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INTERVIEW

Tchad: Interview exclusive du porte-parole du commandement militaire unifié à Al Wihda Presse Internationale


Alwihda Info | Par Җ€BIЯ - 21 Janvier 2008


"Le déploiement de l'EUFOR est une basse manœuvre du gouvernement français pour tenter de sauver Deby. Mais qui arrivera en premier à N'Djamena ? Les forces de l'EUFOR ou nos forces déterminées au changement ? Je vous laisse deviner la réponse à cette question mais j'avoue que je connais déjà la réponse de l'ensemble des Tchadiens fatigués de ce régime corrompu et décadent. Nous mettons en garde les Européens sur une aventure militaire au Tchad qui ne sera pas pour eux une simple partie de plaisir." Abderaman Koulamallah


Au CAPE/France à Paris
Au CAPE/France à Paris

Tchad-info.net : Monsieur Koulamallah Abderaman bonjour.
Abderaman Koulamallah : Bonjour.

Tchad-info.net : Pourquoi selon vous les différents groupes rebelles tchadiens n'avaient-ils pas pensé très tôt à coordonner leurs opérations sous un commandement militaire unique ?
Abderaman Koulamallah : Je voudrais tout d'abord apporter quelques précisions. L'accord du 22 décembre entre les trois mouvements signataires RFC, UFDD, UFDD/F est la première étape vers une réunification des forces de la résistance nationale et en attendant cette union définitive trois organes ont été mis en place : le Commandement Militaire Unifié (CMU), le Porte-Parole Unique (PPU).

Ces deux organes sont placés sous l'autorité d'un troisième organe, le Collège des Présidents (CP) qui est chargé de la coordination entre les organes. En ce sens je ne suis pas le porte-parole du commandement unifié comme on l'écrit souvent dans les médias mais de l'Union des trois mouvements et je travaille sous l'autorité des trois présidents et je m'exprime au nom des mouvements signataires de l'accord, il en est de même du commandement unifié ! Ces trois organes sont des structures nouvelles et leur création est un fait historique. C'est la première fois dans l'histoire des rebellions de l'est du Tchad qu'une telle unité s'est faite.

Mais pour répondre à votre question, je dirai que depuis plusieurs mois cette idée d'union a gagné les cadres politiques et militaires de nos mouvements respectifs et il a fallu du temps pour instaurer la confiance et mettre en place cette nouvelle réalité politique et militaire qui a besoin du soutien de tous les Tchadiens qui luttent pour le changement dans leur pays. Beaucoup de personnes émettent des réserves sur la qualité de cette union ou sur les hommes chargés de la matérialiser. Mais il faut donner du temps au temps pour permettre aux structures de fonctionner. Ce qui est important c'est la dynamique ainsi créée et qu'il faut saluer.

La question des hommes est importante mais la rébellion ne travaille qu'avec les potentialités humaines qui sont à sa disposition sur le terrain. Les cadres crédibles, beaux, intelligents, capables et qui sont à distance ne sont pas à la portée de sa main. Plus d'indulgence ne peut que nous grandir. Faisons confiance à ceux qui se rendent disponibles et font preuve de sacrifices et ne pas donner des prétextes au régime de N'Djamena pour nous affaiblir. Il faut faire très attention et ne pas jouer le jeu médiatique de ce pouvoir décadent.

Les militaires qui sont sur le terrain comptent beaucoup sur le soutien de la diaspora tchadienne qui lutte efficacement à sa manière. Elle doit continuer à soutenir le mouvement général. Rien ne se fera de concret et d'efficace sans l'engagement de chacun, ceux qui ont les armes en main et ceux qui de l'extérieur font un travail d'analyse et de mobilisation qui constitue un soutien énorme et efficace.




