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POINT DE VUE

Djibouti : Rien ne sera plus comme avant


Alwihda Info | Par YACIN GARAUDY AHMED - 15 Mai 2015



Pour asservir un peuple, les plus grands dictateurs utilisent des méthodes diverses afin de rester au pouvoir le plus longtemps possible. Si les méthodes varient selon des paramètres bien spécifiques, deux sont inéluctablement nécessaire pour un dictateur qui veut sévir à long terme.

« Diviser pour régner »

Cette citation a été prononcée par Nicolas Machiavel, un écrivain, et politique philosophe italien. Dans son ouvrage le plus célèbre « Le Prince » que rédigea Machiavel en 1513 (mais qu’il ne publia pas du temps de son vivant) est regardé comme le code de la tyrannie.

Dans cet ouvrage, Machiavel enseigne et décrit comment un homme politique doit s’y prendre pour rester au pouvoir. Il a écrit qu’ « un homme politique doit être rusé et calculateur et que ses mauvaises actions sont justifiées par le fait que le peuple qu’il gouverne est lui aussi mauvais ».il enseigna au prince à se jouer de ses sujets, en utilisant les techniques les plus humiliantes.

Dans la même philosophie que Machiavel, William Lynch, un esclavagiste européen, prononça un discours qui resta célèbre, devant un parterre d’hommes (blanc) afin de leur présenter une nouvelle technique de contrôle des Africains (noir) déportés aux États-Unis mais qui se révoltaient chaque jour, et mettaient ainsi à mal leurs « affaires ».

Il a dit je cite « Je dispose d’une méthode qui vous permettra de contrôler définitivement vos esclaves noirs…… elle vous permettra de contrôler vos esclaves pendant au moins 300 ans……. « Je fais ressortir un certain nombre de différences parmi les esclaves; il me suffit de reprendre ces différences, de les agrandir, de les exagérer. Puis je suscite la peur, la méfiance, l’envie, la méfiance en eux »

Ce discours est encore d'actualité. Nous vivons l'esprit de cette méthode à Djibouti sous le régime honni. L'esprit de la méthode de William Lynch est tout simple : la mise en évidence d'un certain nombre de différences entre les individus d'un même groupe social, en l’occurrence « Nous ,Djiboutien(n)es.

Une de différence qui est bien instrumentalisée par le pouvoir en place, est celle du « clanisme »ou le « tribalisme ». Un mal qui gangrène aujourd’hui l’Afrique en général, et par-dessus tout, devient de surcroît la méthode préféré des dictateurs en pouvoir. Le tribalisme participe à cette duperie !

Dans l’histoire, beaucoup de leaders négro-africains tels que Martin Luther King, Nelson Mandela et Gandhi, qui connaissaient ce discours, ont su tirer les conséquences politiques et sociales. Ils ont su maintenir « l’unité » afin de mener à bien le combat contre leurs oppresseurs.

«solitudinem faciunt, pacem appellant »»

La deuxième méthode qu’un dictateur utilise pour rester au pouvoir, consiste à humilier, réprimer, emprisonner et tuer dans l’impunité au nom de la paix et de la stabilité. Un jour, un général romain rétablit la paix dans une province rebelle en tuant tous les citoyens. Même ses compatriotes en furent choqués. L’un d’eux écrivit «solitudinem faciunt, pacem appellant »» Ce qui veut dire: « ils semèrent la désolation et l’appelèrent paix.». Certes, nous n’en sommes pas arrivés à ce stade, mais cette désolation (injustice sociale, misère sociale etc..) est devenu le quotidien des bon nombres de citoyens.

L’indignation a atteint son paroxysme, lorsque le Professeur de Français le Martyr Mahamoud Elmi Rayaleh retrouvé mort dans la sinistre prison de Gabode a été inhumé à la hâte et de force sans la présence de sa famille par des policiers sans la présence de sa famille, et sans respecter les rituels propres à l’islam afin de l’inhumer décemment. Pire désolation !!!

Un fossé grandissant entre une minorité d’individus très riches et une majorité de plus en plus pauvre, une négligence généralisée de la dignité de l’être humain et de la notion de l’humanité
Les acolytes (intellectuels, et cheiks,) ont présenté le « Sultan » comme étant le rempart des révolutions qui avaient secoué certains pays arabes. Cependant, il nous faut faire bien attention à ce qui prévaut dans certaines analyses mimétiques entre ce qui s’est passé et se passe encore en Tunisie, Egypte, Yémen, Libye etc.. et la situation qui nous concerne : ce parallélisme, proclamé par des slogans salvateurs, ne peut être que de forme. Nous à Djibouti, Nous Nous réjouirons lorsqu’enfin, nos citoyen(n) es seront arrivés à la conformité de l’Humanisme,à la dignité qu’ils ne cessent de proclamer, sans effets probants jusque-là, en mettant fin à la dictature.

"Que faire ? Résister"…..

Dans un contexte pareil, « résister »devient un devoir moral. Agir toujours ensemble même si c'est difficile. Surtout sensibiliser que nous luttons contre une volonté de nous dominer éternellement !!! .

Une nouvelle génération de (citoyennes et citoyens) s’est levée, avec leur être et leur foi. Il faudra les entendre dans la cohérence de leurs résistances et de leurs souhaits..
L'inventivité, la force et le génie des peuples naissent au creuset de la liberté, de la justice et aux respects de la dignité humaine.

L’ère du changement est arrivée, rien ne sera plus comme avant, la dictature est présente certes, mais les mentalités ont changé et c'est un premier pas.

Préservons la paix dans notre pays en ne taisant pas ce qui n’est pas à taire. Dénonçons dans la courtoisie ce qui est à dénoncer et soyons dans le sentier de la construction et non l’inverse.



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