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Tchad : Après les attentats, le silence du Président Déby interpelle


Alwihda Info | Par Djimet Wiche Wahili - 13 Juillet 2015


Il aurait pu superviser personnellement les opérations de traque contre les terroristes afin de mettre un terme à cette menace qui crée une psychose générale au sein de la population tchadienne, plutôt que de rester éloigné et silencieux.


Le chef de l'Etat tchadien, Idriss Déby serre la main aux généraux de l'armée. Alwihda Info
Le chef de l'Etat tchadien, Idriss Déby serre la main aux généraux de l'armée. Alwihda Info
Le président de la république du Tchad Idriss Deby Itno semble être déçu par ce qui s'est passé au grand marché de N'Djamena. Cette attaque terroriste qui a entraîné la mort de plusieurs de ses concitoyens n'aurait pas dû avoir lieu si les services de sécurité avaient bien fait leur travail. On pourrait comprendre sans trop charger les services de sécurité pour les attaques terroristes perpétrées contre la direction générale de la police et l'école de police le 15 juin dernier qui ont entraîné la mort d'une trentaine de personnes ainsi que plusieurs blessés ; en effet, ce double attentat, le premier de son genre, aurait pris les services de sécurité de cours. Mais il est totalement incompréhensible et même condamnable qu'un autre attentat soit perpétré, en moins d'un mois, dans le grand marché de la capitale. Pourtant, le Président de la République aurait alloué une enveloppe importante aux différents corps de la sécurité.

L'opinion publique au Tchad s'interroge sur le silence du président Deby Itno et sur l'absence de toute réaction officielle. Il aurait pu superviser personnellement les opérations de traque contre les terroristes afin de mettre un terme à cette menace qui crée une psychose générale au sein de la population tchadienne, plutôt que de rester éloigné et silencieux. Rappelons que l'attaque terroriste de samedi dernier, à l'entrée Sud du marché central a entraîné la mort de 16 personnes (la plupart des victimes sont des femmes démunies, des vendeuses de légumes) et plus de 74 blessés. 

Il est invité à être prêt de son peuple pour éviter d'être désorienté voire désinformer par l'Agence Nationale de Renseignement (ANS), qui, faute d'avoir trouvé des informations fiables, cherche à porter un doigt accusateur sur la presse afin de dissimuler son échec dans le domaine des renseignements contre le terrorisme. Le chef de l'ANS doit comprendre une fois pour toute que la surveillance intérieure relève de la compétence de la direction de la police. La dérive de la presse, si elle existe et est avérée, relève de la compétence du HCC ou de la Direction générale de la police "intérieure" ; nul besoin d'être professionnel pour savoir que la mission de l'ANS (services de renseignements) est  d'infiltrer les organisations extrémistes depuis l'étranger afin de pouvoir déjouer à temps tout acte de nature subversive contre le pays, et non de s'en prendre à la presse indépendante dont son rôle est d'informer lorsque les organes étatiques sont aux abonnés absents.

De plus, demander à la presse indépendante de collaborer avec l'agence de renseignements est une honte, pour la presse et pour le pays. En définitif, la presse indépendante n'est pas responsable d'un quelconque psychose. Elle a ses défauts, certes, mais grâce à elle, on s'informe.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)