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Tchad : La capitale serait-elle en état d'alerte sécuritaire non déclarée?


Alwihda Info | Par - 22 Août 2014


« Ils s'expliquera devant la police d'investigation mais après un an de prison à koro-toro (une célèbre prison sur le désert au nord du pays).»


Des soldats tchadiens à N'Djamena. Crédit photo : Sources
Des soldats tchadiens à N'Djamena. Crédit photo : Sources
Depuis quelques jours, la capitale tchadienne N'Djamena rythme au changement de ce qui ressemble à une alerte sécuritaire maximum. Des forces mixtes composées des gendarmes, des polices, des forces de défenses et des nomades patrouillent dans la ville sans arrêt. Des fouilles systématiques sont opérées sur les citoyens et dans les voitures. A chaque rond-point, à chaque feu de signalisation routière, on peut aisément voire des hommes et des femmes faire «haut la main»  en attendant leur tour de fouille. La population s'interroge si le pays est en état d'urgence. Un cadre du Ministère de l’intérieur et de la sécurité publique, sous couvert de l’anonymat, a déclaré à Alwihda que « c’est une simple précaution de sécurité. Nous nous assurons que le citoyen tchadien soit en sécurité  partout où il se trouve sur le territoire. C'est notre mission...» Si l'on en croit les autorités en charge de la sécurité publique, cette «  simple précaution de sécurité » ne fait pas l'unanimité auprès de la plupart des citoyens. Si certaines d'entre eux apprécient les fouilles, la mesure semble agacer certains. «Nous ne pouvons pas continuer à être fouillés à chaque 200 m, à chaque rond-point, ça occasionne de retard considérable sur nos trajets...» a hurlé un usager à peine visible dans sa voiture, dans la soirée du 16 Août, au rond point Aigle, dans le 6ème arrondissement de la capitale. Les usagers de la route, présents ce jour, murmurent et s'interrogent pêle-mêle sur les actions de la force de l'ordre. Malgré que les agents de la sécurité en service sur les différentes opérations de fouilles respectent ces derniers et se montrent courtois, la tension monte parfois entre eux et les citoyens.
 
L'un des reporters d'Alwihda, a demandé expressément à un agent de force de l'ordre participant à l'opération de fouille : « Que feriez-vous, si vous découvrez des armes ou des objets suspects sur un individu ou dans la voiture d'un particulier? Ce dernier répond ironiquement avec un sourire forcé : « ils s'expliquera devant la police d'investigation mais après un an de prison à koro-toro (une célèbre prison sur le désert au nord du pays).» Oh oui! Il y'a de quoi s'inquiéter avec cette allure que prennent les mesures de sécurité, dans la capitale.
 
Enfin, peut on déduire que nous nous trouvons en état d’alerte non déclaré? Seule la chambre d’enregistrement serait en mesure de répondre à cette question.
Mahamat Ramadane
Journaliste-reporter Alwihda Info. Tél : +(235) 63 38 40 18 En savoir plus sur cet auteur



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)