Accueil
Envoyer à un ami
Imprimer
Grand
Petit
Partager
INTERNATIONAL

La crise climatique pourrait accroître la dette des pays africains de 1 000 milliards de dollars


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 15 Octobre 2022


Selon un nouveau rapport publié aujourd'hui par Debt Justice et Climate Action Network International, les pays d'Afrique subsaharienne devront s'endetter de près de 1 000 milliards de dollars au cours des dix prochaines années, à moins que les pays riches ne fournissent un financement adéquat pour faire face à la crise climatique.


Des inondations au quartier Sabangali à N'Djamena, au Tchad. Illustration © Abakar Adoum N'gaye/Alwihda Info
Des inondations au quartier Sabangali à N'Djamena, au Tchad. Illustration © Abakar Adoum N'gaye/Alwihda Info
Cela représentera une augmentation de 50 % des niveaux d'endettement actuels en pourcentage du PIB, à moins que les pays riches n'augmentent rapidement les financements pour aider les pays à se préparer et à faire face aux impacts de la crise climatique.

Les retombées de la pandémie de Covid19, l'inflation galopante et la hausse des prix des denrées alimentaires et des carburants, avec en toile de fond la guerre russe en Ukraine, ont exposé les communautés des pays vulnérables et en développement à l'acuité de ces crises croisées. 

Harjeet Singh, responsable de la stratégie politique mondiale du Réseau Action Climat International, a déclaré : "chaque catastrophe climatique est une catastrophe économique. Les communautés vulnérables des pays en développement subissent les pires conséquences de l'enchevêtrement des crises de la dette et du climat. Les personnes qui ont le moins contribué à la crise climatique méritent soutien et solidarité. Il est temps de mettre en place de nouveaux financements internationaux pour faire face aux pertes et dommages induits par le climat en permettant aux pays de se remettre des inondations dévastatrices, des tempêtes et de la montée des eaux, afin d'éviter de les enfoncer davantage dans la dette."

Tess Woolfenden, responsable politique senior à Debt Justice, et co-auteur du rapport, a affirmé : "les crises du climat et de la dette deviennent rapidement incontrôlables. Nous devons briser le cercle vicieux du piège de la dette et du climat et veiller à ce que le financement inadéquat du climat n'alourdisse pas encore plus la dette des pays à faible revenu. Les gouvernements riches doivent de toute urgence annuler la dette et assumer la responsabilité de la crise climatique en fournissant un financement climatique adéquat basé sur des subventions."

Sindra Sharma, responsable des politiques mondiales au Réseau Action Climat, et co-auteur du rapport, a déclaré : "le refus des pays développés de payer leur juste part pour l'action climatique est intimement lié à la crise de la dette qui émerge dans le Sud global et qui est elle-même enracinée dans les héritages coloniaux. Il est d'autant plus injuste que 70% du financement du climat se fait aujourd'hui sous forme de prêts et qu'il n'existe toujours pas de financement pour faire face aux pertes et dommages induits par le climat. En plus des financements nouveaux et supplémentaires basés sur des subventions pour l'adaptation et pour faire face aux pertes et dommages, les pays en développement et vulnérables méritent l'annulation de leur dette afin de libérer des ressources pour leurs ambitions nationales et leur action climatique."

Carola Mejía-Silva, analyste du financement climatique chez Latindadd, a indiqué : "il est profondément injuste que le financement climatique vienne alourdir le fardeau de notre dette, car 81 % du financement climatique public destiné à l'Amérique latine et aux Caraïbes est fourni sous forme de prêts. Des transformations urgentes sont nécessaires pour s'attaquer à la fois à la dette et à la crise climatique, en donnant la priorité aux groupes les plus vulnérables et à la vie elle-même. Pour cela, il faut annuler la dette de tous les pays qui en ont besoin et mettre en place un financement climatique nouveau et supplémentaire, non générateur de dette."



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)