Le CCPPOD s’interroge sur l’arrogance d’Idriss Déby Itno

«De qui Idriss Déby Itno se moque t-il », c’est le thème de la conférence de presse animée par le CCPPOD, le vendredi 05 décembre 2014, à l’hôtel Victoria. Cet échange entre les journalistes et les représentants des partis politiques du CCPPOD a permis, en quelque sorte, de passer en cribles tous les maux qui minent le bon fonctionnement de l’administration tchadienne pendant le règne d’ IDI. Selon le propos du porte-parole du CCPPOD M. Djimet Clément Bagaou, la célébration de la fête du mouvement patriotique du salut du 1er décembre à N’Djaména a permis au Président de montrer à l’opinion internationale et surtout au peuple tchadien qu’il est le seul maitre à bord.  Son arrogance n’a d’égal que la gouvernance du Tchad. 
Pour Bagaou, cette mauvaise gestion s’observe à tous les niveaux. Les sociétés publiques sont bradées par la famille Itno. Les illustrations se situent sur des sociétés telles que l’OFNAR qui serait bradée par un franc symbolique au frère de chef de l’Etat, devenue SNER (société nationale d’entretien routier) et plus tard SNER (société nationale d’études et de réalisation) au même sigle, est aujourd’hui, une société familiale exonérée de toute taxe, et gangrène les marchés publiques au détriment des autres entreprises concurrentes ; la SOGECT-TCHAD, qui serait créée par un neveu de la famille, a obtenu un droit d’être concessionnaire de l’Etat pour produire et fournir les permis de conduire, les cartes grises, les passeports et les cartes d’identités, réalisant ainsi des bénéfices exorbitant au détriment du trésor public ; la douane du Tchad est devenue la propriété de la famille Itno. La gestion exclusive de la cimenterie de Baouré, la raffinerie de Djermaya, la SOTEL-TCHAD, la SONASUT… ne sont pas du reste. 
En plus de la liste, l’affaire du concours de l’ENA, de la pénurie de carburant et les déguerpis qui sont devenus les SDF et dont leurs anciennes maisons sont transformées en parc automobile et station de service ne sont pas passés par le dos de la cuillère du conférencier Djimet Bagaou. « Face à tous ces maux, il est judicieux de dire aujourd’hui que les déclarations du chef de l’Etat lors de sa traditionnelle fête, ne sont qu’une forme d’arrogance et un défi lancé à l’endroit du peuple tchadien. C’est une cécité voulue ou bien c’est maintenant, après vingt  ans que le chef de l’Etat sait que les fonctionnaires volent ? C’est une reconnaissance tacite de la corruption qui gangrène notre administration. Pourrat-il encore y apporté une solution ? Son « s’il vous plait » aura-t-il l’effet magique ? Ou cache t-il une complicité ? » S’interroge le parlementaire Clément Bagaou.
 Pour le CCPPOD, le retrait de la loi sur le code pastoral et l’annulation du contrat entre l’Etat et la SOGECT-TCHAD n’arrêteront pas le népotisme, l’injustice, la discrimination sous le joug desquels le peuple tchadien soupir depuis 20 ans. De tout ce qui précède, le  CCPPOD par le biais de son porte-parole souligne que le président Deby a intérêt à prendre acte de son incapacité à gérer le Tchad et par conséquent, il doit démissionner  du pouvoir. L’avenir du Tchad est plus important que l’obstination d’un homme.