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ANALYSE

La Choura islamique, les libertés et les droits


Alwihda Info | Par Kamal Znidar - 26 Septembre 2016


En Islam, toute relation sexuelle doit être hétérosexuelle et pratiquée dans le cadre du lien sacré et divin du mariage. Toute autre pratique sexuelle hors de ce cadre est sévèrement condamnée.


La fornication est une transgression des lois établies par Dieu. Elle est une violation aux normes qu'Allah a tracé pour réaliser le bonheur des humains sur terre. Sa pratique est législativement considérée comme une infraction à la Loi qui doit être châtiée par la flagellation.

Dieu, le Tout Puissant, dit dans Son Saint Livre : {La fornicatrice et le fornicateur, fouettez-les chacun de cent coups de fouet. Et ne soyez point pris de pitié pour eux dans l'exécution de la loi de Dieu - si vous croyez en Dieu et au Jour dernier} Verset 2 de la Sourate 24.

En ce qui concerne l'homosexualité, sa pratique fait partie des formes de fornication interdites par la religion islamique. Elle est la turpitude des turpitudes, l'un des plus abominables péchés de l'Islam.

Ceux et celles qui se lancent dans la pratique de cette déviance considérée par la religion islamique comme un crime contre l'ordre établi par Dieu, les lois de l'Islam leur prescrivent une sanction de 100 coups de fouet.

Des personnes se permettent de maltraiter les gays et les lesbiennes dans les rues. Ces personnes doivent savoir que leur attitude est une infraction à la Loi (Coran). Les homosexuels, on les sanctionne quand ils commettent la turpitude. En dehors de ça, personne n'a le droit de les maltraiter.

Seules les autorités qui ont le droit d'appliquer les lois sur eux et les sanctionner quand ils se lancent dans une pratique homosexuelle. Le reste n'a pas ce droit. S'il les maltraite, il va être sanctionné conformément aux prescriptions de la Loi.

LA LAPIDATION DES ADULTERES ET L'ASSASSINAT DES HOMOSEXUELS

En Islam, Dieu est l'Unique Législateur et Muhammad (que la bénédiction et la paix d'Allah soient sur lui) est le meilleur des Légistes qu'a connu l'histoire de l'Islam. Le Coran est la fontaine de la Sunna prophétique. Il est le Livre Sacré qui enclot toutes les lois de la Législation islamique.

Certaines lois sont mentionnées brièvement au Livre. Pour qu'elles soient comprises et bien-appliquées, les musulmans doivent se référer à la pratique de Muhammad (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui), ou ce que nous qualifions "Sunna prophétique".

Dieu, le Très Haut, dit dans Son Noble Livre : {En effet, vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Dieu et au Jour dernier et invoque Dieu fréquemment} Verset 21 de la Sourate 33.

Muhammad (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui) n'avait aucune part dans l'ordre divin. Sa Sunna avait comme fontaine les enseignements divins que Dieu a prescrit au Coran. Toute Sunna attribuée au Messager d'Allah (que la bénédiction et la paix d'Allah soient sur lui) et qui n'a aucune trace au Livre est un mensonge qui doit être dégorgé !

Parmi ces pratiques attribuées au Prophète de l'Islam que nous devons rejeter en tant que musulmans, la lapidation des adultères et l'assassinat des homosexuels. En parcourant le Coran, on ne trouvera pas un seul texte qui ordonne ces lois. Tout ce qu'on trouve, deux textes parlant d'autres sanctions qui n'ont aucun lien avec la peine de mort.

Le premier texte a été imprécis. Mais le deuxième a été bien précis. Il réserve à ceux qui pratiquent le Zina, qu'ils soient mariés, divorcés, veufs ou célibataires, une sanction de 100 coups de fouet.

Le terme "Zina" englobe tous les rapports sexuels en dehors du cadre mariage. Et parmi ces rapports, on trouve l'adultère et l'homosexualité. En cas de leur pratique, c'est une sanction de 100 coups de fouet qui s'applique et pas autre chose.

