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RDC: libération d'un député d'opposition accusé d'offense à Kabila


Alwihda Info | Par AFP - 30 Juillet 2015



Kinshasa - Le député congolais d'opposition Jean-Bertrand Ewanga, condamné en 2014 à un an de prison ferme pour offense au président Joseph Kabila lors d'un rassemblement politique à Kinshasa, a été libéré jeudi, a-t-on appris auprès de l'intéressé et de son parti.

Il est libre et il est déjà chez lui, à la maison. Je n'étais pas là mais lui-même m'a appelé pour annoncer sa libération, a déclaré à l'AFP Clément Luamba, l'un de ses conseillers.

Joint par l'AFP, M. Ewanga, secrétaire général de l'Union pour la nation congolaise (UNC, troisième parti d'opposition), a refusé de s'exprimer, préférant savourer son retour parmi ses proches.

Le député avait été l'un des principaux orateurs d'une manifestation organisée le 4 août 2014 à Kinshasa contre toute modification constitutionnelle visant à permettre le maintien au pouvoir du président Kabila après la fin de son deuxième quinquennat en 2016. 

Le député avait été arrêté le lendemain et, le 11 septembre, la Cour suprême de justice de Kinshasa l'avait condamné à un an de prison ferme pour offense au chef de l'Etat, aux membres du gouvernement et aux membres du Parlement, des accusations qu'il niait.

Le président Kabila est arrivé au pouvoir en 2001, succédant à son père Laurent-Désiré Kabila, assassiné. Il a été élu en 2006 et réélu en 2011 après une élection entachée d'irrégularités massives, qui a plongé le pays dans une grave crise politique. 

Selon la Constitution, le chef de l'Etat ne peut pas se représenter lors de la présidentielle prévue en novembre 2016. Cependant, l'opposition accuse son camp de chercher à le maintenir au pouvoir après la fin de son mandat, notamment en retardant le scrutin.

En janvier, des manifestations, marquées par des heurts avec les forces de l'ordre, avaient eu lieu essentiellement à Kinshasa pour dénoncer un projet de loi qui aurait pu permettre au président de rester en poste au-delà de 2016. Les violences avaient fait entre 27 et 42 morts, selon les sources. 

Depuis, plusieurs opposants, militants et défenseurs des droits de l'Homme ont été arrêtés. 

Le 22 juillet, Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch, a déclaré que son ONG était profondément préoccupée par le climat de répression à l'approche des élections. 

Le 15 juillet, le chef du Bureau conjoint de l'ONU chargé des droits de l'Homme en RDC (BCNUDH), Jose Maria Aranaz, avait fait état d'une tendance à l'augmentation des violations des droits de l'Homme dans tout le pays au premier semestre 2015.

La libération de M. Ewanga est une très bonne nouvelle, a indiqué jeudi à l'AFP M. Aranaz. Mais il faut encourager la libération sans retard de tous les autres qui sont encore emprisonnés depuis les événements des premiers mois de 2015.

Il faisait allusion aux arrestations opérées lors des manifestations de janvier et à celles qui ont ciblé en mars à Kinshasa une rencontre sur la bonne gouvernance et la démocratie. Aujourd'hui, deux militants présents à cette rencontre restent écroués et sont actuellement jugés, accusés d'avoir voulu déstabiliser leur pays.

La lutte de l'UNC pour les libertés fondamentales, la démocratie et le bien-être social de notre population continuera, a déclaré à l'AFP Jolino Makelele, porte-parole du parti du député libéré jeudi.

Kabila a voulu nous faire peur mais nous allons poursuivre le combat, a renchéri Jean-Marie Bamporiki, président du groupe parlementaire UNC. 



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)