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POINT DE VUE

RCA : Comment réussir la transition avec les acquis d'une souveraineté nationale retrouvée


- 23 Janvier 2014



Par Doueret Jean Pierre

Catherine Samba Panza. Crédit photo : Sources
Catherine Samba Panza. Crédit photo : Sources
L’élection chaudement appréciée d’une dame de poigne pour présider au destiné de la transition est un regain d’espoir et une reconquête du moins virtuel de notre souveraineté nationale, de l’étendard des valeurs républicaines ainsi que de la fierté nationale. Puisque l’arrivée au pouvoir de la rébellion séléka a ôté à notre pays ses attributs d’un Etat policé mais plutôt d’un pays voyou annexé où son peuple est prit dans le carcan d’une nouvelle forme d’impérialisme dicté par une super puissance par personne interposée1qui lui aussi, ravigoté par cette marque de confiance teinté en ajoute une pincée de sel au point de prendre tout le monde de court.
 
Si hier, on parlait de la Françafrique en agissant à visage découvert sous la férule d’un certain Valéry Giscard D’Estaing avec la main lourde de la cellule africaine de l’Elysée dirigé par Jacques FOCCARD, l’usage ait voulu qu’après le fallacieux sommet de la Baule sous Mitterrand d’en donner une dose proportionnelle. Puisque naquit une certaine prise de conscience chez les africains qui commencèrent à demander des comptes à leur dictateurs réclamant tout azimut la tenue des conférences nationales souveraine, l’avènement de l’alternance etc. Cette douleur d’enfantement accoucha de la démocratie dans le pré carré français. Une initiative qui a déferlé une vague de propagande médiatique en la forme comme l’annonce la parousie. Mais qu’au fond, le Françafrique garde toujours ses pratiques immondes avec le même registre.
 
En 1979, le gendarme de l’Afrique par le biais de l’opération barracuda débarqua avec Mr. David DACKO en pyjama pour éjecter l’ex empereur Jean Bédel BOKASSA devenu goguenard et outrageant envers la France. Aujourd’hui, monsieur Hollande, un novice en politique sonne le glas de l’interventionnisme français dans les affaires intérieures des Etats et de dire que l’armée française ne pourrait intervenir dans le cas d’espèce que dans un but humanitaire. Or, la politique dictatoriale de la France à l’égard des anciennes colonies n’a pas changé d’un iota. A défaut de faire débarquer ses propres troupes, elle utilise désormais la carte de la proximité en utilisant un dictateur d’un Etat frère comme bras armé pour déstabiliser un pays voisin. Ne prenant pas les gants pour agir, on a fait essaimer sur le territoire centrafricain toute une galaxie de bandits de grand chemin, des jihadistes et autres mercenaires réputés. Dans ce schéma précis, tout le monde veut y trouver son compte et c’est l’imbroglio total. Hollande à bout de souffle, suffoquant à grosse goutte demande des comptes à son homme lige2 pour n’avoir pas suivi la ligne de conduite dictée ; créant de facto un autre chaos. Pour éviter d’être dans le collimateur, la France se rétracte souvent et joue le second rôle après Deby pour marquer son adéquation à son principe sacro saint du décès de la Françafrique. De toutes les colonies françaises d’Afrique, la République Centrafricaine est le seul pays qui porte les stigmates et les douleurs atroces que la métropole continue de lui infliger. C’est la France qui a toujours été et continue d’être la cause du malheur des centrafricains et un frein au développement de la République Centrafricaine. Pourquoi ne pas le dire même si c’est au prix de sa vie ? A force de jouer avec le feu, on a traversé le Rubicond sans possibilité cette fois ci d’une solution dans l’immédiat.
 
Les dés son jetés, il fallait maintenant en assumer les conséquences et d’en tirer les leçons pour mettre fin à cette dyarchie. Puisque la RCA a toujours été le valet des autres Etats qui lui dictent des leçons. C’est la résultante de cette cacophonie qui a poussé Deby, pressé par la France à convoquer au pied levé le sommet de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale), tenu à N’djaména ayant abouti à l’éviction sous forme d’arrangement de Mr. Djotodia Michel.
 
Mais aujourd’hui encore l’on doit s’attaquer aux dossiers des plus brulants entre autre le désarmement et le cantonnement des séléka qui continuent de se comporter comme une armée nationale. Idem pour le cantonnement des antis balaka. L’épée de Damoclès est désormais suspendue sur nos têtes pour ce qui concerne le volet réinsertion, voire l’incorporation dans les FACA (Forces Armées Centrafricaines). Ce dernier point doit obéir à certaines règles.
 