L'APOSTASIE ET LA CONTRAINTE RELIGIEUSE

L'assassinat des apostats, cette pratique n'a vraiment rien d'islamique. Croire ou non, pratiquer la religion ou non, sont des choix personnels, individuels et spirituels, que garantisse l'Islam. Renoncer à l'Islam est certes un péché. Mais il est loin d'être un crime sanctionné par les lois islamiques.

L'esprit qui anime ce liberticide est un esprit de la Djahiliya qui s'oppose aux avancées de l'Islam. Inviter les gens à suivre les préceptes moraux de cette religion ou rester fidèles à ses enseignements est certes un devoir. Mais avec prise en considération qu'il est interdit de forcer ces gens à croire à l'Islam ou à continuer d'y croire et observer ses enseignements.

"Nulle contrainte en religion". L'Islam est une religion qui dénonce et interdit toutes sortes de contrainte religieuse. L'Homme a le droit d'accepter l'Islam comme religion comme il a tout le droit de le refuser voire l'apostasier.

La contrainte religieuse va à l'encontre de l'esprit et l'essence du message islamique. La foi et le culte doivent être embrassés avec la volonté et la conscience libres. Ils n'ont une valeur que lorsqu'ils visent le contentement d'Allah et l'obtention de Son agrément.

Un hadith ordonnant l'assassinat des apostats, certes ça existe ! Mais ce hadith jugé aujourd'hui "authentique" par une partie des ulémas, ce sont les omeyyades qui l'ont inventé… et ce sont eux qui l'ont mensongèrement attribué à Muhammad (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui).

Au début, ils l'ont utilisé pour liquider leurs concurrents politiques et les musulmans qui dénoncent leurs crimes contre l'humanité. Puis avec le temps, il a été généralisé et appliqué sur toute personne qui cesse de croire à Allah voire délaisse une des pratiques de l'Islam (la prière, le jeûne, etc.).

L'ESCLAVAGE ET LES GUERRES EXPANSIONNISTES

L'Islam avait comme principal objectif, libérer l'Homme de l'esclavage. Parmi ses missions sacrées, rendre aux esclaves leur liberté et leur humanité et faire comprendre au monde que les humains sont tous égaux et qu'il n'y a pas de différence entre homme et femme, noir et blanc, arabe et étranger, etc.

Au début, l'Islam a ordonné aux maîtres de manifester à l'égard des esclaves une bonté égale à celle qui était due à leur famille et leurs voisins. Aussi, il a exhorté les riches d'offrir aux esclaves l'excédent de leurs biens afin d'élever et améliorer leurs conditions matérielles.

Puis, il a sanctionné quelques pêchés par l'affranchissement des esclaves et encouragé leur libération en faisant de cet acte, un des actes les plus méritoires. Il a aussi destiné une partie de la zakat à leur affranchissement et autorisé le mariage entre les maîtres et leurs esclaves.

Et comme dernière étape, il a déclaré l'égalité naturelle des Hommes et proclamé que les Hommes libres et les esclaves sont tous des frères et qu'ils sont tous des esclaves de Dieu et de Lui Seul. Avec cette déclaration, l'Islam a donné le coup le plus dur aux différents fonds idéologiques qui justifiaient à l'époque les normes et les politiques esclavagistes.

Dieu, le Tout Puissant, dit dans Son Saint Livre : {Ô Hommes ! Nous vous avons créé d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d'entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux. Dieu est certes Omniscient et Grand-Connaisseur} Verset 13 de la Sourate 49.

Le Prophète de l'Islam (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui) dit dans un de ses nobles hadiths prophétiques : "Ô gens ! Vous avez un Seul Dieu et vous venez d'un seul père ! Il n'y a pas de différence entre un arabe et un non-arabe, ni entre un blanc et un noir, si ce n'est par la piété".

Omar Ibn al-Khattab (que Dieu l'agrée) disait à son tour : "Comment vous prenez des esclaves, alors qu'ils sont nés libres ?!".

Hélas ! Dès que la dynastie des omeyyades s'est emparée du pouvoir, l'hérédité des esclaves, leur achat et leur capture, ont été une nouvelle fois tolérés en dépit du Coran dont les textes interdisent ce genre de pratiques et de mesures barbares et inhumaines.