Le porte-parole du CMU
Le porte-parole du CMU
Tchad-info.net : Jusqu'en décembre 2007 les trois principaux groupes rebelles partaient en ordre dispersé pour la conquête du pouvoir n'eût été les défaites successives qu'ils ont enregistrées face à l'armée tchadienne aussi bien à l'issue des récents combats qu'auparavant. Est-ce à dire désormais que c'est la fin du tribalisme et du communautarisme qui bornent les innombrables groupes rebelles tchadiens?
Abderaman Koulamallah : Je ne sais pas si l'unité retrouvée va mettre fin au tribalisme et au communautarisme mais une chose est certaine, rien ne sera comme avant. Nous sommes déterminés à conserver cette unité car elle émane de notre base et soutenue par les hauts responsables de nos mouvements. Comment voulez-vous que l'on dirige le Tchad nouveau, celui auquel nous aspirons tous avec des instruments tribaux et une vision arriérée de la société tchadienne ? Je pense que les réflexes subjectifs qui dominent les Tchadiens perdureront encore et ne pourront pas être jugulés d'un trait de plume du porte-parole.

La réalité est plus têtue mais croyez moi il y a sur le terrain militaire une dynamique nouvelle que rien n'arrêtera. Les cadres politiques et militaires des principales rebellions de l'est travaillent désormais ensemble et bâtissent une stratégie commune. Il faut croire en cette unité retrouvée et l'encourager. Ceux qui s'évertuent à lui trouver coûte que coûte des tares se trompent de combat. Les mouvements signataires sont plus que jamais déterminés.

Tchad-info.net : L'on voit bien que les trois mouvements rebelles sont unis par une alliance de circonstance, malgré eux. Croyez-vous que cette alliance va tenir encore pour longtemps d'autant que ces rebelles n'en sont pas à leur première expérience. Pour preuve, presque tous les trois chefs rebelles ont déjà fait partie de ce qu'on appelait le FUC en décembre 2006, sans y rester longtemps.
Abderaman Koulamallah : En ma connaissance le RFC et l'UFDD n'ont jamais fait partie du FUC de Mahamat Nour. Quant à Abdelwahid Aboud il est l'émanation d'un mouvement de prise de conscience au sein de l'ex FUC qui a exclut Mahamat Nour lorsqu'il se préparait à trahir et à rejoindre le camp de N'Djamena. C'est donc la première fois que ces trois mouvements jettent la base d'une unité réelle guidée par les circonstances de la lutte armée.

Elles ont, c'est vrai, tiré les leçons, non d'un échec des combats passés, mais d'un défaut de réussite à cause des aléas politiques. On leur a longtemps reproché leur manque d'unité on ne va pas aujourd'hui leur reprocher leur unité sous prétexte qu'elle n'est pas sincère. Les faits objectifs militent en faveur de la réalité de cette union. Il faut y croire et donnez-nous du temps pour concrétiser nos objectifs.

Tchad-info.net : Pensez-vous qu'un commandement militaire unifié des rebelles pourrait apporter une solution à la crise tchadienne actuelle?
Abderaman Koulamallah : Le commandement militaire unifié n'est pas le « Deus Ex Machina ». Il ne résoudra pas d'une baguette magique les problèmes de la rébellion et du Tchad.

C'est un organe parmi deux autres organes. Il s'agit d'une étape vers l'union définitive que nous appelons de nos vœux. Je vous donne un exemple concret. Depuis notre union, le régime de Deby est aux abois et cherche par ses avions à bombarder uniquement les commandements politique et militaire de notre union.

Et ce n'est que par dépit et faute de nous trouver qu'il bombarde les villages du Darfour pour créer une crise superficielle avec le Soudan. Nous sommes des cadres politiques et militaires au maquis l'arme à la main et prêts à défendre notre cause. Les hommes politiques tant décriés par le régime et ses complices sont au Front et en première ligne et font don de leur vie à la cause du peuple.

Abderaman et Allafouza au maquis
Abderaman et Allafouza au maquis
Tchad-info.net : Quatre semaines après sa création le commandement militaire unifié continu de rester inactif en termes d'hostilités militaires contre le régime. Y a-t-il un problème ?
Abderaman Koulamallah : Inactif dites-vous ? Certainement pas car il fait un travail exceptionnel. Le Colonel Fizani et ses deux adjoints abattent un travail de Titans depuis leur nomination. Si vous insinuez par-là que l'on ne mène pas des opérations militaires, rassurez-vous que chaque chose en son temps.

