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ACTUALITES

DJIBOUTI : Nouvelles exactions commises par l’armée djiboutienne dans le nord du pays.


Alwihda Info | Par Huno Djibouti - 20 Octobre 2014


Depuis le 15 octobre 2014 dans l’après-midi, les militaires de la région nord du pays tirent à balles réelles sur les habitants du village d'Alaili Daddaq, situé à l’extrême nord de la ville d'Obock, près de la frontière avec l’Érythrée.


Depuis le 15 octobre 2014 dans l’après-midi, les militaires de la région nord du pays tirent à balles réelles sur les habitants du village d'Alaili Daddaq, situé à l’extrême nord de la ville d'Obock, près de la frontière avec l’Érythrée. La population de cette localité contestent et ont décidé de briser le silence pour dénoncer l'insalubrité volontairement causée par le Colonel Aden Hassan Galab (dit Aden Danger) et ses hommes. Le bilan provisoire serait de deux blessés, dont un jeune homme au nom de MOHAMED HASSAN, blessé par balle au pied et l'autre ALI OMAR (fils du défunt chef coutumier, OMAR MOYALE), sauvagement passé à tabac par six militaires pleinement convaincues de l’impunité de leurs crimes. Tous deux sont actuellement hospitalisés à l'Hôpital d'Obock, qui n'a que le nom depuis des années. Loin de tous, sous un couvre-feu sans précédent et un blocus total, la population du district d'Obock vit un calvaire dans l'indifférence totale. Nous pouvons désormais dire que la région d'Obock est en état de catastrophe humanitaire. En effet, le programme Alimentaire mondial (PAM) a cessé de distribuer les vivres depuis maintenant 3 mois, aucune ONG n'a le droit d'y venir même pour mener des activités humanitaires : distribution des médicaments; vaccinations etc. . . . Sous le faux prétexte de présence d'éléments de la rébellion armée du FRUD dans ces régions, des représailles illégales sont méthodiquement orchestrés contre la population civile. A) Des barrages routiers sont mis en place : - à Orobor 19km de la ville d'Obock; - à Adow à 2km de la ville d'Obock; - entre Moulhoule et Khor Angar. Il ne fait nul doute que tous ces barrages, sur décision de Guelleh, ont été créés pour empêcher le PAM d'aider la population et donc d'affamer les habitants. Le blocus alimentaire et sanitaire imposé et maintenu par le pouvoir en place à Djibouti, aux populations du Nord aggrave d’une manière critique leurs conditions d’existence et les rend vulnérables à toutes les maladies (paludisme, tuberculose, etc…). B) Les arrestations arbitraires se multiplient et se comptent par dizaines : - Sabuun Houmed Ahmed et Abdo Ahmed Mohamed dit Abdo Hulba tous deux copropriétaires d'une petite entreprise de construction locale ont été arrêtés en décembre 2013 pour avoir protesté contre un autre entreprise venue de Djibouti qui a raflé le contrat pour une construction commandée par l'EDD. Ils ont passé un mois à Gabode puis ils ont été relâchés. - Sadik Doran, Ahmed Houssein Mohamed, ont été arrêtés par des militaires début janvier, transférés à Gabode où ils ont passé 6 mois. Sans aucun motif valable. - Daoud Mohamed Idriss a fait 8 mois de prison, arrêté aussi par des militaires, il a été libéré en septembre. - Hassan Ismaël a passé en septembre plusieurs semaines à Gabode. Le cas le plus grave est celui de Mohamed Omar dit Dama'a qui a été arrêté le 3 septembre, torturé a finalement été écroué à Gabode où il est placé à l'isolement jusqu'à ce jour. Interdit de visite. Il existe bien d'autres cas d'arrestations arbitraires mais ils restent encore inconnus par peur des représailles. C) Cas des viols et tortures : Dans l'arrière-pays en brousse, les militaires s'adonnent à des viols et torture surtout à Andollie, Dadadto, Adgeno et Wadi où la circulation est quasiment interdite et où aucune voiture ne peut se rendre. Rappel des normes juridiques applicables. Les passages à tabac et mauvais traitements des civils et autres personnes ne participant pas directement aux hostilités, lesquels équivalent à des traitements cruels ou des actes de torture, les atteintes à la dignité des personnes ou les traitements humiliants et dégradants constituent tous des violations graves du droit international humanitaire et peuvent être jugés comme des crimes de guerre. Les viols et toutes autres formes de violence sexuelle ayant lieu lors d’un conflit non international constituent également des violations graves du droit international humanitaire et des droits humains, et sont spécifiquement répertoriés parmi les crimes de guerre au regard du Statut de Rome. À besoins humanitaires, une réponse humanitaire. Face aux souffrances de la population Afar du nord et sud ouest de Djibouti, nous appelons à la mise en place d'une mission d’évaluation multi-sectorielle de la situation humanitaire et au droit d'ingérence humanitaire de la communauté internationale, dans ce pays oublié de tous depuis trop longtemps. La paupérisation de cette population (manque d’accès à la nourriture, à la santé, à l’eau potable, à l’éducation) s’est accélérée, depuis le blocus alimentaire et sanitaire imposé depuis 1991 et maintenu jusqu'à nos jours par le régime dictatoriale de Guelleh, plaçant ainsi Djibouti au 170e rang sur 187 du classement des pays en fonction de leur indice de développement humain - IDH du PNUD (PNUD 2014). Nous exhortons le Conseil de sécurité à voter une résolution et conformément à celle-ci, nous demandons au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, la création d'une commission d'enquête indépendante dont le mandat sera d'enquêter sur les exactions et autres violations des droits de l'homme commises en République de Djibouti et de poursuivre les auteurs en justice pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)