Abba Annama Fils
Par le passé, le gouvernement a décidé de défiscaliser les matériaux de construction. Ceci pour répondre aux problèmes de flambée de prix des matériaux de construction. Quelques jours après, les prix des ciments et autres matériaux sont passés tristement du simple au double.
De même pour les produits alimentaires et de denrées de première nécessité. Aussitôt, un comité est mis en place pour réguler les prix sur les marchés. Cependant, ce comité n’a quasiment pas apporté des solutions aux flambées de prix montées de toutes pièces par les commerçants et leurs complices.
« Ces agents chargés de réguler les prix sur les marchés sont presque absents puisqu’on ne voit aucun changement sur les prix fixés », explique un étudiant à l’entrée du marché central.
Le président de la République l’a bien souligné aussi dans son discours. « Certains agents de l’Etat en charge de contrôle de prix sur les marchés ont privilégié leur intérêt personnel au détriment de ceux de consommateurs. Ils ont abandonné leur mission sacrée. Et les consommateurs sont arnaqués par les commerçants sans foi, ni loi, par leurs intermédiaires au vu et au su de l’Administration », a constaté le Président de la République, Idriss Déby Itno.
Le président de la République n’a pas manqué aussi de souligner que cette pratique injuste et incivique a engendré la famine et la malnutrition dans le Tchad tout entier surtout en 2008, 2009 et 2010.
Il est bien vrai que les commerçants ne sont pas là pour vendre à perte. Ce pendant, la marge bénéficiaire doit être raisonnable.
« L’économie libérale dans laquelle nous évoluons ne signifie nullement pas escroquer les commerçants en pratiquant les prix injustifiés », a expliqué Idriss Déby Itno.
Les commerçants s’expliquent
Sur les marchés, les commerçants ne tardent pas à expliquer le pourquoi de cette flambée de prix.
Selon eux, ce sont parfois les agents de l’Etat eux même qui sont à l’origine de la cherté de vie.
« Dans les villages où nous importons nos produits, nous payons des taxes et autres amendes aux différentes autorités administratives tels que les chefs de cantons, les agents de la mairie et autres sans parler de transport et autres frais liés. Toutes ces dépenses sont incorporées dans les prix de vente justement. Nous payons en plus de toutes ces dépenses, ici même sur place certains droits communément appelés droit de place à la mairie et la patente à l’impôt. En réalité, nous ne gagnons pas grande chose. Et nos dirigeants, enfermés dans leurs bureaux, ne cherchent même pas à comprendre les réalités du terrain avant de prendre des décisions», s’explique Al Hadi, commerçant de son état.
Et Ahmat, un autre commerçant d’ajouter plus tard que : « tout le monde pense qu’on s’enrichit illicitement sur le dos de pauvres consommateurs en fixant des prix exorbitants. Or ce n’est pas vrai. Il faut être vraiment commerçant pour comprendre effectivement les difficultés dans lesquelles nous évoluons. Il ne sert à rien de nous qualifier de tous les noms des oiseaux pour rien. Nous ne sommes là au marché pour arnaquer. Un commerçant doit être un homme honnête pour mener à bien ses activités commerciales ».
La parole est sacrée, dit-on. Le président de la République, Idriss Déby Itno en tant que premier consommateur, a tout intérêt de tenir à sa parole pour sortir le Tchad tout entier de la famine et de la malnutrition en régulant les prix de consommation sur les marchés.
Ceci pour gagner la confiance de son peuple surtout que les élections se pointent à l’horizon.