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ANALYSE

De l’avènement de la rébellion Séléka au « Anti balaka »

Les leçons à tirer d’une crise qui a prit un relent de conflit communautaire


Alwihda Info | Par KOURIGA Francois - 26 Décembre 2013



Par KOURIGA Francois.

Des «anti-balaka» montrent ce qu’ils feraient à un rebelle de la Séléka, le 14 décembre 2013 à Bangui (Ivan Lieman/AFP)
Des «anti-balaka» montrent ce qu’ils feraient à un rebelle de la Séléka, le 14 décembre 2013 à Bangui (Ivan Lieman/AFP)
En toute honnêteté, la réaction aujourd’hui d’un mouvement de résistance dénommé « anti balaka », est une réponse claire aux nombreuses exactions crimes odieux, pillages et autres actes crapuleux organisés et planifiés par Djotodia et sa bande contre une partie de la population, avec la bénédiction bien sûr de son « seigneur » Idriss Deby Itno, faiseur de loi en République Centrafricaine.

Il faut noter que le Peuple Centrafricain est aujourd’hui victime de la turpitude de ses hommes politiques. L’obscurantisme a enveloppé la plupart des hommes politiques. L’obsession du pouvoir, la haine, l’animosité et la trahison ont prit possession des cœurs. Aujourd’hui, la population centrafricaine est sacrifié, abandonné à elle-même dans « un pays oublié des hommes 1» La classe politique centrafricaine est bornée et à bout de souffle. Une classe politique sclérosée. Une classe politique baignant dans une stagnation sans lisibilité. Mais de grand tribun en supercheries et des théoriciens professionnels.

Comment de soit disant démocrates puissent ils prendre part, accepter et d’apporter leur caution morale à une horde d’aventuriers pour prendre en otage tout un peuple ? Erreur anachronique ou désir narcissique ?

Au postulat d’un énième et sempiternel appel au dialogue qui revient à la rengaine du bout des lèvres des pyromanes masochistes. L’heure est à un réveil spirituel et moral de la jeunesse centrafricaine qui doit se tenir les mains pour prendre sa destiné en main.

C’est lorsque la population fut abandonnée à elle-même aux mains des sanguinaires qu’il y’a eu l’éclosion du phénomène « anti balaka ». Une force communautaire d’auto défense dont l’héroïsme et leur sens d’intrépidité furent reconnu antérieurement dans leur traque des coupeurs de route. La force d’auto défense « anti balaka » est constitué de jeunes puisant leur force dans le registre et le terroir traditionnel de l’histoire de la résistance « kongo Wara2»qu’incarnait son géniteur « Karnou Barka3 » pour enfin attirer l’attention de la communauté internationale.

Ces forces d’auto défenses qui commençaient à se constituer dans des villages d’abord, ont tenue la dragée haute et livrer une bataille rangée avec les mercenaires tchadiens, leurs complices et suppôt sélékistes. C’est à ce moment précis que le premier ministre Nicolas Tiangaye sort de son profond sommeil léthargique. Alors qu’à un moment donné, la population s’étonnait même de son mutisme face aux vagues de tueries, dérives dictatoriales et autres atteintes graves entretenus par le régime Djotodia, séléka et les forces tchadiennes. Les réactions des antis balaka à fait délié les langues.

Nous portons à l’attention des lecteurs que Tiangaye et Ziguélé ont peur d’ouvrir un dialogue qui serait représentatif du peuple et où chacun aurait droit au chapitre pour laver le linge sale en famille. Le fameux FARE 2011 (Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections 2011) a volé en éclat à cause de sa gestion patrimoniale par le tandem Tiangaye Ziguélé. Pour la petite histoire, monsieur Tiangaye a enjoint aux autres composantes de faire bloc derrière Ziguélé aux prochaines échéances électorales. Ce diktat n’est pas du goût des autres leaders qui ont claqués la porte. C’est en désespoir de cause que le premier ministre saute derechef sur une autre occasion en mettant en place et de manière précipité des organes électoraux, la nomination tout azimut dans l’administration de personnes qui lui sont proches en vue de préparer un holdup électoral au profit de son complice martin Ziguélé. A charge pour ce dernier une fois au pouvoir de le propulser comme président de l’assemblée nationale ou à défaut, premier ministre.

