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AFRIQUE

Paul Mba Abessole: «Le bilan d’Ali Bongo est négatif »


Alwihda Info | Par - 7 Août 2016


A quelques semaines de la présidentielle prévue au Gabon le 27 août 2016, la parole a été donnée au candidat du Rassemblement pour le Gabon (RPG) Paul Mba Abessole. Le charismatique homme politique gabonais de 77 ans, virulent opposant au régime de feu Omar Bongo Ondimba, estime que ses chances de remporter ce scrutin sont intactes. Bien plus, l’ancien maire de Libreville affirme que le président Ali Bongo Odimba, candidat à sa succession, ne peut jamais gagner cette élection à la régulière.
Alwihda a obtenu pour ses lecteurs, l’essentiel de la longue interview accordée au bimensuel gabonais La Nation et à paraitre ce 8 août 2016. Lecture !


« Ali Bongo ne peut jamais gagner une élection transparente au Gabon. »
« Ali Bongo ne peut jamais gagner une élection transparente au Gabon. »
Monsieur le président, vous êtes candidat à l’élection présidentielle du 27 août 2016. Quelles sont vos chances ? Qu’est-ce qui changera si vous êtes élu ?
Mes chances sont intactes. Je compte sur tous mes compatriotes, tous ceux qui m’avaient élu en 1993. Après mon élection, tout va changer dans la mesure où l’homme gabonais est couché. Quand je parle de l’homme, je parle naturellement de sa formation, de sa santé et de son environnement. Les systèmes sanitaire et éducatif vont changer. Je vais donner à ces deux domaines un statut particulier.
Ma priorité est d’abord de mettre l’homme debout, de remettre de l’ordre dans l’enseignement et la santé. Et la construction de l’unité nationale par la rencontre de toutes les communautés culturelles pour que les gens se connaissent, pour que les préjugés tombent.

Vous prônez le changement, mais depuis plus d’une décennie, vous êtes rallié au régime des Bongo père et fils. Quelle est votre crédibilité en tant que candidat du changement ?
Alors, précisons les mots. Je ne me suis jamais rallié au régime, je me suis associé. J’ai fais une coalition avec le régime. Ça veut dire que je gardais mon identité, mon projet de société qui est toujours le même. Vous avez pu le constater depuis 1990.

Au regard de votre silence actuel, ne craignez-vous pas que les électeurs vous oublient au profit d’un Jean Ping ou d’un Guy Nzouba Ndama ?
Non, je ne pense pas que les électeurs m’aient oublié étant donné que j’ai le parti politique le mieux organisé (le RPG, ndlr). En fait, nous étions toujours présents dans l’opinion, même si je ne parlais pas dans les meetings, mais j’ai parlé avec le président quand on était à deux, je lui disais que son système sanitaire était un échec total parce que la plupart des hauts fonctionnaires vont mourir à l’étranger en France notamment. Ça veut dire que l’Etat gabonais est incapable de soigner ses citoyens. Et je vous assure que si Bongo père été encore vivant, je lui dirais que M. le président vous- même vous êtes allé mourir à l’étranger, c’est la preuve que le système sanitaire au Gabon est un échec.

Pourquoi avez-vous fait alliance avec le parti au pouvoir le PDG du temps d’Omar Bongo, et pourquoi rompez-vous avec le PDG du temps de son fils Ali Bongo ?
Parce que le PDG n’existe plus pour moi ! Faire alliance avec Ali sur quel point ? Il n’y a rien, il n’y a aucun projet. Quelqu’un qui dit : « je veux conserver la place parce que mon père était là ! » Cela ne constitue pas un projet pour moi. Ali Bongo n’a pas de projet. Je sais que même avec son père, il n’en avait pas. Omar Bongo ne l’a jamais vu comme quelqu’un qui pouvait lui succéder. Et maintenant, il voit comment le peuple gabonais l’accueille. Malgré son cinéma qu’il fait en province depuis quelques temps, je ne pense pas qu’il puisse être élu comme président de la République parce que de partout, on le rejette. Lui-même le sait parfaitement.

Donc selon vous, Ali Bongo ne part pas favori malgré la machine électorale de son parti, le PDG ?
Ne me parlez pas du PDG! Ce parti n’existe plus. Ses vrais responsables marginalisés, y ont claqué la porte. Aujourd’hui, un groupuscule monarchiste qui croit que la République est une affaire de famille veut le ressusciter.

Et si le 28, le 29 ou le 30 août, la Cenap (Commission électorale nationale et permanente), la Cour constitutionnelle et le ministère de l’Intérieur déclarent la victoire d’Ali Bongo Ondimba, élu de manière transparente et démocratique, comment réagiriez-vous ?
Monsieur, c’est une hypothèse totalement impossible ! Ali Bongo ne peut pas être élu président de la République avec une élection transparente. Il n’a même jamais été élu à Bongoville lors des précédentes législatives. Ce n’est pas au Gabon qu’il peut être élu. Nous disons ceci : si nous gagnons encore cette fois-ci, si quelqu’un essaye encore de voler notre victoire, nous saurons défendre notre victoire.

Et si nécessaire la défendrez vous dans la rue ?
Nous défendrons par les moyens démocratiques dont nous disposerons, si cela s’impose. Descendre dans la rue, c'est-à-dire manifester, c’est démocratique. Mais ce que nous refusons naturellement c’est la violence, et la violence ne viendra sûrement pas de notre côté. Je vous dis qu’il est impossible qu’Ali Bongo soit élu président de la République gabonaise avec des élections transparentes. C’est impossible. Si on annonce qu’Ali Bongo a été élu président de la République, les Gabonais sauront que c’est de la magouille. Actuellement, il y a même des pourcentages de sa victoire éventuelle qui courent à gauche et à droite. Mais, je ne tiens pas compte de cela. Nous irons aux urnes, et puis nous allons gagner.

Monsieur le président, avez-vous des contacts avec les autres candidats de l’opposition ?
Je les connais tous, je les ai tous rencontrés. Chacun défend son programme, je ne suis ni un ennemi de Ping, ni de Guy Nzouba Ndama. Je n’ai de problème avec personne. Chacun a son tempérament. Notre objectif reste le même: chasser Ali Bongo du pouvoir.
Abraham Ndjana Modo
Correspondant Alwihda Info pour le Cameroun Tél: 00 237 677 52 40 66 ; Email: [email protected] En savoir plus sur cet auteur



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