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AFRIQUE

Renforcer la sécurité de la santé publique en Afrique grâce à d’importants investissements


- 8 Novembre 2016



Renforcer la sécurité de la santé publique en Afrique grâce à d’importants investissements
Abidjan, Côte d’Ivoire, le 8 novembre 2016 — « Rien n’est plus important que la santé, car c’est une richesse ». C’est ainsi que le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a entamé le 7 novembre, son discours lors du dialogue de haut niveau consacré au renforcement de la sécurité de la santé publique en Afrique subsaharienne.
« Notre réunion aujourd’hui est essentielle pour mettre en place des systèmes de santé résilients qui permettent à l’Afrique d’affronter des situations d’urgence sanitaire et qui appuient sa transformation économique, » a-t-il déclaré devant la rencontre ministérielle ouest-africaine sur le renforcement de la sécurité de la santé publique en Afrique, tenue sous les auspices de la Banque. « Une population bien portante se traduit par une productivité accrue et une croissance économique durable. »

La réunion s’est concentrée sur les enseignements à tirer de la crise d’Ebola et sur l’état de préparation que les gouvernements d’Afrique doivent viser lors de la mise en place de systèmes de santé efficaces et capables de répondre aux situations d’urgence.

La maladie à virus Ebola qui a frappé l’Afrique de l’Ouest a exposé la vulnérabilité des pays de cette région face aux menaces de santé publique. Elle a notamment montré que de nombreux pays ne disposaient pas de systèmes de santé robustes ni des capacités suffisantes pour répondre efficacement aux menaces pesant sur la sécurité sanitaire. Or, la nécessité pour les pays d’Afrique de pouvoir réagir à de tels dangers est devenue d’autant plus urgente que, depuis 2015, sont apparus de nouveaux risques sanitaires, en particulier une épidémie de fièvre jaune et la propagation du virus Zika. En plus de faire peser une grave menace sur la sécurité de la santé publique des pays concernés, l’épidémie d’Ebola a eu de sérieuses incidences sur leur sécurité économique.

Incluant des exposés sur la manière dont la maladie à virus Ebola s’est propagée au sein de communautés au Libéria, en Guinée et en Sierra Leone, le Dialogue d’Abidjan a réuni les ministres des Finances et de la Santé libériens, guinéens, sierra-léonais et ivoiriens, des ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire, des représentants d’organisations bilatérales, régionales et multilatérales, des experts en matière de santé, et des membres du Conseil d’administration de la BAD.

Le président Adesina a évoqué les remarquables résultats que l’Afrique a su obtenir ces vingt dernières années dans le domaine de la santé, mentionnant la chute de plus de 50 % de la mortalité infantile enregistrée de 1990 à 2015 en Afrique subsaharienne. De manière analogue, les taux de mortalité maternelle ont décliné de 45 % dans la sous-région et de 59 % en Afrique du Nord pendant cette même période. Toutefois, il reste de grands défis à relever face au lourd fardeau de la maladie sur le continent. 

« Même s’il y a eu des progrès dans la lutte contre le paludisme, dont le nombre de cas a baissé de 42 % entre 2000 et 2010, le continent représente toujours 88 % de l’incidence mondiale de cette maladie, » a précisé Adesina.  

« De plus, l’Afrique subsaharienne fait face à un manque de travailleurs de santé compétents. Alors que la région supporte 25 % du fardeau mondial de la maladie, elle n’héberge que 4 % de la force de travail sanitaire mondiale. Le faible accès à des médicaments sûrs, de qualité et de prix abordable demeure un grand problème, aggravé par la faiblesse des systèmes réglementaires et par la prépondérance des faux médicaments. »

De son côté, le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan, a proposé la création d’un fonds de lutte contre les pandémies, rappelant que la sous-région avait payé un lourd tribut pour venir à bout de l’épidémie d’Ebola, laquelle a causé plus de 10 000 décès et entraîné de graves conséquences socioéconomiques. Kablan Duncan a souligné la nécessité urgente de mettre en place des stratégies et des mécanismes pour garantir l’accès aux services de santé pour les communautés déshéritées. « Nous saluons la vision de la Banque préconisant une augmentation des revenus et des investissements en matière de santé et d’assurance santé, afin de réaliser les objectifs de développement durable », a-t-il dit.

Le Dr Matshidiso Rebecca Moeti, directrice régionale pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé, a dit de la réunion qu’elle constituait « un événement très important sur la santé publique en Afrique subsaharienne, car elle s’appuyait sur le bilan des actions menées dans la foulée de l’épidémie d’Ebola. » Elle a rappelé que les maladies infectieuses, telles que le choléra, la fièvre jaune et la fièvre de la vallée du Rift, représentaient plus de 85 % des incidents de santé signalés, observant à quel point l’impact économique de l’épidémie d’Ebola avait été lourd, car l’épidémie a entraîné des pertes cumulatives estimées à 10 % du PIB en Guinée, en Sierra Leone et au Libéria pendant les années 2014 et 2015. 

Le Dr Moeti estime que, face à de telles urgences, la région africaine a besoin d’une augmentation durable des investissements visant à renforcer ses systèmes de santé, et doit améliorer son état de préparation et sa capacité de récupération face aux épidémies. « Nous souhaitons voir les pays d’Afrique se doter de systèmes de santé robustes, équitables et adéquatement dotés en personnel et financés. De tels systèmes doivent pouvoir atteindre toutes les populations avec des services préventifs et curatifs de qualité », a-t-elle dit tout en soulignant le rôle du secteur privé dans le renforcement des systèmes de santé sur le continent. 

« La plupart des pays ont besoin d’investissements durables pour construire leur résilience », a-t-elle ajouté.

Le 8 septembre 2016, le Conseil d’administration de la BAD a approuvé deux dons d’un million de dollars EU chacun à destination du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau au titre d’assistance d’urgence appuyant la mise en œuvre de leurs plans nationaux de préparation et d’intervention contre la propagation du virus Zika.

La Banque a été l’une des premières instances donatrices à réagir à l’épidémie d’Ebola en soutenant 10 opérations, pour un montant total de 290 millions de dollars EU. Les interventions de la Banque ont permis de renforcer les systèmes de santé des pays affectés en établissant des dispositifs d’alerte, en appuyant la création d’infrastructures, en institutionnalisant la prévention et les pratiques de contrôle des infections, en offrant une assistance logistique, et en renforçant l’implication des communautés dans le cadre d’interventions visant à enrayer l’épidémie.



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