Pendant ce temps, des cadavres jonchent encore le sol, la cohésion nationale est mise à rude épreuve, n’en parlons pas de l’administration qui n’existe plus, de la déliquescence du tissu social.

Il faut également noter que Idriss Deby Itno entretien une entreprise et sanctuaire de mercenariat. Il recrute pèle mêle des supplétifs provenant de plusieurs ramifications qu’il entretien à ses frais, les arme, puis de les engager dans de différentes théâtres d’opérations. Les centrafricains illuminés ne sont nullement étonnés d’écouter que monsieur Idriss Déby Itno, tonnant sur les antennes de rfi le lundi 23 décembre 2013, « qu'il ne faut pas que les Centrafricains confondent les mercenaires tchadiens qui ont accompagné les Séléka et les soldats tchadiens de la Misca... » Mais nous nous posons légitimement la question suivante : d’où sortent alors ces mercenaires qui ont accompagnés séléka dont il fait allusion ? N’est ce pas une manière implicite de confirmer sa gestion d’entreprise de mercenariat sur son territoire ? Certes. Une entreprise lucrative au quelle il se pourlèche les babines. A charge pour ces soit disant militaires de poser des actes des plus ignobles et d’une sauvagerie extrême et bestiale. Des éléments se faisant payer sur la bête. Pour preuve, à part une poignée de nombre, le gros des effectifs tchadien excellent dans l’indiscipline, les meurtres, les pillages partout où ils opèrent. L’extravagance même de leur apparat militaire est loin de refléter une armée républicaine digne du nom.

En conclusion, l’amalgame entretenu par les autorités tchadiennes [...] mérite réflexion. Depuis toujours, les sujets tchadiens sont la bienvenue en RCA qui est d’ailleurs comme leur seconde patrie. Mais la grosse collusion entretenue par le clan Deby et ses thuriféraires antérieurement à l’avènement séléka a ouvert la boite de pandore sur une situation qui présageait le pire. Idriss Deby via son affidé Djotodia a instrumentalisé armé certains musulmans établi en RCA qui servirent de fusibles dans leur aventure téméraire. La plupart de ces musulmans n’ont pas du tout vu là où cette frénésie aveugle les conduira. Un certain monsieur Bichara qui hier, vendait la friperie devient par un bond spectaculaire colonel, qui se déplaçant avec escorte, narguant pillant, tuant ceux avec lesquels il cohabitait. D’autres indexent la population sous plusieurs prétextes pour soit piller,

soit pour des assassinats parce que supposés de travailler avec l’ancien régime. Tous les biens privés sont littéralement pillés et emportés au Tchad au grand dam de la population. A aucun moment, un sujet musulman n’a été ni pillé, ni subit des abominations. Aucun imam, aucun responsable islamique ne s’étant levé pour tirer sur la sonnette d’alarme, ni de mesurer les conséquences qu’indues de tels comportements. Une ligne éditoriale indépendant a pu constater que « le caractère nocif de la Séléka ne date pas d'hier. Lorsque cette rébellion est arrivée aux portes de Bangui début mars 2013, on savait, pour l'avoir vue à l'œuvre depuis trois mois, qu'elle multipliait les pillages et les exactions dans les localités conquises, sur une base à la fois ethnique et confessionnelle.4»

Nous sommes aujourd’hui effarés et abasourdi devant le revirement spectaculaire de l’homme lige de Deby monsieur Assane Sylla qui, sous de fallacieux raisonnement, truffé de mensonge et d’imposture interprète comme un somnambulique les évènements de la République Centrafricaine.

Ce que renchérit Djotodia depuis son bunker du camp de roux. A chaque bavure séléka, à chaque dérive de la force tchadienne, lui et son griot Kodégué nantis de leur diplôme en science politique en pensent le contraire.

Pauvre Centrafrique, pays de Boganda !

KOURIGA Francois.

  1. L’homélie du pape François à l’occasion de la fête de noël
  2. Mouvement de résistance contre la brutalité du pouvoir colonial contre les sujets locaux dans cinq préfectures de l’Oubangui Chari actuellement République Centrafricaine.
  3. Leader charismatique qui a tenu tête aux autorités coloniales dans l’enrôlement par force de la main d’œuvre locale pour l’exécution des travaux forcés, surtout dans le chemin de fer Congo océan.
  4. Journal Jeune afrique n°2762



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