Cette dynastie s'est servie de l'Islam, a détourné ses textes sacrés de leur sens et inventé d'autres qu'elle a attribué au Messager (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui) pour faire plaisir aux passions malsaines de ses leaders et légitimer leurs conquêtes et le reste de leurs politiques expansionnistes et esclavagistes.

Pour conquérir le monde et esclavager ses peuples, ces impérialistes de l'Arabie ont forgé des Hadiths et des faux Tafassirs qui ont légitimé l'assassinat des non-musulmans, la colonisation de leurs terres, le brigandage de leurs biens, l'exploitation sexuelle de leurs femmes, l'esclavage de leurs enfants, etc.

Les musulmans qui ont dénoncé cette falsification des Hadiths et des Tafassirs et se sont révoltés contre l'injustice des omeyyades, ont eu comme sort l'assassinat légitimé aussi par des Hadiths déclarant "apostats passibles de la peine de mort" ceux qui se rebellent contre le pouvoir. Leurs œuvres n'ont été pas épargnées. Elles ont été brulées voire dénaturées.

Avec ce terrorisme d'Etat, les omeyyades ont enterré toute opposition idéologique pendant plus d'un siècle. Personne n'osait après dénoncer leurs falsifications religieuses et leurs crimes contre l'humanité.

Leurs horreurs idéologiques et politiques, à cause de ce silence qui a duré plus d'un siècle, sont devenues des pratiques courantes… "L'acte déviant, quand il ne fait plus réagir, il cesse d'être déviant et devient une norme".

LA DJIZYA, AMENDE SANCTIONNANT LA GUERRE CONTRE LES MUSULMANS

La djizya, tout d'abord, n'est pas un impôt mais une amende qui trouve son fondement dans le verset 29 de la sourate 9.

Dans ce texte coran, Dieu dit : {Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu'à ce qu'ils versent la djizya par leurs propres mains, après s'être humiliés}.

Ce verset a été révélé en 630 dans un contexte de guerre entre les musulmans et l'empire byzantin et ses alliés arabo-chrétiens. La cause initiale de cette guerre est l'assassinat d'Al-Harith ibn Umayr al-Azdi qui a été chargé de porter une lettre au chef de Bosra.

Cet émissaire de Muhammad (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui) a été intercepté en chemin par Churahbil ibn Amru al-Ghassani qui l'a capturé, l'a fait enchaîner puis décapiter.

Ce scénario était le déclencheur d'une longue série de batailles qui s'est soldée par la défaite des ennemis de l'Islam et l'accroissement du règne des musulmans. Des terres qui faisaient partie de l'empire byzantin sont devenues partie du monde musulman. Le premier territoire qui s'est soumis au pouvoir des musulmans est Doumatou Ljanda qui a été gouvernée par Oukaydir bin Abdoul Malik.

Ce chef arabo-chrétien qui faisait partie d'une armée qui avait pour objectif de conquérir l'Arabie pour arrêter la croissance de la nouvelle puissance musulmane en 630, a été capturé par Khalid Ibn al-Walid qui l'a ramené au prophète de l'Islam, Muhammad (que la bénédiction et le salut d'Allah soient sur lui).

Sa vie a été épargnée et la paix a été offerte à ses coreligionnaires à la condition qu'ils rendent les armes et qu'ils acceptent de payer la djizya, qui n'est ni plus ni moins qu'une réparation des dégâts de la guerre.

Le reste des tribus arabo-chrétiennes qui se sont alliées à l'empereur byzantin Héraclius ont eu après le même sort. Défaites dans cette guerre qu'elles ont déclaré aux musulmans, elles se sont soumises au pouvoir du monde de l'Islam. Pour que leurs vies soient épargnées, elles n'avaient pas d'autres choix que d'accepter les conditions qui leur ont été imposées par les musulmans.

Ces conditions, ce sont l'empire byzantin et ces alliés arabo-chrétiens qui les ont cherché. En déclarant la guerre aux musulmans, ils ont semé le vent et ont fini par récolter la tempête.

Des conditions similaires ont été imposées par les Alliés à l'Allemagne après la première et la seconde Guerres Mondiales. Ces conditions, personne ne les critique. Au contraire, on les applaudit fort.

