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INTERNATIONAL

Erdogan: "Les actions terroristes de Daech n’ont aucun lien avec notre religion et notre culture"


Alwihda Info | Par AA - 31 Juillet 2015


En visite officielle en Indonésie, le Président turc a plaidé pour une réforme de l'ONU: "Cinq pays décident du destin de la planète. L’ONU doit se réformer, c’est indispensable pour une égalité entre les 200 Etats du monde"


AA - Djakarta - Tuncay Çakmak

Erdogan: "Les actions terroristes de Daech n’ont aucun lien avec notre religion et notre culture"
Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré, depuis Djakarta où il se trouve en visite officielle, que le seul objectif de la Turquie est de favoriser le retour à la stabilité au Moyen-Orient.

«Mon pays est critiqué et parfois diffamé, particulièrement sur la Syrie, alors qu’il est directement menacé par les événements qui s’y déroulent, a déclaré le Président Erdogan. Nous défendons une transition dans laquelle les peuples décident eux-mêmes de leur gouvernance au lieu des régimes dictatoriaux. Nous développons une approche solidaire et humaine avec nos peuples frères dans la région. Le monde entier se doit de développer cette approche.»

Depuis la capitale indonésienne, où il a donné une conférence à l’Institut National de Sécurité, Erdogan a rappelé que le Moyen-Orient est le berceau des trois grandes civilisations religieuses, affirmant que les crises que traverse cette région porte le potentiel de déstabiliser toutes les autres régions du monde.

Dans ce contexte, le Président Erdogan a une nouvelle fois remis en cause le mode de fonctionnement de l'Organisation des Nations Unies (ONU) et du Conseil de Sécurité, qu’il accuse de gérer les crises comme si la guerre froide se poursuivait.

«Cinq pays décident du destin de la planète, a-t-i dit. Si l’un d’entre eux dit non, le reste du monde doit subir cette décision. Ce système doit changer et l’ONU doit se réformer. C’est indispensable pour l'égalité entre les 200 Etats du monde.»

Erdogan a expliqué que la Turquie se trouve dans une zone géographique où de très nombreuses crises et conflits sont en cours.

«La Méditerranée, au lieu d’être une mer de prospérité, est devenue la zone du monde la plus problématique, a regretté le président turc. Malgré cela, la Turquie persiste dans une politique de paix, de stabilité et de positionnement humaniste envers toutes les populations victimes de ces conflits ou crises économiques.»

Erdogan a rappelé que la Turquie accueille plus de deux millions de réfugiés syriens et irakiens, sur son territoire, alors que les pays de l’Union européenne ne veulent même pas assumer l’accueil de 200 000 réfugiés.

Le chef de l'Etat turc a ensuite sévèrement critiqué le régime syrien, qu’il accuse d’utiliser tous les moyens, même les plus horribles, pour lutter contre son propre peuple.

«Malheureusement, le régime n’hésite pas à utiliser des armes chimiques ou des fusées balistiques contre ses citoyens, a-t-il dénoncé. L’utilisation des groupes terroristes lui semble légitime. Daech, contre qui nous luttons activement et qui est le fruit de cette idéologie, sème la terreur dans toute la région, et menace directement notre sécurité nationale. Les actions de ce groupe terroriste n’ont aucun lien avec notre religion, notre culture ou nos traditions. Daech dégrade très sérieusement l’image de l’Islam et des musulmans dans le monde. Nous devons tous ensemble coopérer pour lutter contre ce phénomène.»

Le Président Erdogan a longuement critique ces groupes terroristes qui prétendent agir au nom de l’Islam.

Selon lui, les musulmans eux-mêmes favorisent les tensions internes en tombant dans le piège des affrontements entre les différentes composantes de l’Islam.

Erdogan a par ailleurs, abordé la relation entre son pays et l'Union Européenne, déclarant que la Turquie voyait l’Europe comme un projet de partenariat.

«La Turquie considère que l’UE est un projet visant à apporter une réponse commune aux enjeux régionaux et mondiaux. C’est dans ce sens que nous voulons pousser plus loin notre partenariat avec l’Europe. Nous attendons la même approche des pays membres.»

Dans ce contexte, Erdogan a mis l’accent sur les actes racistes et islamophobes qui se multiplient en Europe depuis plusieurs années.

«Nous devons également renforcer notre coopération contre le racisme, la xénophobie et l’islamophobie, a-t-il précisé. Il est regrettable que ces discours trouvent écho en Europe. La Turquie, avec 5 millions de citoyens vivant en Europe, est le principal pays touché par ce phénomène.»

Le Président turc s’est félicité des très bonnes relations entretenues entre son pays et l’Indonésie, malgré la grande distance qui les sépare, et ce depuis le 16ème siècle.



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