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ANALYSE

France : Quand le dit pays des Droits de l’homme s’assoit sur la justice à rendre aux plus pauvres


Alwihda Info | Par Gilles Deleuze - 19 Septembre 2016



France : Quand le dit pays des Droits de l’homme s’assoit sur la justice à rendre aux plus pauvres
Paris (LNC) – Cette phrase de Steve Biko “L’arme la plus puissante entre les mains de l’oppresseur est l’esprit de l’opprimé” n’a jamais cessé de hanter nos pensées. Car comment comprendre qu’un pays comme la Centrafrique, en son temps l’Oubangui-chari, qui a subi les pires sévices de la colonisation française puisse toujours lui faire confiance, et pire encore, ne réagisse pas quand des soldats français violent en toute impunité ses enfants. C’est incompréhensible !

Aujourd’hui, même si les chiffres officiels ne sont pas encore parus, la République Centrafricaine est bel et bien le pays le plus pauvre du monde. Un record dont elle pouvait se passer.

Chiffre déplorable de même sur son systême éducatif. A près de 90%, l’enseignement dans le pays y est prodigué par des parents d’élèves – ce qui énonce déjà de la qualité de la pédagogie par des amateurs – tant les enseignants de métier font défaut ou renoncent à la profession, étant entendu que l’Etat ne paye pas ses fonctionnaires, ou disons au compte goutte, en fonction de l’aumône internationale du moment.

Un pays habitué aux coups d’état et aux magouilles politiques en tous genres depuis des décennies, avec en dernière en date, l’élection hilarante de Faustin Touadera aka “la tortue” à la présidence à travers des tripatouillages des urnes de toutes sortes.

Mais en RCA, avec le “ALLONS-Y SEULEMENT” on met un baume de la sorte sur toutes les dérives en cours dans le pays. Probablement une sorte d’expression de la résilience d’un peuple meurtri depuis un siècle.

LES FRANCAIS EN PROFITENT

François Hollande le président français était très attendu lors de son escale à Bangui le Vendredi 13 mai, sur le dossier des viols d’enfants mineurs en Centrafrique par des soldats français de la SANGARIS.

La déception aura été à la hauteur des espérances.

Hollande dans un mépris consommé, non seulement évitera le sujet, mais enfoncera le pieu dans la douleur des victimes, en ne parlant que de L’HONNEUR SALI DE SES SOLDATS. Les enfants centrafricains abusés, RIEN A BATTRE !

Pourtant, en RCA, des enquêtes fouillées, relayées notamment par l’ONG HUMAN RIGHTS WATCH et d’autres, font état de plus de 200 enfants mineurs centrafricains violés par des soldats français. Certains allant même jusqu’à faire subir des actes barbares de bestialité à des gosses de 13-14 ans.

Dossier connu dès 2013 et pas 2014, Jean-Yves Le Drian le ministre français de la défense en fut informé immédiatement, de même que les instances onusiennes. Car par ailleurs, des soldats de la MINUSCA s’étaient de même illustrés dans les mêmes crimes. Affaires immédiatement étouffées et à Paris et à l’ONU. Il faudra le courage d’un fonctionnaire de l’ONU, le suédois Anders Kompass directeur des opérations de terrain pour l’ONU, dénonçait les faits au journal britannique “The Guardian” dans un rapport de six pages, intitulé «Abus sexuels sur des enfants par les forces armées internationales», préalablement envoyé à l’ONU à Genève en Suisse, mais déjà enterré, pour que officiellement le monde entier prenne conscience de l’ampleur du désastre. Le rapport mettait en évidence des viols dont des enfants en RCA ont été victimes de la part de soldats français, tchadiens et guinéens, participant à l’opération «Sangaris», entre décembre 2013 et juin 2014.

Anders Kompass pour services rendus sera sanctionné par l’ONU !!!

Sa compatriote Inga-Britt Ahlenius, qui a dirigé l’Office d’audit interne de l’ONU (OIOS) de 2005 à 2010, de réagir : «Anders Kompass est exactement le genre d’employé que l’ONU devrait s’efforcer d’avoir. Mais la direction de l’organisation est faible et inefficace. Il y a une obsession des fuites. On ne veut pas de mauvaises nouvelles.» Pourtant, dit-elle, le Suédois a agi selon la procédure : «Il a remis le rapport au pays qui avait juridiction sur les troupes mises en cause, après des mois où personne n’avait réagi.»

Côté français, le mépris et le sordide portés au comble. Eté 2014, trois adolescentes racontaient, qu’en compagnie d’une quatrième, décédée depuis, elles ont été, en 2014, « ligotées et dénudées à l’intérieur d’un camp [militaire] par un officier de “Sangaris” puis forcées à avoir des relations sexuelles avec un chien ». Chacune aurait reçu ensuite 5 000 francs CFA pour cela, soit moins de 8 euros.

A l’ONU, l’ambassadeur de France François Delattre botte en touche et parle même d’accusations « révoltantes et odieuses ». En déclarant à l’époque que Paris « veut faire toute la lumière » sur les accusations visant ses soldats, tandis qu’un membre de l’entourage du ministre de la défense affichait son incrédulité. « C’est trop énorme, dit-il. Nous avons mené une enquête interne fin 2014-début 2015 sur cette affaire du chien et l’on a découvert qu’il s’agissait d’une vidéo zoophile qui se transmettait de portable à portable, dans laquelle il n’y a aucun militaire français et qui n’a pas été tournée en Centrafrique. Il faut que l’on démonte au plus vite cette affaire ».