APPEL A LA PRISE D'UNE POSITION CONTRE LES APPELS AU MEURTRE

Inaugurer de nouvelles structures destinées à faire face aux risques terroristes, c'est bien. La création de plus d'entités ayant pour but de renforcer les efforts du monde de l'Islam pour faire face à toutes les formes d'extrémisme et de trafic d'armes est un ensemble d'actions que nous devons applaudir.

Ces milliers de guerriers qui combattent pour le compte de DAECH et le reste des organisations terroristes, et ce grand nombre de comptes électroniques qui assurent la propagande de ces groupuscules et ces mouvements criminels, sont des données très inquiétantes !

Mais il ne faut pas commettre l'erreur de ne voir dans la lutte contre le terrorisme que l'aspect sécuritaire. Cette lutte doit être axée sur trois piliers :
- le renforcement de la gouvernance sécuritaire ;
- la lutte contre la pauvreté, le chômage, l'exclusion sociale, la mauvaise répartition des richesses, l'oppression et le non-respect des droits humains ;
- et la promotion des nobles valeurs de l'Islam notamment la tolérance religieuse.

Le terrorisme puise essentiellement ses sources de la pauvreté et de la misère. La pauvreté, l'exclusion sociale et le chômage sont les causes fondamentales de ce terrorisme qui menace nos institutions étatiques, ruine notre économie et déstabilise le monde musulman.

En observant soigneusement les groupements terroristes, on trouve que la majorité écrasante de leurs membres provient de pays et de milieux sociaux caractérisés par la corruption, l'injustice, l'oppression, une très grande pauvreté et une inéquitable répartition de richesses.

La pauvreté, l'oppression, la transgression des droits humains et ce qu'elles génèrent comme sentiment d'injustice et pessimisme dû à l'absence de perspectives meilleures pour l'avenir fournissent un terreau fertile à toutes les formes de la violence.

Ils rendent leurs victimes des êtres prédisposés à adhérer au premier discours révolutionnaire et libérateur qui va leur être adressé et va leur permettre soit de se libérer de leurs oppresseurs en cas de victoire soit de mettre fin à cet enfer dans lequel ils vivent et gagner l'accès-direct au paradis en cas de la mort en tant que martyrs.

De la sorte, elles deviennent des proies faciles aux cerveaux qui se cachent derrière le terrorisme et qui savent jouer sur la foi de ces victimes, leur ignorance, leur misère culturelle et intellectuelle, et les éléments les plus sensibles et les plus profondément enfouis de leur psychisme pour les faire adhérer à leurs organisations terroristes.

Pour empêcher ces individus de devenir terroristes et ne pas contribuer au succès de ces mercenaires professionnels qui se cachent derrière ces organisations qui ne prennent du djihadisme islamique que le nom, il est aujourd'hui nécessaire de lutter contre les problèmes sociaux qui nourrissent le terrorisme.

L'approche sécuritaire ne pourrait à elle seule nous protéger de la montée des démons de l'extrémisme, de la violence et du terrorisme nourris des sentiments d'injustice et d'exclusion. Cette approche doit être accompagnée d'une stratégie d'inclusion économique et sociale et d'une éducation religieuse et civique adéquate.

Le développement socio-économique et l'élévation des niveaux culturels et intellectuels de la population doivent être le nœud gordien de notre politique de lutte contre le terrorisme.

Aujourd'hui, il est primordiale d'investir dans les régions défavorisées et d'adopter une politique de lutte "réelle" contre le chômage. Pour réussir notre lutte contre le terrorisme, il faut investir dans les régions qui n'ont pas bénéficié de plans de développement, créer de l'emploi à leurs jeunes et des activités qui vont les éloigner de la fièvre djihadiste.

L'école a un rôle d'une très grande importance à jouer. Ses programmes scolaires doivent inclure un enseignement ayant pour but de combattre le terrorisme par la stigmatisation de ces références religieuses qui salissent l'image de l'Islam avec leurs idées terroristes, extrémistes et obscurantistes, et la création d'une culture de tolérance, de dialogue, de compréhension, de respect et de pluralisme dans laquelle le terrorisme n'a aucune place.

