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Lutte contre Boko Haram : Le Cameroun et le Tchad harmonisent leurs trompettes


Alwihda Info | Par Nestor Nga Etoga (Journaliste-yaoundé-Cameroun - 5 Mars 2015


Les ministres de la communication des deux pays se sont engagés mercredi soir à Yaoundé, à : «échanger toutes les informations et les images en leur possession, concernant la lutte contre Boko Haram , de nature à informer utilement leur population respective ».


De notre correspondant à Yaoundé, Nestor Nga Etoga

Trois jours ont suffi aux experts tchadiens et camerounais de la communication pour mettre sur pied le « document de stratégies pour une communication harmonisée entre le Tchad et le Cameroun, relativement à l’engagement de leurs forces de défense et de sécurité respectives en conflit contre Boko Haram ».
Dans leur communiqué final conjoint, les ministres tchadiens et camerounais de la communication ont souligné : « l’atmosphère empreinte de cordialité et l’esprit de solidarité » ayant prévalus durant les travaux.
Les deux délégations ont convenu de : « La mise en place des cellules nationales de communication stratégiques et leur animation en interactions permanentes ; la mise en place d’une veille médiatique intégrée entre les deux pays, avec des stratégies de ripostes cordonnées. L’institution d’une collaboration visant à mettre en cohérence l’action des portes paroles des Etats major s des deux forces alliées. L’institution des points d’actualités hebdomadaires et chaque fois en temps que de besoin, en fonction de l’évolution de l’actualité sur le terrain des hostilités ».

Issa Tchiroma Bakary, le ministre camerounais de la communication a indiqué : « L’organisation, à l’échelle de chaque pays, des briefings réguliers avec les médias nationaux. L’organisation , sans préjudice des actions menées par chaque pays, des descentes de presse conjointes sur des positions tenues par des forces de défense coalisées et lorsque l’actualité l’impose, sur les sites ayant été le théâtre des affrontements victorieux .La mise en place et l’animation permanent au niveau de cellules nationales de communication stratégique ,des outils cybernétiques permettant une présence simultanée des contenus liés à l’activité sur le front de guerre ainsi que ceux relatif aux activités politico-diplomatique impliquant les deux pays. La production des programmes spéciaux et les pages spéciales dans les grands médias nationaux des deux pays autour des faits d’armes de la coalition Tchado-Camerounaise sur le front de guerre. La réalisation d’actions de communication conjointe en direction de l’extérieur et par l’entremise des grands médias internationaux. L’institution des rencontres périodiques, de suivis et d’évaluation d’interactions entre les cellules nationales de communication stratégique. L’octroi des facilités réciproques pour les reportages sur le terrain des hostilités ».

Les parties se sont en outre engagées : « à échanger toutes les informations et les images en leur possession, concernant la lutte contre Boko Haram , de nature à informer utilement leur population respective ».

Le Tchad et le Cameroun se sont par ailleurs accordés sur « la nécessité de mobiliser les moyens humains, matériels, et financiers conséquents afin de relever le défi majeur de la communication en temps de crise et mettre en œuvre de manière efficiente, la feuille de route conjointe ainsi adoptée ».

A l’issue des travaux de Yaoundé, les deux pays se sont félicités de l’atmosphère fraternelle qui a prévalue tout au long des échanges. Les ministres tchadiens et camerounais de la communication ont convenu d’arrêter d’un commun accord, par voie diplomatique, la date de la prochaine concertation, en vue d’évaluer l’état de la mise en œuvre des décisions issues des assises de Yaoundé.
Les nouvelles du front

Sur le terrain des hostilités, Issa Tchiroma Bakary a indiqué que : « la coalition des forces armées camerounaises et tchadiennes sont en train de repousser le péril Boko Haram dans ses derniers retranchements. La dernière victoire des forces Tchadiennes en territoire Nigériane s’est soldée par la reprise de la ville de Tikoua, place forte de l’état major funeste de Boko Haram, à 50 kilomètres seulement de la ville de Maiduguri ».

Sur le terrain militaire, « les forces coalisées tchado-camerounaise tiennent haut la main la situation et que chaque jour qui passe marque le début de la fin de la terreur causée par le groupe terroriste Boko Haram au sein des populations Camerouno-tchadienne et nigériane » ; a précisé le porte parole du gouvernement Camerounais.

Tchiroma a rappelé que : « le combat contre cette nébuleuse n’est pas seulement qu’un combat militaire. Il s’agit aussi d’une bataille de l’opinion. Il s’agit aussi de la mise en place d’un cadre de communication harmonisée entre le Tchad et le Cameroun pour accompagner les victoires des forces de défense ». Un impératif pour la pleine réussite de la mission conjointe des deux pays et de l’extinction du phénomène Boko Haram jusque dans les consciences et de l’imaginaire des populations.

Yaoundé et Ndjamena pensent que : « C’est aussi à travers cette conjugaison d’efforts sur le terrain de la communication que nous parviendrons à barrer définitivement la voie à cette horde de bandits qui, se sont donnés pour mission de semer le chaos et la désolation au sein de la population ».

Pourquoi le Tchad s’est engagé dans cette guerre contre Boko Haram

Le ministre Tchadien de la communication, porte parole du gouvernement, Assan Silla Bakary a rappelé que : « Le tchad et le Cameroun sont liés par l’histoire et la géographie. Les populations des deux pays ont aussi des liens de sang et parlent les mêmes dialectes. Sur le plan économique, les deux pays sont liés par le projet pipeline, un projet intégrateur et qui a fortement contribué à réunir les deux peuples ».
Sur le plan politique, Assan Silla Bakary a souligné que : « les chefs d’Etats du Cameroun et du Tchad ont la même vision pour le devenir de leur pays respectifs et pour le continent. Le peuple Camerounais et Tchadien sont appelés à vivre ensemble. Ils sont unis pour le meilleur et pour le pire. Un problème qui touche le Cameroun, concerne d’abord et avant tout le Tchad. En s’attaquant au Cameroun, Boko Haram a déclaré la guerre au Tchad. En décidant de porter sa guerre au Nord du Cameroun, Boko Haram a tout simplement scellé son sort ! »

Enfin, le ministre tchadien de la communication a indiqué « le devoir de solidarité africaine ». Le tchad qui a connu des années de turbulences et qui connait les méfaits de la guerre ne saurait rester indifférent face à l’appel de son voisin et ami qu’est le Cameroun. Pour le porte parole du gouvernement Tchadien : «les terroristes de Boko Haram représentent une menace réelle pour le populations des deux pays ».



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