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INTERNATIONAL

Espèces en danger : le lamantin d’Afrique sur la Liste rouge


Alwihda Info | Par EAGLE-Togo - 26 Juillet 2023


Bien que figurant dans la catégorie « Vulnérable », sur la Liste rouge des espèces en danger de l'UICN, le lamantin d’Afrique souffre toujours de la pollution des cours d’eau et de la proximité toujours plus écrasante des activités humaines.


Si le lamantin n’a aucun prédateur naturel, l’aménagement des littoraux et le développement des activités touristiques ne cessent de grignoter son territoire.

Après avoir disparu de certaines îles telles que la Guadeloupe ou la Martinique, le mammifère marin est aujourd’hui lourdement impacté par la proximité humaine, dans toutes les régions qu’il occupe encore. La pollution des zones humides constitue une autre menace.

La perturbation, la disparition ou la perte des habitats due à l’ensablement et à l’occupation des zones d’épandage par les aménagements hydro-agricoles, la pollution, l’ingestion de crevettes par voie respiratoire sont autant de menaces sur les lamantins en général. Encore victimes de la pêche industrielle accidentelle, au Sénégal, comme en Guinée Bissau, des lamantins auraient été capturés dans des filets pour requins.

Il suffit de sillonner les lagunes côtières, les fleuves et les lacs du Togo et du Bénin en passant par le Sénégal, la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone, tout comme le Nigeria et le Niger pour constater l’ampleur de la menace qui pèse sur les lamantins. Des filets non conventionnels sont jetés chaque fois dans les eaux par les pêcheurs. Conséquences, les espèces en voie d’extinction dont les lamantins sont capturés malgré leur régime de reproductivité très lente.

Le lamantin ouest-africain vulnérable et inoffensif fait partie de la famille des Siréniens, composée de 6 espèces différentes. Comme les autres espèces, le lamantin d’Afrique de l’ouest est particulièrement menacé et se trouve en constante régression dans toute son aire de répartition.

Il n’y a malheureusement aucun mécanisme officiel régional pour la conservation du lamantin d’Afrique, aussi les législations et les coutumes nationales et locales dans de nombreux Etats de l’aire de répartition ne s’occupent pas d’une manière adéquate des besoins de conservation de l’espèce.

Des efforts ont été faits par les différents gouvernements et la société civile de la sous-région en faveur de la conservation de l’espèce, mais même dans les pays où il est protégé par une loi nationale, elle n’est pas correctement appliquée. Ainsi, les populations de lamantins dans leur aire de répartition sont menacées par la capture dans les filets de pêche, la chasse, le commerce, les modifications de son habitat, dont la coupe des mangroves et les travaux d’aménagement tels que les barrages.

Au Togo comme dans les autres pays de l’Afrique occidentale, le lamantin a eu une valeur économique pour sa viande et autres produits, notamment pour les parties utilisées dans la médecine traditionnelle. La viande du lamantin est très prisée et représente également une forte valeur culturelle, ce qui a conduit à de nombreux endroits, à la sur-chasse, avec un déclin des populations au sein de leur aire de répartition. La viande et la graisse du lamantin font aussi l’objet du commerce illégal qui se passe entre le Tchad et le Cameroun.

Le ministère de l’environnement et des ressources forestières (MERF) en vue de conserver les aires protégées a mis en place en 2013, le Projet de Renforcement du rôle de conservation du système national des Aires Protégées du Togo (PRAPT) afin d’améliorer le cadre juridique, politique et institutionnel pour le patrimoine des Aires Protégées et du coup protéger les espèces menacées dont les lamantins.

Le lamantin vivant dans les fleuves, les marres de Kpéssi, Agbodrafo, Abaékopé (proche d’Aného) et dans le lac Togo, Ekpui, Togoville et Kéta, est dans la classe A, Annexe I de la loi du 16 janvier 1968, réglementant la protection de la faune et l'exercice de la chasse au Togo. Ce qui en fait un animal intégralement protégé par les lois togolaises.

Mais l’espèce est toujours menacée au Togo, car plus d’une centaine de lamantins sont accidentellement capturés chaque année dans le pays. Au Sénégal, au Niger ou en Côte d’Ivoire, le nombre de captures accidentelles de lamantins prend beaucoup d’ampleur.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)