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AFRIQUE

Gabon : neuf personnes arrêtées pour trafic illégal d'ivoire


Alwihda Info | Par - 19 Septembre 2023


Un réseau international de trafic d'ivoire a été démantelé au Gabon, à la suite de l'arrestation de neuf personnes, en rapport avec une énorme cargaison de défenses d'éléphants à destination du Cameroun.


Les trafiquants ont été arrêtés avec 21 défenses d'éléphants pesant 131 kg, dans le cadre d'une opération de répression du grand réseau de trafic d'ivoire utilisant des compartiments secrets dans les véhicules.

Ils ont été appréhendés le mois dernier par les autorités gabonaises chargées de la protection de la faune et par la police, avec le soutien d'un projet du réseau EAGLE, connu sous le nom d'AALF (Appui à l'application de la loi faunique), hébergé par le groupe de protection de la nature, Conservation Justice, basé au Gabon.

L'un des trafiquants présumés, un Gabonais d'origine camerounaise, a été intercepté, alors qu'il transportait l'ivoire dans une camionnette, ce qui a déclenché une série d'autres arrestations. Il a été trouvé en possession de 19 défenses d'éléphants et de 4 morceaux d'ivoire, pesant 120 kg, qu'il avait habilement dissimulés dans un compartiment secret aménagé sous la remorque de la camionnette.

Une somme de près d'un million de francs CFA était également dissimulée dans la voiture. Un permis de séjour expiré d'un trafiquant d'ivoire camerounais, bien connu, qui a déjà été arrêté au Cameroun, a également été découvert. Il avait été arrêté en octobre 2020 avec 626 kg de défenses d'ivoire, par des agents des douanes à Ambam, au sud du Cameroun.

Il a ensuite été reconnu coupable de détention illégale, et condamné à seulement quatre mois de prison. Les trafiquants arrêtés au Gabon sont considérés comme des acteurs clés d'un réseau criminel bien organisé, opérant entre le Cameroun et le Gabon, exportant illégalement plusieurs tonnes d'ivoire vers le Cameroun depuis de nombreuses années.

Sur une période de neuf mois, plus de 25 millions de francs auraient été injectés dans des transactions d'ivoire, d'une valeur d'au moins une tonne par le groupe criminel. Un important trafiquant qui avait été condamné à une peine de prison ces dernières années, a également été arrêté et quatre autres personnes ont été arrêtées en possession de deux défenses d'éléphants pesant 11 kg.

Ce réseau, dont on estime qu'il est à l'origine de l'abattage de milliers d'éléphants, démontre que la corruption est le principal moteur du trafic organisé d'espèces sauvages.

Ofir Drori, fondateur d'Eco Activists for Governance and Law Enforcement (EAGLE), déclare que « la saisie de 21 défenses et de 4 pièces d'ivoire n'est qu'un aperçu des activités régulières de ce vaste réseau qui opère depuis de nombreuses, années avec des représentants et des bases répartis dans tout le Gabon, le Congo, la Guinée équatoriale et le Cameroun, et qui se livre au trafic d'ivoire entre l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest ».

S'exprimant après les opérations d'arrestation, Ofir Drori a expliqué que « le commerce illégal d'espèces sauvages est gangrené par la corruption. Il s'agit là d'un bon exemple d'un réseau hautement criminel qui mène les éléphants à l'extinction. Ce réseau a déjà été arrêté une fois et frappé par une peine ridicule, mais il continue ses activités illégales sans être inquiété ».

Le Gabon semble placer la barre très haut, en prévoyant des peines d'emprisonnement et des poursuites judiciaires sévères.

Selon Luc Mathot, directeur exécutif de Conservation Justice, qui a aidé les autorités chargées de la protection de la faune à procéder aux arrestations, « ce type d'opération est vital et devrait être répété pour démanteler les quelques grands réseaux de trafic d'ivoire qui ont réussi à survivre au Gabon, où la volonté politique de protéger l'environnement reste forte ».

La population d'éléphants de forêt est estimée à 95 000 individus et semble stable, ce qui en fait leur dernier grand refuge. Mais la pression demeure, notamment de la part du Cameroun ».

Conservation Justice fait partie du réseau EAGLE, qui rassemble plusieurs organisations de protection de la nature, assistant les gouvernements de toute l'Afrique, dans l'application efficace de la législation sur les espèces sauvages.

Tous les pays utilisent un modèle lancé au Cameroun par LAGA et le ministère des Forêts et de la Faune, pour faire appliquer la loi de 1994 sur les espèces sauvages.
Abraham Ndjana Modo
Correspondant Alwihda Info pour le Cameroun Tél: 00 237 677 52 40 66 ; Email: [email protected] En savoir plus sur cet auteur



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