Souvenez-vous des fanfaronnades de Deby pour semble-t-il nous faire mordre la poussière. Nous attendons toujours parce que la seule poussière soulevée ces derniers jours est celle de nos Toyota qui allègrement circulent en toute quiétude sur le territoire national sans qu'ils soient menacés par l'armée de Deby qui, d'ailleurs, prend la poudre d'escampette dès qu'elle entend le moindre début de murmures sur la présence de rebelles dans telle ou telle zone du territoire tchadien.

Tchad-info.net : Quels sont les objectifs du commandement militaire unifié ?
Abderaman Koulamallah : Les objectifs du commandement militaire unifié sont dans l'accord d'union et qui sont entre autres :

- concevoir et mettre en place ses propres structures de fonctionnement
- brasser les militaires issus des différentes formations signataires du présent accord et des autres forces qui intégreront l'union
- diriger le conseil de guerre et conduire les opérations militaires

Pour faire simple je dirai que le CMU est l'organe militaire suprême de nos forces unies pour toutes les questions militaires. Les mouvements signataires lui délèguent leurs compétences en matière militaire.

Tchad-info.net : Dans combien de temps pensez-vous que le commandement militaire unifié pourrait atteindre les buts qu'il s'est fixés ?
Abderaman Koulamallah : Il a déjà atteint un de ses buts, celui de brasser les militaires de toutes nos forces et ensuite il mènera les opérations militaires jusqu'à la victoire finale.

Fizani, Adouma et Adam au maquis
Fizani, Adouma et Adam au maquis
Tchad-info.net : Le commandement militaire unifié est-il indépendant ou obéit-il à une hiérarchie politique ?
Abderaman Koulamallah : Heureusement qu'il n'est pas indépendant sinon comment pourrait-il accomplir sa mission ? Il est, comme je l'ai dit plus haut et conformément à l'accord du 22 décembre, placé sous l'autorité du collège qui est l'organe politique de direction mais il est cependant doté de larges pouvoirs en matière strictement militaire et pour que la conduite de la guerre se fasse dans des conditions efficaces.

Nous avions tiré les leçons de nos opérations militaires passées et nous voulons par ces nouvelles structures offrir des nouvelles perspectives de lutte. La dispersion de l'opposition est un frein à sa victoire. Aujourd'hui le collège de présidents fonctionne correctement, le commandement rempli efficacement sa mission et le porte-parole unique s'exprime toujours dans les médias au nom des mouvements signataires. C'est un début encourageant !

Tchad-info.net : Quelle est la structure de cette hiérarchie et comment se nomme-t-elle ?
Abderaman Koulamallah : Le collège des Présidents. Il est formé des Chefs des mouvements signataires à savoir Timane Erdimi, Mahamat Nouri et Abdelwahid Aboud.

Tchad-info.net : La base du commandement militaire unifié se trouve-t-elle située au Tchad ou au Soudan ?
Abderaman Koulamallah : Nous sommes au Tchad, cela va sans dire !

Tchad-info.net : Comment expliquez-vous le fait que l'armée gouvernementale aille frapper les rebelles jusque sur le territoire soudanais alors que vous affirmez être au Tchad?
Abderaman Koulamallah : Les avions tchadiens ont tenté de bombarder nos forces à l'intérieur du Tchad et ont agressé ensuite le Soudan en allant bombarder des villages du Darfour. D'ailleurs dans quelques jours sur le Net, nous montrerons des images vidéo de nos forces sur le territoire tchadien dès que nous règlerons nos problèmes de connexion Internet à haut débit.

Tchad-info.net : Quelles sont les marges de manœuvre imminentes à entreprendre dans les jours ou heures à venir ?
Abderaman Koulamallah : Dieu merci, notre marge de manœuvre est infinie tant nous avons une parfaite connaissance du terrain et une détermination totale à changer la vie et mettre en place une société nouvelle où il fera bon d'y vivre et où chacun pourra ouvrir sa fenêtre sur la liberté.

