David Haines victime d'une barbarie au nom de l'Islam

BEIJING, 14 septembre (Xinhua) -- Une vidéo mise en ligne par des activistes de l'Etat islamique (EI) samedi montrerait la décapitation du travailleur humanitaire britannique David Haines, ce qui en ferait le troisième prisonnier occidental à être assassiné par le groupe au cours des dernières semaines. Les activistes de l'EI ont décrit l'exécution de M. Haines, un Ecossais de 44 ans et père de deux enfants, comme un "message pour les alliés de l'Amérique". Même s'il reste à authentifier la vidéo, elle semble correspondre à celles des exécutions des deux journalistes américains James Foley et Steven Sotloff datant d'il y a plusieurs semaines. L'exécution de M. Haines a été orchestrée en réaction contre la promesse du Premier ministre britannique David Cameron de rejoindre la coalition dirigée par les Etats-Unis pour combattre l'EI, a expliqué un membre masqué du mouvement dans la vidéo. Cet homme, qui a le même accent londonien que celui des vidéos précédentes, a prévenu M. Cameron qu'il "payait le prix" de sa promesse. A la fin de la vidéo, l'activiste à l'accent anglais a menacé de tuer un autre otage britannique nommé Alan Henning si M. Cameron continue de soutenir le combat contre l'EI. Dans un communiqué publié par Downing Street aux premières heures de dimanche matin, M. Cameron a qualifié la décapitation de l'otage britannique d'"acte ignoble". Il a juré de faire tout ce qui est dans le pouvoir de la Grande-Bretagne pour "traquer ces meurtriers et faire en sorte qu'il répondent de leurs actes, quel que soit le temps que cela prenne". M. Haines travaillait pour l'ONG humanitaire ACTED (Agence d'aide à la coopération technique et au développement), basée à Paris. Il a été enlevé en mars 2013 près d'un camp de réfugiés à Atmeh, en Syrie, où il préparait l'acheminement d'aide humanitaire aux réfugiés du camp. Pour sa part, le président américain Barack Obama a également condamné avec véhémence la décapitation de M. Haines samedi dans un communiqué de la Maison Blanche qui qualifie le meurtre d'acte de barbarie. Le communiqué a ajouté que les Etats-Unis s'engageaient à travailler avec la Grande-Bretagne et une large coalition de nations de la région et du monde entier pour "traduire en justice les auteurs de ces actes, et dégrader et détruire la menace pour les peuples de nos pays, de la région et du monde entier". M. Obama est passé récemment à l'offensive contre l'EI alors que les extrémistes ont menacé de "lever le drapeau d'Allah dans la Maison Blanche". "Si vous menacez l'Amérique, vous n'aurez nulle part où aller", avait déclaré mercredi le président Obama dans un discours télévisé à la nation américaine. Des doutes subsistent pourtant quant au plan d'action du président américain, qui n'est pas entré dans les détails.