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EDITORIAL

DJIBOUTI : le départ du régime est imminent !


Alwihda Info | Par Ismail Djilal, Enseignant à l'université de Djibouti - 17 Mai 2015


Voici les raisons...


DJIBOUTI : le départ du régime est imminent !
Ces derniers temps des questions taraudent les djiboutiens : est-ce la fin du régime ? répondre par l’affirmative est-ce prendre ses désirs pour réalité ? Le quatrième mandat va-t-il passé comme une lettre à la poste ? Je fais peut être partis de ceux qui rêvent debout mais je pense que le départ du régime est imminent, et ce pour plusieurs raisons. 1 La première est qu’il est fragilisé et divisé malgré le semblant de solidité qu’il donne, il est devenu un tigre en papier. La peur commence à s’installer au sommet de l’État. La panique est visible partout : j’ai pu voir la gendarmerie alignée de pk 20 à Arta, et pour cause Guelleh partait, comme à son habitude, à Arta pour le weekend. Une personne assise à coté de moi a dit : pourquoi il s’arroche au pouvoir s’il a peur à tel point. Par ailleurs lors du retour de DAF de sa tournée d’Europe samedi dernier, l’alentour de l’aéroport était aspergé des services de sécurité (GIGN, gendarmerie ) et on bloquait les voitures au rond point qui mène vers l’aéroport. On sentait une poussée de fièvre au sein du régime à cause de la venue d’un seul homme. 2 Guelleh arrive à attirer que ceux qui veulent piller le pays, ceux qui avait le minimum de dignité ont déjà quitté le bateau, d’autres commencent à se poser des questions. Ce qui renforce sa fragilité. Les plus attentifs savent que tout peut arriver, comme l’irréparable, à l’image de ce qui s’est passé au Burkina Faso en octobre dernier. Fait nouveau les proches collaborateurs hésitent : être loyale ou se ranger derrière la majorité de la population. On ne compte plus le nombre de responsable qui sont mécontents de la gestion du pays. 3 Autre signe qu’il maîtrise plus rien les proches du régime n’ose parler plus ouvertement du 4ème mandat. Parce que les stratégies manquent. Un autre med warsama ? un air de déjà vu. Clonage des partis d’opposition ? résultats mitigés. Les hommes de la dictature ne sont plus comme en 2011, aujourd’hui il sont sur la défensive 4 L’opposition qui tient toujours débout malgré toutes les tentatives de la part du régime de la mettre chaos : division, clonage, corruption. Même le fait que celui-ci a pu, avec tout ces artilleries, arracher quelques éléments de l’USN ne constitue pas une bonne nouvelle pour lui. Parce que dorénavant la coalition, nétoyée des infiltrés, a un boulevard pour déstabiliser la partie adverse. L’incapacité de disperser la coalition est déjà un signe de faiblesse pour le régime qui nous a habitué de broyer les coalitions. 5 Dernier signe, last but not least, que c’est bientôt la fin de 38 ans de dictature c’est le peuple. Celui-ci affiche ouvertement ses positions dans les réseaux sociaux. Les djiboutiens qu’on croyait satisfaits de leur situation et distraits affichent ouvertement leur ras-le-bol, ils savent tous que le changement est imminent. Le régime n’en revient pas, il est surpris de cette détermination. La maturité politique est telle que personne ne veut plus reculer. D’autre part les fonctionnaires et la classe moyenne qui constituaient un semblant de soutien populaire pour le régime ne veulent plus jouer ce rôle parce que leur pouvoir d’achat diminue : hausse du TVA, nouvelle coupe sur les salaires avec la mise en place d’une assurance maladie universelle, etc. Toutes ces raisons nous amènent à dire que la fin du régime est proche. En faite l’erreur de Guelleh a été de construire un régime « qui ne repose pas sur les paragraphes tremblants d'une Constitution, mais sur les lois immuables de la loyauté personnelle du vassal à son souverain, du bas vers le haut de la pyramide du pouvoir ». Ce qui amène systématiquement les hésitations et la fragilité qu’on a décrit ci-dessus. La théorie de Darwin nous apprend que les espèces s’adaptent à leur milieu ou disparaissent , si le président de l’UMP veut que son régime survive il doit s’adapter à son nouveau environnement. Avec le 4ème mandat toujours sur la table je ne pense qu’il est compris le message.



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