Forces de l'Eufor en démonstration
Forces de l'Eufor en démonstration
Tchad-info.net : Comment voyez-vous le déploiement des forces de l'EUFOR qui a lieu au début de février prochain ?
Abderaman Koulamallah : Le déploiement de l'EUFOR est une basse manœuvre du gouvernement français pour tenter de sauver Deby et c'est gros comme le nez au milieu de la figure. Mais qui arrivera en premier à N'Djamena ? Les forces de l'EUFOR ou nos forces déterminées au changement ? Je vous laisse deviner la réponse à cette question mais j'avoue que je connais déjà la réponse de l'ensemble des Tchadiens fatigués de ce régime corrompu et décadent.

Nous mettons en garde les Européens sur une aventure militaire au Tchad qui ne sera pas pour eux une simple partie de plaisir et l'armée française connaît la vaillance des révolutionnaires tchadiens qui lui on infligée des lourdes pertes dans le passé. Qu'elle prenne garde à ne pas mettre son doigt n'importe où !

Tchad-info.net : Ne craignez-vous pas que le déploiement des forces de l'EUFOR à l'est du Tchad puisse mettre définitivement fin aux ambitions du commandement militaire unifié, c'est-à-dire de ne plus pouvoir continuer à se mouvoir vers l'intérieur du Tchad ?
Abderaman Koulamallah : Vous voulez dire les ambitions de la résistance nationale ? Je vous réponds que nous ne sommes que les exécuteurs d'une volonté qui se puise au plus profond de notre peuple. Nous ne renoncerons jamais à lui apporter la liberté et le changement auquel il aspire légitimement et pour cela nous lui faisons don de ce que nous avons de plus cher : notre vie !

Tchad-info.net : Quels rapports y a-t-il entre l'union des trois mouvements et l'armée soudanaise ?
Abderaman Koulamallah : Le Soudan est un Etat qui n'a rien à voir avec nous. Ce pays auquel Idriss Deby a créé de toutes pièces une rébellion à sa frontière avec le Tchad dans la région du Darfour a ses propres préoccupations que de s'allier avec nous. Le dictateur tchadien dans ses excès l'accuse de tous les maux. Mais est-ce que c'est le Soudan qui est à l'origine de la rébellion des Ouaddaïens ; Goranes ; Zaghawas ; Arabes ; Tama ; Hadjarai ; Mimie ; Abcharib etc…ou c'est la politique sectaire de Deby et son accaparement du pouvoir, de tout le pouvoir qui est à l'origine du conflit actuel ? Pour la première fois dans l'histoire les populations tchadiennes sont unanimes pour rejeter un pouvoir politique.

Tchad-info.net : Qui aide le commandement militaire unifié sur le plan logistique et qui le ravitaille en rations alimentaires ?
Abderaman Koulamallah : Notre logistique trouve sa source sur le terrain car la zone de l'est du Tchad est bourrée d'armes de tous les calibres. Un marché d'armes est assuré par les rebelles soudanais fournis par Deby et qui vendent leurs armes à tout un chacun. Nous récupérons beaucoup sur l'ennemi qui ne veut pas se battre et complètement démoralisé.

Par contre, notre ravitaillement est aléatoire. Nous recevons beaucoup des populations et de nos sympathisants. Mais la vie dans le maquis est dure, nous faisons comme nous pouvons, nous mangeons ce que nous trouvons et buvons souvent de l'eau impropre à la consommation. Nous ne vivons pas dans des appartements mais dans la brousse. Le gros avantage c'est la beauté de la nature et les extraordinaires paysages de ce beau pays livré à l'inconscience d'un homme qui le conduit à sa perte.

Maquisards en pause
Maquisards en pause
Tchad-info.net : Les trois mouvements commanditaires du commandement militaire unifié sont-ils parvenus déjà à rassembler toutes leurs forces sous la responsabilité unique du colonel Fizani ?
Abderaman Koulamallah : Le brassage est effectif et l'armée nouvelle, unie, est prête !

