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Tchad : "Toute une chaine de complicité" derrière l'attaque du convoi (ministre Justice)


Alwihda Info | Par Info Alwihda - 16 Avril 2017


"Il y a surement d'autres personnes qui sont dans la nature. Des armes ont été saisies. Il y a toute une chaine de complicité que nous soupçonnons. L'information ouverte va rassurer tout le monde quant à l'efficacité de notre justice", a promis le ministre de la Justice.


Le ministre de la Justice, Ahmat Mahamat Hassan, s'est exprimé ce soir, pour la première fois depuis l'attaque meurtrière d'un convoi de détenus, en direct du plateau de la Télé Tchad, au journal de 20 heures. Le garde des sceaux qui s'est dit profondément choqué lors des évènements, a livré plusieurs éléments et détails sur l'attaque du convoi.

Il faut "éviter cette forme de représailles qui traduit la subsistance de pratiques barbares qui continuent à vivre dans notre société, contraire à toute forme de loi, que les hautes autorités ont toujours condamné", a estimé le garde des sceaux.

Evoquant le transfèrement des détenus, le ministre a expliqué que celui-ci a été décidé depuis 2016, et que "toutes les dispositions" avaient été prises, notamment avec une forte escorte de 50 éléments. "Ce n'est pas un piège de les avoir habillés en militaire", a-t-til expliqué.

"Nous avons gardé ce transfèrement secret pour que toutes les garanties puissent se faire dans de bonnes conditions. Nous avons pris toutes les dispositions sécuritaires. Ce que nous avons évité est arrivé", a déploré le ministre de la Justice.

Il a été amené à s'expliquer sur l'absence de menottes aux poignets des 4 présumes assassins lors de leur présentation à la presse, des images qui ont choqués l'opinion publique. "Je vais expliquer aux tchadiens, j'étais là toute la nuit, je veut rassurer les tchadiens que dans le cadre de mes obligations, j'étais présent dans toute la chaine, j'avais même ramassé avec mes bras les corps des personnes, j'étais arrivé à 3 heures du matin, j'avais ordonné le transfèrement des corps à la morgue de N'Djamena", s'est défendu ce soir le ministre, expliquant que "quand on a appréhendé les 4 fugitifs, j'étais à la SNRJ (Section Nationale de Recherches Judiciaires). Le procureur général avait été autorisé par mes soins à faire la présentation".

Tous les corps de l'armée impliqués dans les investigations

Le garde des sceaux a reconnu que les assaillants se sont rendus eux-mêmes aux autorités, peu après le déclenchement d'une alerte à l'ensemble des forces de défense et de sécurité.

"On avait demandé à tous les corps de l'Etat de déclencher des recherches pour retrouver les assaillants. Eux-mêmes s'étaient livrés à la justice en déclarant qu'ils n'avaient fait que appliquer la coutume en faisant appliquer aux assassins de leur frère et père le même châtiment. C'était pas des gens pris en flagrant délit. Ils s'étaient livrés eux-mêmes à la justice", a révélé Ahmat Mahamat Hassan.

Plus d'une cinquantaine d'évadés recherchés 

"Plus de 73 prisonniers se sont évadés lors de l'attaque. Aujourd'hui, on a récupéré 17 d'entre-eux. 99 prisonniers étaient en transfèrement", a confirmé ce soir le ministre, ajoutant que "les autres sont dans la nature, mais nous continuons la recherche. Dans un plus grand périmètre, certains ne pourraient pas être retrouvés mais c'est des criminels dangereux".

Une procédure criminelle

La procédure judiciaire initiale a choqué plus d'un tchadien. Toutefois, le ministre a tenu à s'expliquer.

"Il s'agit d'une procédure criminelle. Au début, compte tenu du choc, nous avons voulu les présenter en flagrant délit pour comparution immédiate", a reconnu le garde des sceaux, ajoutant que "l'assassinat relève des juridictions criminelles qui se tient en session". Autrement dit, il faudra attendre pour le procès.

Des complices et toute une chaine de complicité 

"Il y a surement d'autres personnes qui sont dans la nature. Des armes ont été saisies. Il y a toute une chaine de complicité que nous soupçonnons. L'information ouverte va rassurer tout le monde quant à l'efficacité de notre justice", a promis le ministre de la Justice.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)