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REACTION

Le stationnement des troupes étrangères basé à Djibouti, prix d’un soutien à toute preuve à un régime autoritaire et violent ?


Alwihda Info | Par BOUH ASSOWE SAID - 20 Juillet 2016


« Nous n’avons pas de pétrole, mais nous sommes bien placés… ».


« Nous n’avons pas de pétrole, mais nous sommes bien placés… ». Par cette formulation le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du gouvernement de Djibouti a tenté de marquer la position géostratégique exceptionnelle de Djibouti. Nul ne peut en effet aujourd’hui contester cette situation.
Par ailleurs, comme l’a exprimé pertinemment le directeur de la coopération de sécurité et de défense du ministère des Affaires étrangères française, l’amiral Marin Gillier, Djibouti est « un positionnement extraordinaire ». Il ajoute ainsi, « je ne connais pas d’autre endroit dans le monde où la gamme de nos intérêts soit aussi large pour un emplacement aussi réduit ». De la même manière, l’ambassadeur de France à Djibouti – en étant un peu optimiste – a souligné avec force : « Djibouti possède des atouts appréciables : si son territoire est exigu, son développement économique est rapide et il n’est pas improbable que des gisements d’hydrocarbures soient découverts dans la région ».

Certes, si il ya une chose dont on est certain, la République de Djibouti suscite toutes les convoitises des grandes puissances étrangères. Prenons, à titre illustratif quelques exemples, la plus grand base militaire française, américaine, les Italiens, les Allemands, les Espagnoles, les chinoises et les Japonais sont déjà présents, en passant la Russie, qui a signé en 2014 un traité de coopération avec Djibouti, afin d’implanter une base aéroportuaire, enfin les discussions sont engagé avec aux Britanniques. Il faut souligner aussi 30 % du pétrole transporté dans le monde passe au large de Djibouti.
Et, pour dire les choses encore plus crûment, une question se pose cependant à ce stade : les « Accords de coopération » militaires sont-ils une assurance à un régime autoritaire et violent ? Quoi qu'il en soit, rien n'empêche de tenter d'y apporter un début de réponse.

« Séquelle du colonialisme » incontestablement ; mais en principe, chacun semble admettre que le droit international ne prohibe pas à un État A puisse stationner son troupe sur le territoire d’un État B avec le consentement de ce dernier, sans que l’on puisse alors qualifier l’intervention de recours à la force dans les relations internationales contraire à l’article 2 § 4 de la Charte. Le professeur G.MENCER, par exemple, dans son étude, a clairement affirmé :
« S'il s'agit d'un accord réel des parties, il ne faut pas parler d'une imposition de volonté [...], il ne faut pas parler d'une intervention au sens juridique du terme ».

Une petite parenthèse (qui pourrait être grande d’ailleurs) sur le plan juridique de la question. En revanche, il est tout à fait fascinant, par exemple, de s'intéresser sur la dimension politique. À chaque échéance électorale, aux yeux des puissances Etats stationnés et par leurs silences complice, le régime de Guelleh recourt massivement aux arrestations arbitraires, aux tortures en détention, la pratique de la disparition forcée, et les massacres des opposants (leaders et militant), des défenseurs des droits humains, des journalistes indépendants, et simplement de toute personne qui exprime publiquement son opposition au régime.

On pourrait, je pense, continuer longuement dans cette direction et dans d'autres. Je ne prétends nullement détenir la vérité, mais la réalité en est parfois éloignée, même si certaines tentent de faire écran à cette réalité.
Mieux placé sans doute ; mais peut-être serait-il plus significatif de parler les redevances versées par les puissances étrangères : 380 millions d’euros par an. C'est peu à certains égards - mais c'est énormément à d'autres.

Est-ce à dire que le tableau est sans ombre ? Quoi qu'il en soit, le Crédit de FMI exceptionnel à partir du 31 aout 2015 représente 20.805600 million en dollar (2015) et 21339600 (2014). Ceci dit, un élément essentiel, bien mis en évidence et même si le chiffre reste peu communiqué. Ces données visent à révéler un coin du voile sur le mystère de l’endentement de l’Etat qui demeure très largement méconnue malgré son importance quantitative accrue évidement. Si l'on s'en tient ici The Corruption Perceptions Index, force est de reconnaître cependant que le constat est sans l’appel : Djibouti est classé 99ème sur 168 pays. Reprenant Le Document de stratégie-pays (DSP) de Djibouti pour la période 2011- 2015, Djibouti reste à un niveau élevé de risque de surendettement.

Mieux placé sans doute, parmi ceux qui empruntent pour remplir leurs poches au détriment de ces générations qui paient déjà les prix. Certes, de bons esprits ne manqueront pas de s'indigner de tel acte. Bien sûr que, cette présence se monnaie contre un soutien diplomatique, militaire et financier au régime dictatorial d'IOG et constitue donc une entrave à la démocratie et au respect des droits fondamentaux à Djibouti.



 



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