Sur le plan spirituel, des messages et des idées qui ne prennent de la religion que le nom peuvent encourager le terrorisme. La position des gouvernements qui gèrent les différents pays du monde de l'Islam de ces sources religieuses doit être revue.

Fermer les yeux sur ces fatwas, ces hadiths et ces tafassirs qui ordonnent l'assassinat des apostats et légitiment l'islamisation des mondes non-musulmans par la force, sans parler de la prescription de battre celui qui ne porte pas la barbe ou celle qui refuse le port du hijab, est une grave erreur. Continuer sur cette voie et fermer les yeux sur ces sources va nous coûter cher, très cher même.

Ces fatwas, ces hadiths et ces tafassirs sont la source idéologique qui inspire théoriquement le terrorisme. Les livres qui contiennent ces fatwas, ces hadiths et ces tafassirs, leur commercialisation ne doit pas être tolérée dans nos différents pays… et leurs auteurs, ceux qui sont toujours en vie, ne doivent pas faire partie de nos conseils des ulémas et doivent être interdits de toute activité religieuse au monde musulman.

C'est choquant de nous rendre à des librairies dans les villes de Rabat, Alger, Tunis, Caire, Doha, etc., et nous trouver face aux recueils des fatwas de ces cheikhs salafistes (Ibn Baz et Al 'Uthaymin) qui font l'apologie du terrorisme, du colonialisme et de l'esclavagisme.

Pathétique, dans un système religieux censé être modèle d'un Islam de Lumière, un Islam de centrisme et de la modération, de voir le Conseil Supérieur des Oulémas produire une fatwa légitimant l'assassinat des apostats. C'est flippant de voir ça, surtout à un moment dans lequel on est censé être engagés dans la lutte contre le terrorisme.

Ces dérapages et ces dysfonctionnements doivent être corrigés avant que ça soit trop tard. On peut tolérer la divergence d'avis sur le rôle à jouer par la femme. On peut tolérer ses fatwas qui légitiment le mariage des fillettes et des adolescentes. Mais les appels au meurtre et tout appel à la persécution des autres sont des lignes rouges dont la transgression doit être sévèrement sanctionnée par la Loi.

DAECH ET LA QAÏDA ONT TRAHI L'ESPRIT DU DJIHADISME

C'est le temps de faire une distinction entre le djihadisme et le terrorisme. DAECH, la Qaïda et le reste des groupements de la Salafiya Djihadiya, ce qu'ils pratiquent est un terrorisme qui ne prend du djihadisme que le nom.

Les djihadistes ne s'attaquent pas aux innocents et ne cherchent pas à imposer leur culture et leurs lois par la force. Ils sont l'opposé de ces combattants de DAECH, de la Qaïda et du reste des groupements de la Salafiya Djihadiya qui ne sont pas des djihadistes mais des terroristes qui ont trahi l'esprit du djihadisme.

Les djihadistes se défendent et se protègent tout en restant justes. Ils ne créent pas d'autres injustices en assassinant les apostats, massacrant les non-musulmans, imposant leur idéologie par la force, privant les femmes de leur liberté et leurs droits, etc., comme ils le font les terroristes de la Salafiya Djihadiya.

Le djihad est un combat contre l'injustice et les crimes contre l'humanité et n'a jamais été une guerre contre la mécréance et les crimes contre la divinité. Il est loin d'être une guerre permanente contre les non-croyants… Le djihad est une guerre contre le terrorisme et les crimes contre l'humanité qu'elle soit musulmane ou non.

Ce fondement de l'Islam ne devient devoir que quand des non-musulmans ou des musulmans qui ne prennent de l'Islam que le nom envahissent le monde de l'Islam ou un autre monde voire capturent, emprisonnent, persécutent et privent un groupe de musulmans ou un autre groupe d'Hommes de leur liberté et leurs droits.

Sa finalité est de défendre l'humanité et assurer sa protection des crimes commis par l'Homme et pas de protéger les sociétés de la mécréance et la déviance qui conduisent à l'enfer. Cette dernière finalité fait partie des objectifs de la da'awa islamique. Et cette da'awa ne se pratique pas par la force. Elle ne s'accomplit par l'épée mais par la parole.

