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Tchad: Logement : Les loyers excessivement élevés à N'Djamena


Alwihda Info | Par Barra Lutter King - 23 Septembre 2023


Trouver un logement à N'Djamena est un véritable défi, les prix des loyers étant hors de portée pour de nombreux habitants. Dans un pays où se nourrir trois fois par jour est déjà un défi pour de nombreuses familles, les propriétaires fixent les loyers sans prendre en compte la réalité économique du pays.


Pour résider dans les quartiers proches du centre-ville, il faut débourser entre 20 000 et 25 000 Francs CFA pour une simple chambre. Roseline Ndjingatouloum, mère d'un enfant, peine à joindre les deux bouts, car elle dépense la moitié de son salaire en loyer. Elle témoigne : « Tout ce qui nous reste à la fin du mois, c'est pour le gaz, la nourriture et l'électricité. C'est ça, vivre en ville. »


Cette situation préoccupante reflète une triste réalité : les prix des loyers sont fixés en fonction de la position géographique du quartier, de la sécurité, de la disponibilité de l'électricité, et d'autres facteurs. Dans des quartiers tels que Moursal, Kabalaye, Paris-Congo, Sabagali, pour n'en nommer que quelques-uns, les loyers continuent d'augmenter. Malheureusement, l'État est pratiquement absent de la régulation des prix des logements.
Selon le témoignage d'Asdjim Nodjibé Alexis, "une chambre sans espace, sans électricité, et avec des toilettes communes coûte 17 500 Francs CFA." La crise du logement à N'Djamena touche même les salariés gagnant le salaire minimum, fixé à 60 000 Francs CFA. Ils peinent à se loger en centre-ville et sont contraints de s'installer en périphérie. Cette situation n'affecte pas uniquement les plus démunis, mais aussi les entrepreneurs qui luttent pour survivre en raison des coûts élevés de location. Nathalie Maïro, vendeuse de chaussures et de vêtements pour hommes et femmes, témoigne : "Je ne peux pas ouvrir ma boutique à cause de l'augmentation des loyers."
Certains propriétaires sont mécontents de l'intervention gouvernementale sur les prix des loyers. Une propriétaire anonyme déclare : "J'ai construit ma maison avec mes propres moyens, sans contracter de prêt bancaire. Connaissez-vous le coût d'un sac de ciment ? L'État a construit une maison pour moi afin de réguler le prix du loyer. Une chambre avec électricité et eau coûte 25 000 Francs CFA, prenez-le ou laissez-le. Cela signifie que je ne dois ma maison à personne."


Pour résoudre ce problème de logement, le gouvernement devrait investir davantage dans le logement social. Malheureusement, au Tchad, ce projet avance très lentement, laissant le statut de locataire dévalorisé. Malgré l'existence de la Banque de l'Habitat, créée dans le but de faciliter l'accès au logement, de réduire les coûts de construction et de garantir les prêts, le ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Urbanisme semble ne pas réagir efficacement à la hausse des prix des loyers.


En fin de compte, la question de la cherté de la vie est souvent débattue, mais celle des loyers ne doit pas être négligée. Rien ne peut justifier une augmentation des prix des logements qui sont souvent construits sans respect des normes architecturales, sinon l'absence de politiques adéquates. Face à la croissance démographique rapide de N'Djamena, la construction de logements sociaux demeure une priorité plus que jamais.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)