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Tchad : "Affligé", le ministre de la Justice refuse de démissionner face à "l'adversité"


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 17 Avril 2017


"J'ai appris cela, j'ai été surpris. Je vous assure qu'il y a une vérité dans cette information, c'est que j'ai été fortement touché, j'ai été fortement affligé, je ne peux pas comprendre que des individus en mains de justice puissent être encore rattrapés et assassinés, quel que soit la gravité des faits qu'ils avaient commis", a déclaré le garde des sceaux.


Les tchadiens rendent hommage aux victimes de la tuerie meurtrière contre un convoi de détenus. Crédits photo : Sources
Les tchadiens rendent hommage aux victimes de la tuerie meurtrière contre un convoi de détenus. Crédits photo : Sources
Le ministre de la Justice, Ahmat Mahamat Hassan, a réagit hier soir, sur les antennes de la Télé Tchad, à l'information sur son souhait de démissionner, au moment de l'attaque du convoi de détenus, en guise de protestation.

"Je vous assure qu'il y a une vérité dans cette information, c'est que j'ai été fortement touché, j'ai été fortement affligé, je ne peux pas comprendre que des individus en mains de justice puissent être encore rattrapés et assassinés, quel que soit la gravité des faits qu'ils avaient commis", a déclaré le garde des sceaux.
"Je n'ai jamais eu l'idée de démissionner"

"Je suis une autorité de poursuite, je suis le détenteur de la politique pénale du gouvernement et dans ce cadre là j'étais fortement affligé, personnellement et physiquement", s'est défendu le ministre de la Justice, hier soir.

"Ce n'est pas devant l'adversité, devant les actes graves de responsabilité qu'on puisse lâcher, liquider ses responsabilités, je n'ai jamais eu l'idée de démissionner, je devais faire face à mon destin, face à mes obligations, parce que il s'agit des tchadiens, il s'agit de la vie du Tchad, j'avais été appelé de mon propre gré par les hautes autorités de l'Etat qui m'avaient confiés la charge d'un département aussi important que celui de la justice et des droits humains, je doit assumer mes responsabilités et mon destin", a souligné le ministre de la Justice qui semble s'être ressaisi des ses émotions.
"Un acte extrêmement grave qui porte atteinte à l'autorité de l'Etat"

Le ministre de la Justice a condamné ces tueries "extrêmement graves". "Quel que soit les crimes qu'on leur reproche, une fois entre les mains de la justice, entre les mains de la puissance publique, aucune raison ne pourrait être avancé pour pouvoir  porter atteinte gravement à leur vie parce qu'il s'agit d'un acte extrêmement grave qui porte atteinte à l'autorité de l'Etat, au vivre ensemble des tchadiens, à la puissance publique, à l'autorité judiciaire et au garde des sceaux, ministre de la Justice que je suis", a-t-il estimé.

"J'ai été présent dans toute la chaine, justement parce que je me sentais dans l'obligation de sécuriser les tchadiens, notamment en matière d'application de la rigueur de la loi. Je ne suis pas le seul, je voudrais rassurer les tchadiens, je vous assure et je témoigne, les hautes autorités, toutes, le gouvernement, la Présidence de la République, d'ailleurs, la majorité des tchadiens avaient largement condamné cet acte lache, cet acte grave et gravissime. Je vous assure que les hautes autorités avaient été fortement touchées. Des mesures graves avaient été prises et elles vont continuer d'ailleurs", a-t-il ajouté.

 

Les garanties qu'il y aura justice dans cette affaire

Elvis Tabo, journaliste et présentateur du journal télévisé n'a pas manqué de questionner le ministre de la Justice sur les garanties qu'il y aura justice dans cette affaire.

"Premièrement, nous avons déjà appréhendés, personne ne croyait qu'on allait appréhender les assassins. Nous avons appréhendés une partie des assassins. Deux, nous avons, ouvert une procédure judiciaire, c'est-à-dire, une instruction. Nous avons saisi un juge d'instruction. Trois, les mesures de sanctions pourraient être prises à divers niveaux et avec plusieurs natures, les mesures militaires, administratives mais aussi pénales", a-t-il assuré.

"Je crois que les gens nous attendent, nous sommes conscients, moi-même, personnellement en tant que garde des sceaux, je suis très conscient que je suis attendu et observé par tous les tchadiens, et d'ailleurs par tous les gens qui suivent cette situation qui vient de se dérouler au Tchad. Nous sommes observés et nous sommes tout le temps interpellés, nous devons assumer nos responsabilités, je rassure les tchadiens que la puissance publique et la raison est entre les mains de l'Etat et de la loi républicaine. Rien ne peut ébranler la loi et le vivre ensemble des tchadiens. La loi de la République", a tenu à assurer le garde des sceaux.
 
"Ne pas tomber dans le fatalisme"

Le garde des sceaux a appelé à ne pas tomber dans le "fatalisme" et le jeu de la division ethnique, afin de ne pas saper le vivre ensemble des tchadiens.

"Nous sommes tous des tchadiens, faudrait pas toute suite tomber dans le fatalisme, dans la collectivisation de la faute et des responsabilités, non. Un groupe d'individus ça na rien avoir avec leur appartenance tribale, ethnique ou autres, ou religieuse ou culturelle. Ces gens, certains ont été appréhendés, d'autres vont l'être très récemment, la cour criminelle et la loi vont être appliqués dans toute leur rigueur, un acte grave qui touche l'autorité de l'Etat, qui touche la puissance publique, le vivre ensemble des tchadiens et notamment rassurer les tchadiens de faire confiance en leur justice, la loi va s'appliquer dans toute sa rigueur", a souligné le ministre de la Justice.



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