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Tchad : 60 milliards FCFA détournés des finances de l'Etat


Alwihda Info | Par - 20 Juillet 2017


"Nous avons une mauvaise manière dans ce pays. Lorsqu’on voit son prochain entrain de mener un train de vie aussi exorbitant, on a jamais eu le réflexe de lui poser la question de savoir comment il fait pour vivre de cette manière. Lorsque cette personne est indexée, ça devient un problème de famille et de clans », selon le procureur de la République.


Des billets de Francs CFA. Crédits : Sources
Des billets de Francs CFA. Crédits : Sources
L'inspecteur général d’Etat, Senoussi Mahamat Ali, son adjoint Issa Mahamat Abdelmahmout et le procureur de la République, Mahamat Saleh Younous ont conjointement fait, ce jeudi 20 juillet 2017, au ministère de la justice, un point de presse pour présenter les activités réalisées dans les différentes institutions étatiques et en cours de réalisation durant l'année de 2016 et 2017.

L'inspection générale d'État a accomplie 63 missions dans diverses structures, lui permettant de recouvrer des sommes détournées de l'ordre de 59,8 milliards de FCFA, avec un budget de fonctionnement de 289 millions Francs CFA.

Six missions sont en cours d'exécution dans plusieurs institutions à savoir le ministère de finances, de l'aménagement du territoire, de la santé publique, de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, des infrastructures, sans compter des missions ponctuelles à la CNPS, à l'ADAC, au PNSA, à la centrale pharmaceutique d'achat, à l'Hôpital de la Renaissance, la justice,  les projets et programmes du ministère de l'élevage. Par ailleurs, l'évaluation de tous les projets au Tchad est en cours.

Des techniques minutieuses utilisées par des agents placés dans les différentes régies financières pour détourner des derniers publics ont été décelées par l'inspection générale d'État.

L'inspecteur général d'État adjoint, Issa Mahamat Abdelmahmout s'en explique : "ces agents ont mis sur place une technique qui consiste à transformer le versement des contribuables, les recettes fiscales en recettes administratives, c’est-à-dire quand la division de recouvrement au niveau du trésor verse ces chèques et la division des recettes essaie de retirer certains de ces chèques, elle les donnent le plus souvent à des régisseurs de la police nationale qui les gardent, ne les versent pas au trésor et attendent la passation de ces actifs et remettent ces recettes aux agents de la division des recettes".

Il y a un autre mécanisme qui consiste à mettre des intercalaires sur les souches de quittance pour mettre d'autres montants sur ces quittances qui seront remises aux contribuables et ce sont les agents qui empochent l'argent au détriment de l'État. Une autre stratégie consiste à échanger des quittances parallèles qui proviennent de certaines régies financières de province. Une autre méthode de détournement des deniers publics est utilisée à la douane, elle consiste à échanger des chèques contre des liquidités. Cette technique s'opère avec la complicité des régisseurs dans tous les secteurs de la douane des provinces.

L'inspection générale d'État a décelé une manipulation frauduleuse au Ministère de Finances et des Budgets d'un montant de 2,4 milliards FCFA. Après l'approfondissement de l'enquête au Ministère des Finances et du budget, il a été établi que sur ce chiffre précité, la somme de 1,458 milliard FCFA a été effectivement détourné par des manœuvres frauduleuses d'agents véreux qui sont présentement entre les mains de la justice.

Le procureur de la République, Mahamat Saleh Younous prévient que les présumés auteurs des détournements publics seront traqués et traduits devant les juridictions compétentes. Il vise les personnes qui "détournent des biens de l'État, se font construire des palaces et roulent dans des grosses cylindrées sans être inquiétés". Selon le procureur Mahamat Saleh, "quant à la saisie de ces biens, le parquet ne faillira pas. Nous avons une mauvaise manière dans ce pays. Lorsqu’on voit son prochain entrain de mener un train de vie aussi exorbitant, on a jamais eu le réflexe de lui poser la question de savoir comment il fait pour vivre de cette manière. Lorsque cette personne est indexée, ça devient un problème de famille et de clans", a-t-il martelé.
Djimet Wiche Wahili
Journaliste, directeur de publication. Tél : +(235) 95415519 / 66304389 E-mail :... En savoir plus sur cet auteur



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