L’affaire sera immédiatement démontée, puisque depuis, classé SECRET DEFENSE

La dite enquête interne française en RCA n’aura consisté qu’à vaguement, et pour le principe, interroger le commandement, aucun soldat, puisque les soupçonnés étaient déjà rapatriés en France, et aucunement à chercher à entendre les victimes présumées. UNE FARCE !

Conséquence, jouant sur la montre, plus le temps passe, plus il est aisé de faire taire les enfants violés et les décrédibiliser – que valent des pauvres hères face à la grande France ? – Et plus il est aisé de déclarer comme le fit un chef de la Sangaris : “Ces allégations sont sans fondement.”

Pourtant, une ONG AIDS-Free World avait enquêté et déclaré que partie des fait se seraient produits à Dékoa, à environ 260 km au nord de la capitale, entre 2013 et 2015. Cette même organisation américaine avait déjà, onze mois plus tôt, rendu publiques des accusations de pédophilie, émanant de jeunes garçons, à l’encontre de treize militaires français de l’opération « Sangaris »

Même si l’on sait, d’après plusieurs ONG que les cas de viols de mineurs en Centrafrique par des Sangaris dépasse les 200, à l’époque, seuls 15 militaires étaient épinglés, et étonnamment, aussitôt rapatriés à Paris depuis.

La Justice française les a entendu et vérifiât des faits incontestables, comme des tatouages sur des parties intimes de ces militaires, que les enfants ne pouvaient pas inventer, sauf pour les avoir vu nus ! Pourtant, aucun de ces soldats ne sera mis en examen ni inquiétés par la suite. Et pour cause. La Justice française reçut sous le nez la mention SECRET DEFENSE.

Alors qu’est-ce que le SECRET DEFENSE en France, et quel rapport avec des actes de crapulerie de militaires ?

Le terme secret Défense est utilisé pour définir un niveau d’habilitation d’accès à un document gouvernemental ou militaire restreint par une loi ou un règlement à un groupe spécifique de personnes pour des raisons de Sécurité nationale (ou supra nationale éventuellement).

Conséquence, le gouvernement français en brandissant cette interdiction d’enquêter aux nez des juges, estimait donc que violer impunément des enfants innocents, pauvres et sans défense en Centrafrique relevait du domaine de la sécurité nationale.

Un tour de passe passe juridique osons dire le mot “dégueulasse” pour plus encore salir le droit à la justice de ces pauvres gosses, au nom de comme le dit François Hollande « L’honneur de la France engagée ».
Mais de quel honneur parle-t’il ?
A BANGUI ?

Faustin Touadera, élu président, de se plaindre à ce sujet :

« La France aurait dû faire en sorte que justice soit faite. Nous demandons que le droit des victimes soit respecté, et nous avons eu des pourparlers à ce sujet avec la France afin que la justice soit rendue. Vous savez que nous suivons de près ce dossier, et nous insistons sur le respect du droit des victimes. Pour les victimes et pour nous l’affaire traîne depuis trop longtemps mais nous espérons que ce dossier va aboutir à la sanction des auteurs. Le peuple attend cela, surtout les victimes.»

Pourtant, ce même Touadera dans une sorte de schizophrénie, d’interdire au parquet de Bangui d’ouvrir des enquêtes sur les soupçons de viols perpétrés par les forces internationales, onusiennes et françaises. Information confirmée par un gendarme centrafricain très au fait des choses.

Et quand Touadera fut devant François Hollande, il évitât très soigneusement le sujet, se contentant piteusement de supplier Hollande de prolonger le bail des Sangaris en Centrafrique. Un comble !

En même temps, Touadera n’est qu’au diapason de son pays. Tellement de morts depuis 2012 en RCA que la chose en devient banale. Du coup des enfants violés mais toujours en vie, c’est un moindre mal. En conséquence, le sujet ne passionne pas du tout les centrafricains. Constat fait sur nos sites et groupes de discussion, et ailleurs.
CONCLUSION

France pays des Droits de l’homme auto-déclaré, au constat de ses exactions en Afrique, et surtout en Centrafrique, c’est complètement surfait, et même un mensonge.

Les chefs des militaires accusés ont déjà une réponse toute trouvée :

Ce sont des manipulations destinées à discréditer l’action de la France.

Les mineurs centrafricains violés, sont broyés dans un système français de contrôle absolu, qui depuis plus d’un siècle conserve la RCA sous tutelle et de mains de fer.

Aucun des chefs d’état du Centrafrique ne fut au pouvoir sans l’aval de la France, quand elle n’y contribuât pas directement. Le soit disant Ange Patassé seul élu démocratiquement ne le fut jamais. C’était un coup des français. Fidèle Gouandjika actuellement ministre de Touadera l’avait avoué, entre autres choses.

Dans tout ça, la RCA subit la double peine, victime et coupable. Car comme l’avouait avec inquiétude un fonctionnaire de l’ONU : « La médiatisation de ces affaires fatigue les bailleurs et le public. Il ne faudrait pas qu’on finisse par se désintéresser de la Centrafrique à cause de ces abus. Le désengagement de la communauté internationale serait dramatique dans le contexte actuel. »

In fine, comme le fait Touadera, faisant semblant de ne pas savoir, et évitant avec grand courage de dénoncer, moins on parle des viols des enfants en RCA par les SANGARIS et les MINUSCA, et plus les bailleurs de fonds seront enclin à donner dans la sébile du pays.

Septembre 2016 - LAMINE MEDIA



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