Inviter les gens à suivre les préceptes moraux de l'Islam, certes, est un devoir pour chaque musulman. Mais dans son accomplissement, nous devons prendre en considération qu'il est strictement interdit de forcer les gens à croire à la religion ou à la pratiquer.

La contrainte religieuse va à l'encontre de l'esprit et l'essence de l'Islam. La foi et le culte doivent être embrassés avec la volonté et la conscience libres et pas par crainte des musulmans ou de leurs dirigeants. Ils perdent tout leur sens et toute leur valeur s'ils ne visent pas le contentement de Dieu et l'obtention de Son agrément.

Le djihad, certes il faut le faire aujourd'hui contre Israël. Certes, il faut le faire contre ces marionnettes des sionistes et des impérialistes de l'Occident qui massacrent leurs peuples musulmans. Mais il faut aussi le faire contre ces terroristes de DAECH, de la Qaïda et du reste des groupements de la Salafiya Djihadiya qui salissent l'image de l'Islam, dénaturent l'esprit du djihadisme et nuisent à l'identité musulmane avec leurs crimes contre l'humanité.

L'objectif du djihad n'est pas seulement la défense des musulmans mais de l'humanité toute entière. Assurer la protection des non-musulmans, qu'ils soient citoyens du monde musulman ou non, des crimes commis par ces terroristes qui ne prennent des djihadistes et des musulmans que le nom est un devoir pour tout musulman.

En tant que musulmans, on est ordonnés d'assurer la protection des non-musulmans et de venir à leur aide et leur assistance en cas de besoin. Incapables d'assurer ce rôle par nos mains, nous devons l'assumer par la parole et des écrits dans lesquels on dénonce ce terrorisme et ces crimes contre l'humanité et aussi ces sources qui ne prennent de la religion que le nom qui les légitiment.

ECLAIRAGE SUR LE TAKFIR DES GENS

Sanctionner une personne pour la simple raison d'avoir traité une autre personne d'apostat ou mécréant, je trouve ça injuste. Normalement, nous devons ne pas calculer ce que les autres peuvent penser de nous.

Que ces gens nous considèrent "apostats" ou "mécréants", ceci doit être le dernier de nos soucis. En plus, ceci est leur droit. La divergence est humaine. On ne peut pas concevoir les choses de la même manière. Si pour nous une chose est islamique, pour l'autre elle peut être une forme d'hérésie, d'apostasie ou de mécréance.

En se permettant ces choses que l'autre conçoit comme forme d'hérésie, d'apostasie ou de mécréance, c'est tout à fait normal qu'on deviendra pour lui des hérétiques, des apostats ou des mécréants. Et ça, cet autre a tout le droit de l'exprimer comme nous, on a le droit de traiter des personnes qui ne pensent pas comme nous d'obscurantistes, ignorantistes, etc.

Nous, on se permet de qualifier une pensée de "non-islamique". On stigmatise les cheikhs qui la promeuvent et on les traite de "musulmans qui ne portent de l'Islam que le nom", "Hommes des cavernes", "Hommes de la Djahiliya", etc. Mais dès qu'ils répondent à notre propagande hostile à leur pensée et nous traitent de la même manière, on crie au scandale !

Et ça, c'est le "double-poids, double-mesure". La liberté d'expression doit être respectée dans les deux sens, et pas dans un seul sens. Comme on se permet de stigmatiser les autres, nous devons accepter que les autres se défendent, réagissent et nous stigmatisent comme on les stigmatise.

Libres donc aux salafistes de nous considérer "mécréants". L'essentiel est qu'ils n'appellent pas à notre emprisonnement, notre persécution voire notre meurtre. Tant qu'ils ne se lancent pas dans ce genre d'appels, il n'y a vraiment aucune raison de se plaindre… ce sont ces appels qui menacent notre vie et pas l'excommunication en soi.

ECLAIRAGE SUR LA SANCTION QUE LE CORAN DECRETE POUR LES CAS DE VOL

Chaque règle a besoin d'une Loi qui sanctionne sa transgression afin qu'elle soit respectée par ces responsables qui n'ont aucun amour pour leur société et ces marginaux qui refusent la conformation à la Loi et rejettent librement les valeurs sociales transmises par les institutions de socialisation.

