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TCHAD

Tchad : "So" Mali ou Somalie ?


Alwihda Info | Par - 17 Décembre 2012


Selon un sondage réalisé par Alwihda sur plus de 103790 votants, les tchadiens ont affiché leur désaccord sur l’envoi des troupes tchadiennes au Mali pour combattre aux côtés de la force mise en place par la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).


Crédits photos : http://sf.france-science.org
Crédits photos : http://sf.france-science.org
Selon un sondage réalisé par Alwihda sur plus de 103790 votants, les tchadiens ont affiché leur désaccord sur l’envoi des troupes tchadiennes au Mali pour combattre aux côtés de la force mise en place par la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).

Par Djamil Ahmat (@DjamilAhmat)

Alors que le chef de l’Etat, Idriss Déby a donné son accord partiel à une intervention au Mali, l’ancien secrétaire Général de la Présidence du Tchad , Mahamat Saleh Annadif prend la direction de l’AMISOM en devenant le nouveau Représentant spécial pour la Somalie et Chef de la Mission de l'UA en Somalie. Décidément le Tchad est présent sur tous les fronts ces derniers temps !

S’agissant de la mission en Somalie, "c’est un défi et je mesure le poids", a affirmé Annadif. Sur le dossier Malien, les autorités tchadiennes essayent justement d’en mesurer le poids de cette mission avant de s’y engager.

Les raisons ?

Les raisons sont très poussées sur ce sujet alors que le Tchad sort à peine des décombres de la guerre. Beaucoup estiment que ce n’est vraiment pas le moment de s’engager dans un nouveau conflit. De plus, la CEDEAO a eu le bras long pour rallier le Tchad à sa cause, pays qui ne fait même pas parti de la communauté de l’Ouest. Pourtant, Idriss Déby avait affirmé dans une interview son intention d’adhérer à la CEDEAO. Cependant, cette procédure d’adhésion semble prendre nettement plus de temps qu’une déclaration de guerre au Mali.

Un référendum ?

Consulter le peuple tchadien, voilà ce qu’aurait privilégié directement la population sur une question qui la concerne de près. Sans doute, le référendum aurait barré la route à cette décision. Un échantillon de sondés a reflété à la majorité de plus de 60% le « NON » catégorique des tchadiens.

Abdallah, lui, le dit ouvertement : « Pourquoi ne pas poser la question aux tchadiens directement ? Et quand je dis tchadiens, je ne parle pas de l’Assemblée Nationale qui représente les élus du pouvoir et non du peuple ».

Les représailles ?

Nombreux sont ceux qui se montrent méfiants, craignant d’éventuelles représailles touchant l’intégrité du territoire tchadien à long terme, notamment sous formes d’attentats. Récemment, des responsables militaires des groupuscules qui occupent le Nord Mali ont mis en garde le Tchad, lui demandant de s’abstenir de toute tentative d’intervention.

Pour un analyste averti, « Le choix doit être porté sur les Etats d'Afrique entier et non le Tchad seul, il est possible que le Tchad intervienne seul mais voyons les conséquences qui surgiront après; la haine Tchado Malienne, le Tchad doit être visé certainement par les proches de ce réseau actuellement au nord du Mali, peu importe leur position géographique tandis qu'ils seront partout dans les zones sahéliennes sans doute. Et certains Maliens eux même après avoir fait un bilan et que ce dernier soit lourd, ils pointeront du doigt l’armée tchadienne. Alors faisons un ensemble des armés africaines dynamique pour reconquérir cette localité malienne ».

Une solidarité continentale

La solidarité passe avant tout, c’est l’idée que défendent ceux qui soutiennent une attaque par la force au Mali. Sinon, la solidarité africaine n’a jamais existé.

Tchad : "So" Mali ou Somalie ?
Pour une fois : Et si les Africains prenaient leur responsabilité ?

« Nous sommes d'accord dans ce plan technique de la guerre dans le désert, le Mali, c'est l'Afrique, j'ai du mal à voir les Maliens se déchirer ainsi. A mon avis je ne souhaite pas qu'il y ait une intervention venante des USA ou l'Europe. L’Afrique est composée des plus 53 Etats indépendants, capables de résoudre le problème comme celui du Mali.

Je ne sais pas pourquoi le choix se porte sur le Tchad seul ? », selon BJ le Patriote.

L’armée tchadienne, synonyme de « désert combat » !

"Tout le monde sait que l'armée tchadienne, c'est des gens qui sont aguerris à la guerre sur le désert, qui peuvent apporter leur contribution", a indiqué le général guinéen, Sékouba Konaté, dépêché il y a moins d’un mois à N’Djamena pour recueillir l’avis décisive du chef de l’Etat, Idriss Déby.

Pour sa part, un conseiller militaire français disait : « l’armée tchadienne est solide. Elle a l’habitude de combattre dans le désert. Et n’oubliez pas son potentiel aérien [six avions bombardiers Soukhoi et trois hélicoptères d’attaque MI-17 et MI-24, NDLR]. Il peut être précieux. »

Avec trois branches (armée de terre, gendarmerie, armée de l’air), le corps militaire tchadien a subi en fin d’année une réforme en son sein. Un filtre de recensement a été mis en place. Résultats : Plus de 5000 personnes radiés sur 12000 hommes recensés. Alors que certains analystes voyaient cette subite réorganisation comme un « déclin », le chef des armées, Idriss Déby venait de mettre en place les bases d’une armée professionnelle. « Les brebis galeuses et les fossoyeurs de l’armée doivent rendre le béret et les insignes de l’armée avant la fin de l’opération », indiquait le chef de l’Etat.

Si les tendances associent l’armée tchadienne à un robuste combattant du désert, c’est notamment grâce à sa victoire dans le passé contre l’armée libyenne pour reprendre la bande d’Aouzou. Tel David contre Goliath, les forces tchadiennes, malgré leur manque de matériel, de moyens, d’équipement, bref de tout, avaient surpris plus d’un en repoussant une invasion de la puissance régionale libyenne, au temps de Kadhafi.

« L'armée tchadienne est probablement la seule qui ait fait ses preuves dans la guerre en conditions désertiques. Elle a prouvé qu'elle savait se battre à l'époque où Kadhafi prétendait annexer la bande d'Aouzou. Bonne pioche.. », analyse un commentateur sur le site de Jeune Afrique.

Boko-Haram

Une autre épine, le cas de Boko-Haram. La secte nigérienne est aux portes du Tchad. Il y a plusieurs mois et par mesure de sécurité, les frontières avaient été fermées notamment avec le Tchad.

Récemment, la rumeur dit que les autorités tchadiennes auraient déjoué un projet d’attentat du groupe à l’aéroport international Hassan Djamous. L’information n’est pas confirmée, mais n’est pas non plus démentie. Cependant, des mesures de sécurité sans précédant ont été prises pour la sécurité de l’aéroport. Le ministre en personne était descendu sur les lieux pour constater, d’où l’importance. Sinon, il est difficile de penser à un simple renforcement de routine.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)