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Tchad : Le père du nouveau né enlevé à l'hôpital témoigne


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 17 Avril 2017


Moussa Moumine, marabout de son état, âgé de 50 ans, père du nouveau né qui a été enlevé pendant près de 72 heures de l'hôpital de la mère et de l'enfant, avant d'être retrouvé et ramené, suite à une mobilisation active des forces de l'ordre, témoigne à Alwihda Info.


Moussa Moumine, marabout de son état, âgé de 50 ans, père du nouveau né qui a été enlevé pendant près de 72 heures de l'hôpital de la mère et de l'enfant.
Moussa Moumine, marabout de son état, âgé de 50 ans, père du nouveau né qui a été enlevé pendant près de 72 heures de l'hôpital de la mère et de l'enfant.
Le nouveau né avait disparu de l'hôpital de la mère et de l'enfant, quelques minutes après son arrivé au monde. Le père de l'enfant s'est expliqué en détails sur l'affaire qui a failli tourner au drame. Le procureur va aussi s'exprimer rapidement sur cette affaire.
Moussa Moumine : Ce qui s'est passé, au moment de l'accouchement, nous sommes arrivés dans une clinique mercredi dernier, puis on s'y est installé, mais ma femme n'avait toujours pas accouchée. Le lendemain, on nous a donné un carnet et, on nous a demandé de nous rendre à l'hôpital de la mère et de l'enfant.

Le vendredi matin, nous sommes arrivés à l'hôpital de la mère et de l'enfant. Vers 9h30, on nous a donné une ordonnance pour récupérer gratuitement certains médicaments à l'intérieur de l'hôpital, et d'autres en dehors de l'hôpital, dans une pharmacie. Nous l'avons fait. Puis, un autre médicament manquait, je suis partis l'acheté et le ramener à l'hôpital. 

Quelques temps après, une infirmière nous a annoncé que l'accouchement a eu lieu. On nous a informé qu'il manquait des layettes, nous avons donné l'argent pour acheter cela. Ensuite, on nous a encore informé qu'il manquait des couvertures pour le nouveau né, ainsi que d'autres effets.

Or, pendant ce temps là, le bébé a été recouvert d'un voile et a disparu de son lit d'hôpital, vers une destination inconnue. 

Nous, on pensais que c'était normal, qu'il s'agissait de permettre à la maman de se reposer et que le nouveau né allait être ramené quelques temps après, afin qu'on puisse partir. 

On a patienter longuement, jusqu'à 11 heures, lorsque la femme de mon frère est partie voir les infirmiers pour les informer qu'elle souhaite voir l'enfant. On lui a demandé : Quel enfant ? Avant de lui intimer l'ordre de sortir. Puis, elle y est ensuite retournée, mais elle a été refusée. 

Ma fille s'est rendue auprès de sa mère mais a aussi constater que l'enfant n'étais pas là, dans le lit à côté de la mère. Elle est sortie dehors demander, "où est l'enfant ?" On lui a répondu qu'on ne sait pas.

Puis elle est repartie voir sa maman pour lui demander, où est l'enfant ? La mère a répondue que l'enfant est entre les mains de la sage-femme. A ce moment, j'ai pensé que la sage-femme travaille avec les infirmiers et ne veulent pas de dérangement. Au moment venu, ils nous donneront l'enfant afin qu'on puisse partir. Donc, patientons, quand c'est fini, nous serons informés.

On a patienter jusqu'à 13 heures, on s'est dit qu'il y a quelque chose qui ne va pas. La sage-femme aussi s'est demandée, où est l'enfant ? Elle a affirmée l'avoir donné à une femme. ​Qu'elle femme ? Sa tante ? Sa mère ? Son père ? Sa soeur ? Non. Qu'elle femme ? Aucune idée.

Tout le monde était perdu et cherchait de gauche à droite. Comment cela à pu se produire ?

Ensuite, tous le monde a commencé à paniquer. Ils ont appelé la police, les gendarmes, de nombreuses personnes se sont rassemblées. L'évènement a pris de l'ampleur. Tous le monde est venu, notamment le directeur.

Une plainte a été faite. On nous a enmené au CA3 (Commissariat du 3ème arrondissement), nous y sommes allés, on nous a donné un récipissé de plainte. On nous a sorti une voiture en nous demandant d'y entrer sous escorte de deux policiers. Nous avons refusé mais ils ont insisté. Le commissaire Issa a affrété un véhicule et a insisté pour qu'on y entre.

On nous a déposé au commissariat. On nous a interrogé longuement. Puis, l'un des policiers nous a suggéré de dormir ici, ma fille aussi était avec moi. On a refusé puis un véhicule de police nous a déposé à Dinguessou, au quartier Chaddar Talata, la nuit. Le matin, nous sommes revenus au secrétariat pour poursuivre les démarches. 

Hier nuit, le Procureur a appelé ma nièce et lui a dit que l'enfant a été ramené à l'hôpital de la mère et de l'enfant, sans donner plus de détails. "Allez-y le chercher, nous aussi, nous, nous rendons immédiatement", a-t-il affirmé. Ma nièce m'a appelé vers minuit, et m'a demandé de trouver un véhicule pour me rendre à l'hôpital. Certains proches s'y sont rendues avant nous à l'hôpital et m'ont appelés pour m'informer qu'il s'agissait bien de mon enfant qui a été ramené à l'hôpital. 

Nous sommes arrivés, nous avons, avec la mère, vu l'enfant, puis on nous a fait patienter pendant que l'enfant était examiné par les infirmiers. Je suis heureux d'avoir retrouvé ma fille.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)