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AFRIQUE

Niger : à qui profite (vraiment) le coup d’État ?


Alwihda Info | Par Koffi Dieng - 5 Septembre 2023


Le pays subit aujourd’hui de nombreuses sanctions qui, dans le long terme, risquent de plonger le pays dans une catastrophe dont il aura du mal à se relever.


Niger : à qui profite (vraiment) le coup d’État ?
Au Niger, le coup d’État survenu le 26 juillet dernier plonge le pays dans une instabilité politique, économique et sociale complexe. Cette situation rend la question suivante des plus légitimes : à qui profite cette prise de pouvoir par la force ?

Les origines des différends entre Mohamed Bazoume et le chef de sa garde présidentielle, le général Abdourahamane Tiani, restent floues. De nombreuses théories avancent que ce dernier était sur le point d’être démis de ses fonctions, pour « corruption et de détournement de fonds ». Si à l’heure actuelle, il est difficile de prédire un avenir au coup d’État, il est certain que cette instabilité profite bien à quelques entités.

Une « aubaine » pour les terroristes ?
Inutile de le rappeler : le terrorisme évolue davantage dans les zones en manque de stabilité. Au Mali et au Burkina-Faso c’est bien cette dégradation sécuritaire due au djihadisme qui a servi d’« alibi » aux coups d’État.

Si dans ces deux pays le terrorisme a explosé au cours des deux dernières années, ce n’est pas le cas du Niger. L’ONG ACLED a enregistré une baisse de près de 40 % de la violence politique au Niger, au cours du premier semestre de l’année en cours.

Or, il a été noté une recrudescence des attaques terroristes dans le pays depuis le coup d’État. En août, le pays a enregistré plus de pertes en vies humaines que pendant les 6 premiers mois de l’année : au moins 60 soldats et plus de 100 civils ont été tués. La situation sécuritaire s'aggrave dans la région de Tillabéri où l’État Islamique au Sahel (EIS) et le JNIM profitent des troubles récents pour accentuer leurs exactions.

Cette hausse soudaine des attaques laisse penser que le coup d’État contribue à l’insécurité dans le pays.

De nouveaux « amis » peu fréquentables ?
Bien que la population reste la première victime des nombreuses sanctions subies par le Niger, elles n’arrangent en rien les auteurs de ce coup d’État. Avoirs gelés, banques fermées et transactions financières suspendue, etc., la situation économique du pays inspire quelques-uns.

C’est le cas de Ghoumour Bidika, tristement connu comme l’un des plus grands trafiquants de drogue du pays, et actuellement en liberté conditionnelle. Ce coup d’État pourrait, à terme, « profiter » à des personnalités et entités peu recommandables.

Enfin, le Niger subit aujourd’hui de nombreuses sanctions qui, dans le long terme, risquent de plonger le pays dans une catastrophe dont il aura du mal à se relever. En attendant, c’est bien les couches les plus vulnérables de la société qui paient les pots cassés, pas les nouvelles autorités du pays.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)