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Paris : une étude sur le Tchad appelle la France à changer son regard et sa politique


Alwihda Info | Par Nguebla Makaila - 24 Mai 2015



L’étude, « Petites et Grandes Controverses de la Politique Française et Européenne au Tchad », du chercheur Roland Marchall, a été présentée, ce jeudi 21 mai, par le Comité de Suivi de l’Appel à la Paix et à la Réconciliation, au siège du ccfd-terre Solidaire, partenaire financier et technique qui a soutenu ce rapport.

L’auteur du rapport, Roland Marchall, étant absent, la conférence portant sur son travail, a été présentée et animée par Kemneloum Delphine Djiraibé, figure militante de la société civile tchadienne, Younous Mahadjir, leader syndical, Abderahamane Ali Gossoumian, coordonateur national au sein du Comité de Suivi pour l’Appel à la Paix et à la Réconciliation (CSAPR). Ils disent partager leurs points de vue sur cette étude qui se penche sur la politique française au Tchad, un récit de 51e page.

Dans ce rapport, le chercheur Roland Marchall souligne l’appui français dont bénéficie le régime tchadien depuis 1990 grâce au lobby militaire français « arc-bouté » dans son soutien au Tchad et particulièrement à Idriss Deby. L’auteur révèle également que la posture des militaires français, a été « guidée » par le souci de plusieurs intérêts. L’étude présente le Tchad pour la France comme un pôle de facilité et de mobilité notamment au niveau des opérations militaires, à la différence de Djibouti où les bases militaires françaises sont payantes. Elle révèle également au sein de la classe politique française trois groupes qui se disputent sur le Tchad. Parmi eux : des réalistes, des néoconservateurs et des administrateurs.

Analyses partagées par le CSAPR

Depuis 2002, Mme Kemneloum Delphine, se bat pour la paix, elle explique que son organisation fait du plaidoyer auprès des institutions françaises, en vue de la recherche de la paix entre les acteurs politiques au Tchad. C’est dans ce cadre que le Comité soutient totalement la publication de ce rapport sur le rôle de la France et de l’Union européenne au Tchad. Elle dénonce : « La France doit soutenir un processus démocratique au Tchad mais pas un homme. » Avant d’ajouter, « nous sommes venus changer le regard des autorités françaises vis –à-vis du Tcha où Idriss Deby est perçu comme un garant de la stabilité. »

Les affaires étrangères embarrassées

La délégation du CSAPR, a été aussi reçue, hier, à la Direction Afrique centrale du Ministre des Affaires étrangères, très « embarrassée » par cette publication, renseigne Kemneloum.

Pour sa part, Abderahamane Ali Goossoumian, coordonateur national du CSAPR, a indiqué que la société civile tchadienne partage globalement cette étude. « Nous ne parlons pas au nom de l’auteur, mais nous partageons globalement cette étude sur la politique tchadienne de la France. » Aussi juge-til pas normal que la France trouve en Idriss Deby, le seul interlocuteur au Tchad et en Afrique pour sa politique sécuritaire. « Le fait que la France fait d’Idriss Deby, le seul homme capable à ses yeux de diriger le pays, est une insulte pour les Tchadiens qui peuvent assumer cette responsabilité »

Allègement de la dette du FMI/BM au Tchad

Selon le syndicaliste Younous Mahadjir, les caisses de l’Etat tchadien, sont actuellement vides, les douanes sont privatisées par les membres de la famille du président. « Cet allégement permettra au pouvoir de se pérenniser, nous trouvons cela comme une caution de la France à une mauvaise gouvernance au Tchad au moment où les fonctionnaires accusent des arriérées des salaires ». déplore-t-il devant les journalistes très attentifs. Chargé de Mission Afrique à ccfd-terre-solidaire, Bruno Angsthem, a précisé que : « ce rapport va donner l’espoir à modifier le regard de la politique tchadienne de a France pour construire la démocratie », il dit avoir adressé un courrier au Ministre de la défense et attend impatiemment une réponse qui tarde.



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