à la fois par les tirs de sommations des forces de sécurité et les exactions des Ninjas mis en déroute à Brazzaville.

Leur volonté est de voir leurs enfants reprendre vite le chemin de l’école, et leur crainte est l’apparition, notamment des maladies diarrhéiques chez les enfants.

Quand nous arrivons à Mayama, nous sentons que localité tournait au ralenti. Evidement, parce que bon nombre de ses habitants ont fui les tirs de sommation des forces de l’ordre qui étaient à la trousse des éléments de Frederic Bintsamou alias Pasteur Ntumi. Quelques 172 d’entre eux sont sorties de la forêt, alors qu’autres en sortent progressivement.

Les bombardements qui visaient le quartier général du Pasteur Ntumi, situé à Mienanzambi, à quelques encablures de Mayama centre, le 6 avril, n’ont pas touché les habitations et n’ont causé aucune perte en vie humaine.

Cependant, les habitants ont rapporté que la population de Mayama, excédée de se remettre à courir du fait des Ninjas, auraient brûlé deux de leur maisons dans Mayama centre. Elles accuseraient ces miliciens d’avoir ramené la violence dans leur localité.

La maison de Ntumi à Mayama n’a cependant pas été détruite à la différence de Soumouna.

Là où le bât blesse est que des actes de règlement de compte sont signalés à Mayama, notamment entre militants du candidat Guy Brice Parfait Kolelas et ceux de la mouvance présidentielle. D’autres témoignages font état des pillages orchestrés par des ninjas dans leur fuite.

Il convient de relever qu’il y a nécessairement de l’exagération dans des informations rapportées par certaines sources, dont les Ong dites internationales. Au-deà des faits qui sont soit grossis soit inventés de toutes pièces, il se dégage aussi un véritable amalgame dans la présentation des mêmes faits, puisque le département du Pool compte plus d’une dizaine de districts qui ne sont pas tous directement touchés par l’opération en cours. Ces districts sont, entre autres, Kinkala (chef lieu du département), Boko, Kimba, Vindza, Ignié ou 45, Ngabé, Mindouli, Mayama, Mbandzandounga, Louingui, Kindamba, …

Mais, quand les ONG parlent de l’opération menée par les forces de sécurité, elles font penser que tous ces districts sont touchés, au point de faire croire au monde entier que le gouvernement congolais a organisé la chasse aux populations civiles dans tous ces districts.

Or, l’opération non seulement ne vise pas de civiles, mais aussi elle ne concerne essentiellement que quelques villages dans deux districts à savoir Vindza et Mayama, où sont implantées les bases d’entrainement des Ninjas de Ntumi. Ces bases sont soit des habitations, soit des centres de prière utilisés par le pasteur comme cache d’armes, de munitions ou dépôts de carburant.















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