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ANALYSE

Les centrafricains ont-ils raison d'attendre ?


- 4 Mars 2014



Par Gérard Nga BOUKANGA GONOGUELE

Gérard Nga BOUKANGA GONOGUELE
Gérard Nga BOUKANGA GONOGUELE
Aujourd’hui en ces périodes difficiles, tout centrafricain se pose logiquement cette question qui paraît être universelle ; cette question est posée pour diverses raisons :
 
Que dois-je faire?… ressemble bien à un titre de poème mais aujourd’hui je peux affirmer que cette question est plutôt mélancolique aux yeux du centrafricain lambda. Elle n’a rien à voir des cris du cœur d’un homme ou d’une femme pour récupérer un amour perdu.
 
Cette question est plutôt un cri de désespoir pour le centrafricain ordinaire. Elle est souvent posée par l’homme en général quand il est en manque de solution. La réponse ne réside pas dans l’aisance, elle est difficile à trouver parce qu’à ce stade, il y a une collision d’idées positives et négatives dans la réflexion de l’homme. C’est ce qui arrive aujourd’hui aux Centrafricains lambda.
 
Ils se posent cette question dans la mesure où ils n’ont plus rien à manger pourtant Dieu seul sait qu’ils ont faim ; ils se posent cette question parce qu’ils n’ont plus confiance a ses hommes politiques pourtant leur voix est toujours demandée ; ils se posent cette question parce qu’ils ne reconnaissent plus ses fils qui font preuve d’une indiscipline caractérisée ; ils se posent toujours cette question parce qu’ils ne retrouvent plus ses propres valeurs depuis un bon bout de temps ; ils se posent cette question parce qu’ils ont longtemps cru qu’ils ont eu les meilleurs hommes et le meilleur pays du monde.
 
Aujourd’hui ils se demandent encore s’ils ne sont pas trop vite s’enflammer. Ils se posent cette question dans la mesure où ils voient ses voisins le dépasser.
 
Le centrafricain se pose cette question parce qu’il voit les droits de ses journalistes violés par ces hommes politiques. Il se pose cette question parce qu’il se sent mis à l’écart sur la prise de certaines décisions importantes nécessitant l'avenir de son pays ; il se pose cette question toujours parce qu’il voit le niveau d’étude de ses enfants baissé d’année en année ; Il se pose cette question parce qu’il sent la perte de ses leaders que ça soit sur le plan intellectuel ou bien d’autres ; il se pose cette question parce qu’il voit que ces hommes politiques sont entrain de lui creuser sa propre tombe.
 
Face à cette situation, tout homme bénéficiant de ses facultés physiques et mentales se sentiraient dans l’obligation de réagir de façon imminente.
 
Obligatoirement dans la mesure où s’ils ne réagissent pas, ils risqueront la mort imminente, parce qu’ils savent qu’ils doivent le faire vite avant que ne se produise l’irréparable. Mais de manière ordinaire, le doux centrafricain attend et continue de se poser toujours les mêmes questions.
 
Cependant, il est important de chercher à savoir là ou les raisons sont liées à cette longue patience.
 
La tentative de réponse est souvent complexe et un peu prétentieuse venant d’une seule personne par ce qu’ils ne se voient pas qu’ils ne sont pas les seules têtes pensantes du pays ; c’est pour cela qu’il est important de dire dès à présent
 
que cette tentative souffrira d’une subjectivité même si l’auteur essayera d’être toutefois objectif.
 
Cette tentative ne pourra jamais aboutir en une réponse unique. L’attente du centrafricain peut être motivée par diverses raisons. D’abord le centrafricain est souvent animé par une conscience démocratique, il peut beau avoir tous les défauts mais il n’a pas envie de chasser ces hommes politiques en utilisant une sorte de guérilla. On n’est pas de belligérants par nature.
 
Ensuite le centrafricain attend parce qu’il y a un vieux adage qui dit que « zo so a nenga na ya ti du ti ngu a yeke wala kamba ti yo lo na nduzu (ti gboto lo na gigi)/ zo so a sala lango mingi na ya ti du ti ngu, mbeni la fadé kamba a yeke gboto lo na gigi ! " qui veut dire « celui qui a passé une longue période dans un puit, une corde va le secourir un jour ».
 
Il attend toujours parce qu’il a peur de ternir son image qui est souvent son unique arme devant la scène internationale. Le centrafricain attend toujours parce qu’il ne voit pas en réalité un homme politique fiable ; Il se dit qu’ils sont tous pareils ; il se dit que « de toute façon, j’ai commencé à voter depuis cinquante années mais ce sont toujours les autres qui en bénéficient. J’en ai marre de la politique ».
 
Voilà les quelques tentatives de réponse qui expliquent le pacifisme du centrafricain lambda.
 
Mais a-t-il raison de toujours attendre ? La réponse nous appartient en tant que fille et fils du pays.

Gérard Nga BOUKANGA GONOGUELE
Coordonateur Général Adjoint du Collectif
Touche pas à ma Constitution Email : [email protected]




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