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AFRIQUE

Mauritanie : le divorce n'est pas une déception amoureuse, mais devient une tradition festive


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 11 Juillet 2023



Mauritanie : le divorce n'est pas une déception amoureuse, mais devient une tradition festive
Contrairement à certains pays d'Afrique, comme le Tchad, où le divorce est considéré comme un échec de la vie conjugale, en Mauritanie, les femmes célèbrent le divorce comme une source de joie plutôt que comme une déception.

Il est surprenant de constater que, dans un pays majoritairement musulman, les femmes célèbrent leur divorce pour annoncer qu'elles sont à nouveau libres de chercher un autre partenaire. Cette tradition festive, liée au divorce est un moyen pour les communautés nomades du pays de diffuser la nouvelle du changement de statut d'une femme.

Ce phénomène semble être une tradition transmise de génération en génération. Il est difficile d'obtenir des chiffres précis, mais la Mauritanie détient le record mondial du taux de divorce. De nombreuses femmes se marient cinq à dix fois.

Cependant, dans le contexte tchadien, une femme qui quitte un foyer a moins de chances de trouver un nouvel homme, voire elle est parfois mariée à un prix dérisoire. Dans la tradition musulmane tchadienne, ces femmes sont surnommées « dahilé marigué », ce qui signifie « entrer et sortir » en français. Elles sont moins sollicitées sur le marché matrimonial, même si elles ont de l'expérience dans la vie conjugale.

Aujourd'hui, le divorce reste un sujet qui intéresse plusieurs disciplines, telles que la sociologie, le droit, la criminologie et la psychiatrie, pour n'en citer que quelques-unes. Bien que le divorce soit célébré en Mauritanie, il perturbe l'éducation des enfants, entraîne de nouvelles dépenses, fragilise les liens sociaux et bien d'autres conséquences. La seule raison universellement connue du divorce est l'adultère.

Les autorités mauritaniennes devraient chercher à réglementer le divorce afin de prévenir ce phénomène qui ne fait pas honneur à la religion musulmane. Selon Ahmat, enseignant coranique du quartier Ridina, « le divorce est licite mais fortement déconseillé sans raison, d'après le prophète Mahomet, paix et bénédiction sur lui ».

Cette pratique festive du divorce n'est pas un bon exemple, même si l'on fait face à une génération qui chante « quelqu'un laisse, quelqu'un prend », comme le groupe Bénédiction de la Côte-d'Ivoire. Comme le dit un adage populaire, « on se marie pour le meilleur et pour le pire ».



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