Tchad-info.net : En votre qualité de porte-parole Unique, parlez-vous au nom des trois mouvements qui composent le commandement militaire unifié ?
Abderaman Koulamallah : Le porte-parole Unique est un organe à part entière et à ce titre je me suis mis en congé de mon mouvement et je parle effectivement au nom des trois mouvements signataires de l'accord. D'ailleurs j'ai juré avec les trois commandants militaires notre fidélité à l'alliance. J'espère pour ma part me montrer digne de cette confiance et de l'immense responsabilité qui pèse sur mes épaules et démontrer à mes éventuels détracteurs ma loyauté.

Tchad-info.net : Le porte-parole Unique du commandement militaire unifié est-il un soldat ou un homme civil ?
Abderaman Koulamallah : Nous sommes tous des politico-militaires. Je vis au milieu des soldats avec mon arme et ma plume. D'ailleurs j'ai subi comme tout le monde les derniers bombardements de l'aviation de Deby. Je ne fuis pas mes responsabilités et j'assume mes engagements jusqu'à leur ultime conséquence. Ma vie n'est pas, à ce stade, plus importante que celle d'un soldat ! Notre engagement est le même. Nous demandons la confiance de tous ceux qui nous jugent de loin et qui nous jettent la pierre. Qu'ils prient pour notre victoire, c'est la seule chose importante.

Tchad-info.net : Etant désormais unifié, pensez-vous que le commandement de l'union des trois mouvements dont vous êtes le porte-parole Unique dispose des moyens adéquats et suffisants pour aller jusqu'au bout de ses ambitions, c'est-à-dire renverser le régime de N'Djamena ?
Abderaman Koulamallah : Comme je vous l'ai dit, je suis le porte-parole de l'union, personnellement je suis un homme croyant et je dis que la victoire est entre les mains de Dieu. Mais pour notre part nous avons mis toutes les conditions de notre côté pour délivrer les Tchadiens et qu'un pouvoir conforme à leurs vœux s'installe enfin dans notre pays martyr.

Tchad-info.net : Au cas où le commandement militaire unifié arriverait à prendre le pouvoir, lequel des trois chefs rebelles de l'union serait-il le mieux indiqué, à votre avis, pour diriger le pays ?
Abderaman Koulamallah : Le commandement militaire est le bras armé de l'union, pour l'instant une commission politique travaille d'arrache-pied pour matérialiser l'union définitive.

Qui dirigera le Tchad de demain est une question pertinente même si elle est prématurée au stade actuel de l'union. Il n'y a par ailleurs pas que l'opposition armée, il y a les partis politiques qui forment aussi une opinion importante, il y a des composantes essentielles de notre peuple qu'il faut prendre en charge.

Il faut éviter la prise de pouvoir de manière sectaire. L'histoire récente du Tchad nous a suffisamment édifiés pour ne pas perpétuer les erreurs du passé. Il y a une jeunesse, des cadres nouveaux, jeunes, dynamiques qui aspirent voir leur tour venir rapidement. Il faut savoir les mobiliser et leur donner la place qu'ils méritent. Notre lutte actuelle est composée de plus de 90% de jeunes. Ce sont des données essentielles. Les vieux crocodiles ne doivent pas occuper seuls tout le marigot.

Membres de l'opposition démocratique
Membres de l'opposition démocratique
Tchad-info.net : Pensez-vous que tout ou partie de l'opposition démocratique tchadienne et les associations de défense des droits de l'homme de l'Intérieur soutiennent-elles d'une manière ou d'une autre la guerre actuelle contre le régime de Deby ?

Abderaman Koulamallah : Le terme de l'opposition démocratique est impropre disons l'opposition légale. Nous pensons que nos intérêts sont communs : nous avons les mêmes objectifs et mettre en place une véritable démocratie. Nous avons cependant opté pour des méthodes différentes mais ils sont objectivement nos alliés et ne peuvent que soutenir notre vision nouvelle de la société tchadienne. Pour nous aucune construction démocratique future ne peut se faire sans eux. Ils font partie des forces vives du pays et mènent un combat difficile dans la légalité face à un pouvoir caractérisé par sa brutalité.

Les arrestations des journalistes, la fermeture des organes de la presse privée démontrent le peu de cas que fait ce pouvoir de la liberté d'expression dans le pays. Le simulacre de démocratie doit prendre fin et laisser la place à un dialogue nouveau pour bâtir une société nouvelle. Idriss Deby ne se pliera jamais à un processus électoral réel et légitime, il faut dès lors mettre fin à cette parodie de démocratie à laquelle plus personne ne croit.