Cette Loi doit faire peur aux citoyens sinon la règle qu'elle est censée assurer son respect va être facilement violée. Pour bien-jouer son rôle, elle doit être conçue d'une façon qui permettra la création d'un état psychique de peur chez tous les membres de la société.

Devant la nature de la sanction, les citoyens -qu'ils soient membres de la classe dirigeante ou simples membres de la masse populaire- doivent trembler. Sinon ça sera le désordre, le chaos et l'anarchie.

La peur de la sanction est le commencement du respect de la Loi. Les humains ne sont pas tous pareils. Ils ne sont pas tous des anges. Une grande partie des Hommes, pour ne pas dire la majorité ou la majorité écrasante, ne se conforme à la Loi que par peur de la répression.

La sanction, cette souffrance que le pouvoir inflige à l'auteur d'un délit ou un crime, est le complément de la Loi et le garant de son respect. Son application conserve et protège l'ordre social. Elle est ainsi un des principaux moteurs de l'accomplissement de la justice et la paix.

Elle agit sur ceux qui sont dépourvus de toute moralité. Ils les poussent à réfléchir mille fois, comparer les plaisirs de la transgression des lois au mal de la sanction, avant de commettre un délit ou un crime. Ainsi, elle contribue à freiner le mal par un autre mal qui menace les infracteurs de la Loi.

Ceci implique que la sanction, pour qu'elle soit efficace et capable de bien-assurer son rôle dans le maintien de l'ordre et la protection du droit, son mal doit surpasser le profit que le coupable retire de sa violation de la Loi. Sinon la sanction sera vidée de son sens et échouera dans l'exécution de sa fonction.

Au monde de l'Islam, la prison ne fait plus peur aujourd'hui. Cette sanction ne remplit plus son rôle d'assurer la protection des droits des citoyens. Les dirigeants ne la craignent plus. Elle ne les empêche plus de piller les richesses nationales et accroître leurs fortunes par l'appauvrissement du peuple et la destruction de leur monde.

Ces malfaiteurs sont prêts à voler des tonnes d'argent, des terres publiques, etc., passer deux ou trois années en prison "une prison 5 étoiles bien sûr", et sortir après pour profiter des fonds et du reste des biens qu'ils ont pillé.

Pour stopper cette hémorragie responsable des malheurs des peuples musulmans et du retard du monde de l'Islam, la sanction donc doit être durcie. Elle doit être façonnée d'une manière qui inversera la donne et rendra son mal supérieur au plaisir de la violation de la loi.

Pour cela, il n'y a pas mieux que la sanction pénale que le Coran réserve pour les cas de vol. Cette sanction est la peine ad-hoc pour mettre fin à cette hémorragie et conformer à l'ordre ces dirigeants qui se cachent derrière le chômage, le sous-emploi, la mendicité, l'émigration clandestine, la prostitution, le trafic de stupéfiants et le reste des vices de nos sociétés.

Cette sanction a été façonnée d'une façon qui protège les pauvres de la société musulmane de la corruption des riches et des responsables de leur monde. Si elle a été toujours en vigueur, toujours bien-appliquée, personne (inclus Moubarak, Ben Ali et le reste des dirigeants) n'osera toucher aux fonds publics.

Les personnes qui se sont trouvées contraintes de voler pour sauver leur vie ou la vie d'un membre de leur famille, il ne faut pas s'inquiéter pour eux. Cette sanction ne s'applique pas sur eux. Ceci, on l'a vu avec Omar Ibn al-Khattab (que Dieu l'agrée) dans sa gestion des affaires du monde musulman.

Ces personnes sont déjà victimes de la société voire des calamités de la vie. Ça sera une injustice de plus qu'on les sanctionne. Les portes du gagne-pain halal en se fermant totalement devant nous, on frappe machinalement les portes du gagne-pain haram.

Normalement, les autorités doivent d'abord faire le nécessaire pour que ces personnes dans le besoin coupables de ce crime soient aidées et mises à l'abri du vol… Après, si elles récidivent et volent une nouvelle fois, là elles peuvent les sanctionner et appliquer le châtiment sur elles.

(*) Kamal Znidar, écrivain marocain, auteur du livre "Islam : meilleure religion au monde"



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