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AFRIQUE

Le bras droit du président Nkurunziza assassiné au Burundi


Alwihda Info | Par ATS - 2 Août 2015



Le général Adolphe Nshimirimana, assassiné dans sa voiture dimanche à Bujumbura. Crédit photo : Sources
Le général Adolphe Nshimirimana, assassiné dans sa voiture dimanche à Bujumbura. Crédit photo : Sources
Le bras droit du président burundais et patron de facto de la sécurité intérieure, le général Adolphe Nshimirimana, a été assassiné dans sa voiture dimanche à Bujumbura. Cette attaque relance les craintes d'une escalade des violences qui frappent le pays.

Ancien chef d'état-major et souvent présenté comme un intime du président Pierre Nkurunziza, le général Nshimirimana a été attaqué alors qu'il se trouvait dans sa voiture en début de matinée dans la capitale burundaise, apprend-on auprès de la présidence et de témoins. Trois de ses gardes du corps ont également été tués, selon les mêmes sources.

D'après des témoins, quatre assaillants en tenue de soldats ont ouvert le feu sur la voiture avant de prendre la fuite, peu après 08h00. "Deux d'entre eux avaient des mitrailleuses et les autres des lance-roquettes. Ils sont arrivés à bord d'un fourgon militaire et sont repartis avec le même véhicule", raconte un chauffeur de taxi qui a assisté à la scène.

Criblé de balles

Son véhicule a été touché par deux roquettes, puis arrosé à l'arme automatique, selon d'autres témoins. La police a fait état de sept arrestations, sans aucune autre précision. Sur des photographies qui ont circulé sur les réseaux sociaux, on peut voir un SUV noir criblé de balles, les pneus crevés.

Pour le camp présidentiel, ce décès constitue un choc. "La situation est très grave. Le général Adolphe était quelqu'un d'indispensable dans le système. On est en train de tout mettre en oeuvre pour gérer la situation, mais ce n'est pas facile. Nos garçons ont envie de se venger", a affirmé à l'AFP un haut cadre de la présidence.

Déclaration de guerre

"Vous n'imaginez pas ce qu'Adolphe représentait pour nous", a expliqué une source au sein du Service national de renseignement (SNR). "Ils viennent de déclarer la guerre et ils vont voir ce qu'ils vont voir", a averti sous couvert d'anonymat un général de l'armée burundaise.

Sa disparition intervient une semaine après la proclamation de la victoire à la présidentielle du sortant Pierre Nkurunziza, pour un troisième mandat dénoncé par l'opposition et la société civile. L'annonce de sa candidature pour ce troisième mandat avait déclenché fin avril un vaste mouvement de contestation.

Selon ses adversaires, il violait la Constitution et l'Accord d'Arusha qui avait mis fin à la guerre civile. La contestation a été émaillée de violences qui ont fait une centaine de morts et ont poussé quelque 170'000 personnes, selon l'ONU, à fuir dans les pays voisins.

Histoire jalonnée de massacres

Les autorités burundaises ont déjoué un coup d'Etat militaire à la mi-mai et finalement réussi à mettre fin, mi-juin, à un mois et demi de manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura, en les réprimant brutalement. Le général Nshimirimana avait joué un rôle-clé dans cette répression.

L'histoire post-coloniale du Burundi est jalonnée de massacres entre Hutu et Tutsi. Le petit pays d'Afrique des Grands Lacs se remettait progressivement depuis dix ans d'une guerre civile ayant fait 300'000 morts entre 1993 et 2006.



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