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ANALYSE

Opposition au Congo : la liberté individuelle confisquée à l'Upads


Alwihda Info | Par Claude Dinard Vimont - 10 Juin 2015


L'union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), le principal parti de l'opposition disposant un groupe parlementaire à l'assemblée nationale, vient de sanctionner trois de ses cadres, alors qu’ils ont pris part à titre individuel aux consultations initiées par le président de la République du 20 mai au 04 juin dernier.



Pendant la conférence nationale souveraine en 1991, tout le monde avait dénoncé l’intolérance en politique. Au terme de la première alternance démocratique, en 1992, le Congo se replongea dans le même travers et peut-être plus. Le parti au pouvoir d’alors, l’Upads, à l’opposition aujourd’hui, ne veut pas se délecter d’une pratique décriée par tous : l’intolérance. Ce parti vient de sanctionner trois de ses cadres, alors qu’ils ont pris part à titre individuel aux consultations initiées par le président de la République du 20 mai au 04 juin dernier. Les habitudes ont la vie dure, même en politique.

Les observateurs avertis de la politique congolaise pouvaient penser que l’Upads avait tiré les leçons de son exercice du pouvoir (92-97), en mettant un bémol de responsabilité dans sa façon d’apprécier politiquement une situation. C’est une erreur !

En effet, en sanctionnant trois de ses militants, au motif qu’ils auraient pris part aux consultations initiées par le président de la République, le parti de Pascal Tsaty Mabiala vient de donner la preuve qu’il a encore un long chemin à faire pour comprendre que chacun de ses membres est libre en tant qu’individu et entant que citoyen.

La sanction disciplinaire dans le cas de l’Upads allait se justifier si ses membres en répondant à l’invitation du chef de l’Etat, ont parlé au nom du pari.

Or, Ange Edouard Poungui, par exemple, a été invité en sa qualité d’ancien premier ministre. A moins que l’Upads tienne à effacer cette partie de l’histoire du Congo et même de la vie de cet homme politique. Clément Mouamba a, lui aussi, répondu à l’invitation du chef de l’Etat avec le statut d’ancien ministre. Là aussi, il s’agit d’une partie de son histoire qui est liée à celle de la Nation. Quant à Kignoumbi Kia Mboungou, au-delà de son statut de membre de l’Upads, il dirige une association sous le label de laquelle il s’est présenté aux législatives en 2012. Personne de ces trois responsables n’a – du moins devant la presse – dit qu’il représentait l’Upads aux consultations. Ce qui rend incompréhensible, la sanction du parti contre ses trois membres.

Déjà, le communiqué de presse publié, le 22 mai 2015 par l’Upads transposait l’intolérance d’un parti qui ne devait pas oublier son règne à la tête du Congo entre 1992 et 1997. Voulant confisquer la liberté individuelle de ses membres, ce communiqué digne d’une dictature des temps anciens, mettait en garde tous les « cadres du partis et dirigeants du parti qui prendraient part, sous quelque prétexte que ce soit, aux consultations en cours, même à titre individuel ». Du jamais vu, sauf sous le diktat de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale !

Ce que l’Upads n’a pas pu supporter, n’est ni une critique d’un de ses membres contre la direction ou l’orientation politique du parti, ni une déclaration d’un de ces membres qui aurait engagé le parti sans en avoir reçu mandat. Il s’agit, plutôt, d’un engagement individuel de ceux qui, avant d’être membres du parti, sont des citoyens congolais nantis de tous les droits.

Il est certains, que face à cette intransigeance absolue et, sans exagérer, le Parti congolais du travail pourrait bien servir de modèle à l’Upads et aux autres tyrans de l’opposition qui croient tromper le peuple congolais avec des discours démagogiques qui parlent de démocratie et de liberté sans conviction.

En effet, le Pct fait face, aujourd’hui, tant en son propre sein, qu’au sein de la majorité présidentielle, qu’il dirige, à une fronde qui tire de militants – pas les moindres – et des partis qui tirent à boulet rouge (et à balle réelle) sur lui et sur le président de la République, depuis que ce parti a opté pour le changement de la constitution du 20 janvier 2002. Charles Zacharie Bowao et André Okombi Salissa, pour ne citer que ces ceux-là, deux membres du bureau politique du Pct qui multiplient des tribunes acerbe contre la direction politique et marchent allègrement sur la discipline du parti ne sont, pourtant, pas sanctionnés, au grand bonheur de l’Upads et de toute l’opposition qui, paradoxalement, refusent de voir en cette attitude de sagesse, la preuve de maturité politique du Pct.

Etonnement, même le front qui se dit ‘’républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique’’ (Frocad), un congloméra circonstanciel de partis politiques, sans programme de gouvernement commun, n’a pas fait l’économie de ses relents tyranniques, pour sanctionner la Dynamique pour le développement du Congo (Ddc), d’Armand Mpourou, pour le même motif : participation aux consultations. Armand Mpourou qui ne comprend pas cette sanction, estime que «pour écoper d’une sanction, vous devez avoir un protocole d’accord, un règlement intérieur et des statuts qui fixent les conditions de fonctionnement. Nous ne nous attendons à aucune sanction, parce que nous faisons la politique pour défendre l’intérêt général de la population. Nous sommes libres de décider sur une situation lorsqu’elle est juste. Nous allons le faire, s’il s’agit de reprendre cette visite, nous irons une fois de plus voir le président de la République pour lui dire ce que nous pensons, parce que nous le faisons avec conviction et non par ambition», a déclaré le premier secrétaire de la Ddc.

Pourtant, ce ne serait pas l’Upads qui pouvait avoir la mémoire courte, parce que son intransigeance a déjà plongé le Congo dans la ‘’bêtise humaine’’. S’il avait tiré les leçons de cette histoire, l’Upads ne prendrait pas des positions extrémistes en estimant que les problèmes sont créés par les hommes et leurs solutions viennent aussi des hommes, notamment au terme du dialogue.

Peut-être, faudrait-il donner raison à l’ancien ministre des finances, Clément Mouamba, qui affirmait à la presse, à sa sortie d’audience avec le chef de l’Etat, qu’i y a « beaucoup d’homme politiques au Congo, mais peu d’hommes d’Etat ».

Et, le boycott des consultations par l’Opposition n’est pas la seule illustration de cette absence d’homme d’Etat, notamment, dans ce camp politique. On se souvient que lors de la fête de la République, les leaders de l’opposition, dument invités ont décliné l’invitation du protocole national. Ce fut encore le cas, lors de la présentation des vœux de nouvel an au chef de l’Etat par les corps constitués nationaux, en janvier 2015 : l’opposition a joué aux abonnés absents, sans explication.

Il est certain que tant que les opposants à Denis Sassou N’Guesso ne front pas la différence entre sa personne et le président de la République, ils n’agiront que sous l’effet de la haine et, rien ne leur réussira.




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