Tchad-info.net : Une période de transition a-t-elle été prévue en cas de victoire?
Abderaman Koulamallah : Une période de transition est obligatoire. Sa durée et sa structure seront définies très prochainement par la commission politique composée de 16 membres. Y aura-t-il un forum national pour rassembler les Tchadiens autour d'un consensus politique ? Probablement mais je ne veux pas anticiper sur les décisions de la commission préparatoire.

Tchad-info.net : Quel sort pourrait-il être réservé à l'actuelle Constitution du Tchad, la suspendre ou organiser un référendum en vue d'en faire adopter une nouvelle ?
Abderaman Koulamallah : La Constitution tchadienne actuelle symbolise cet Etat néant et en plus elle a été travestie par Idriss Deby. Elle a perdu toute sa substance et surtout sa légitimité. Elle sera balayée. De toutes les façons, le nouveau pouvoir qui sera installé bientôt au Tchad aura une nouvelle légitimité avec donc une Loi fondamentale nouvelle.

Tchad-info.net : Quelles seraient les premières mesures à prendre en urgence ?
Abderaman Koulamallah : Réconcilier les Tchadiens, les unir et bâtir une société démocratique nouvelle où l'alternance politique ne sera pas un leurre mais sera assurée en respectant scrupuleusement l'expression libre du suffrage universel.

Il faut faire profiter les Tchadiens des immenses richesses du pays. Pas de privilèges pour certains et la galère des salaires dérisoires pour les canuts, ces autres que l'on méprise.

Le Président tchadien
Le Président tchadien
Tchad-info.net : En cas de victoire du commandement militaire unifié, l'actuel président du Tchad aurait-il des ennuis judiciaires comme son prédécesseur ?
Abderaman Koulamallah : Comme chaque Tchadien il sera jugé selon son acte de carnavals sanglants !

Tchad-info.net : Qu'est-ce que les rebellions tchadiennes actuellement réunies sous la houlette de l'union des trois mouvements et du commandement militaire unifié attendent-elles du régime actuel pour déposer les armes ?
Abderaman Koulamallah : La rébellion est réunie sous la houlette du Collège des Présidents et elle n'attend rien de Deby. Quel triste sort que celui de ceux qui ont tenté de négocier avec Deby. S'ils ne sont pas sis pieds sous terre, ils sont poursuivis et harcelés. Le cas de Mahamat Nour Abdelkerim ancien ministre de la Défense est à ce titre édifiant.

La politique c'est d'abord le respect des engagements que l'on prend. Ce qui n'est pas le cas de l'actuel pouvoir méprisant et ignorant les réalités politiques de notre pays.

Tchad-info.net : Y aurait-il une autre alternative en cas d'échec total et définitif du commandement militaire unifié ?
Abderaman Koulamallah : Ceux qui sont déterminés, ceux qui luttent ne croient qu'en la victoire ! C'est le sens de leur engagement. Rien ne nous détournera de nos objectifs et nous croyons tellement fort en la victoire que nous savons tellement bien la transmettre. Les ralliements massifs à notre lutte des Tchadiens en sont la plus parfaite illustration

Tchad-info.net : Votre mot de la fin.
Abderaman Koulamallah : Que Dieu sauve le Tchad et le débarrasse de ceux qui ont juré sa perte !

Tchad-info.net : Koulamallah Abderaman, merci.
Abderaman Koulamallah : Merci et toutes mes félicitations pour le travail que vous faites sur le Net pour donner une autre alternative à l'information. Mes félicitations vont également aux sites : tchadactuel, tchadespoir, bololo.net, tchadvision, rfctchad, ialtchad, zoom et j'en oublie certainement car je ne les retiens pas tous. A ce titre je laisse mon e-mail : [email protected] pour ceux qui veulent recevoir nos informations en directe et dialoguer avec nous.

Réalisation : Mohamed A. Kébir
Presse Al Wihda Internationale
Paris



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