Il est de notoriété publique que les séléka sont constitués à 95% de sujets soudano tchadiens et au pire des cas, des éléments provenant des rangs de l’armée régulière du Tchad pour servir de taupe. Le reste des 5% des centrafricains ont aussi une accointance musulmane soit par adoption, soit provenant d’une origine étrangère mais par l’acquisition de nationalité héritée de leurs aïeux implantés en RCA il y’a des lustres et qui s’y sont restés ad vitam aeternam. Ceux là sont hors de soupçons et doivent jouir de tous les droits qui leurs sont conférés au même titre que les autres centrafricains.
 
Mais d’aventure, si l’exécutif de transition s’hasarde à prendre tous les séléka en compte, là nous allons insidieusement mais inexorablement basculer dans un phénomène cyclique de la violence par intermittence de coup d’Etat au quotidien, voire ses conséquences collatérales. En cela, le pays deviendrait un sanctuaire du terrorisme participe de l’embrasement de la sous région d’afrique centrale. In fine, c’est l’Afrique toute entière qui paiera le lourd tribut. La prudence la plus élémentaire nous pousse à comprendre que parmi ces oies sauvages de séléka, certains ayant été incorporés dans les rangs des FACA après le 15 mars 2003 et de servir dans tous les corps de l’armée. Mais ils n’ont pas hésité à prendre la poudre d’escampette avec armes et véhicules pour participer à la déstabilisation du pays. Ce qui amène à se méfier d’eux. Ils sont avares au point de s’offrir au plus offrant. Pour cela, il faut faire un tri basé sur de critère juridique rigide et objectif. De déclarer nul et de nul effet, tous actes juridiques accompli sous l’empire des 9 mois de règne séléka. Ces actes juridiques à l’exception des actes règlementaires, touchent le domaine des actes d’état civil, les certificats de nationalité, les cartes d’identités nationales, les passeports etc. Ces conditions de nullités nous permettront de résoudre du moins en partie le problème. Rappelons que dans leur croisade vampirique, les séléka ont littéralement mis à sac l’administration. Une fois au pouvoir, ils s’arrogent le rôle de délivrer des papiers à la majorité de leurs combattants. Ce qu’il ne faut pas perdre de vue.
 
Nous sommes quelque fois sidéré qu’après la rencontre des « généraux séléka » avec Son Excellence Mme la présidente de la transition, ces derniers en se prêtant à la question de la presse ont fait une véritable démonstration de force sous forme de chantage pour dire qu’ils sont incontournables, qu’ils disposent de 7000 hommes cantonnés dans la capitale, puis de réclamer le porte feuille de la défense nationale et celui de l’intérieur. Plus étonnant encore, ils ont demandé que la primature revienne de droit à un musulman. Là, nous comprenons aisément que cette organisation criminelle n’a pas enclenché la lutte armée au motif de libérer le peuple centrafricain comme affirmé, mais plutôt avec un dessein caché. Ce qui ressemble fort au plan B de leur conspiration dont on en parlait tant. C’est ainsi que l’Exécutif doit doubler de vigilance et s’armer de courage pour dire non quand il le fallait. Ces caciques de pseudos généraux sont de véritables dangers pour la stabilité de notre pays. Il faut éradiquer le mal par la racine. Certes Djotodia est parti, mais le socle sur lequel repose sa dictature meurtrière n’est autre que ces plaisantins de « généraux » guignols qui sont d’une moralité douteuse. Ne jouons plus avec le feu. Prenons en main le destin de notre patrie. Le cataclysme qui secoue la République Centrafricaine nous interpelle tous de former une union sacrée, de nous tenir les mains pour défendre notre pays au-delà de nos divergences idéologiques et politiques. Beau coup de choses ont été dites sur la RCA de manière paradoxale avec hargne et animosité. Nous continuons d’essuyer l’affront des ennemis qui veulent présenter notre pays de manière caricaturale. Au lieu des satires et pugilat politique, le politicien, l’intelligentsia centrafricaine doivent essayer de participer dans des débats, d’organiser des conférences pour répondre aux dénégations et autres affabulations émises. Le fait de rester soit en autarcie, soit de parler en mal du pays dénote une certaine crédulité que les autres exploitent pour nous imposer leur diktat.
 
DOUERET Jean Pierre.



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