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Tchad: la bataille présidentielle s’annonce rude


Alwihda Info | Par - 15 Septembre 2014



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Faut-il compter sur un contrepouvoir politique pour espérer une alternance démocratique au Tchad ? Cette question a longtemps navigué en vedette dans l’opinion nationale et internationale, pour le simple fait que, le parti au pouvoir (MPS), depuis 1990, ne laisse aucune chance à l’opposition démocratique de percer avec une visibilité remarquable. Cette interrogation légitime, en son temps, est-elle encore d’actualité ? La réponse serait probablement mitigée, vu l’allure que prenne l’ambiance politique à l’approche des élections. L’opposition, si on peut le dire ainsi, a préparé sa monture pour un voyage déterminant en 2016. Des congrès, des réunions, des assemblées générales et des discours musclés sont les principales caractéristiques de la motivation des opposants, pour les échéances avenirs. S’il faut l’avouer, pour la 1ère fois, ils donnent l’impression sérieuse de conquérir le pouvoir et ils le font savoir à coup de poigne, non seulement à travers les discours mais aussi dans les coulisses. Qu’en est-il du coté de la majorité au pouvoir ? Tout ce que l’on sait pour l’instant, ce qu’elle effectue des reformes tactiques et adopte une stratégie nouvelle. Laquelle ? Bon à savoir !
 
Pour commencer, la Coordination des Partis Politique pour la Défense de la Constitution, la principale coalition d’opposition, promet une course sans pause pour les présidentielles. Son porte-parole, par ailleurs le président du parti l’Union Nationale pour la Démocratie et le Renouveau, UNDR, Saleh Kebzabo, dans une interview avec un média international, ne cache pas l’intention de la coalition. « L’alternance est possible, nous y croyons fermement. Nous pensons même qu’elle aura lieu en 2016, si rien ne se produit d’ici là au Tchad et nous y préparons… ». Comme lui, tous les partis membres de la CPDC, développent ce germe, surtout qu’ils croient fermement que la fin du règne du MPS, est pour 2016. Tout fini par être possible pour celui qui croit en ce qu’il considère comme légitime, même parfois c’est plus un rêve qu’une réalité. De son coté, le Parti pour les Libertés et le Développement (PLD), l’un des principaux membres fondateurs de la Coalition, renforce sa capacité de mobilisation, en misant sur les jeunes activistes du parti. L’objectif : présidentielles 2016.
 
Une autre Coalition vient de se mettre dans la danse, et change radicalement les dispositions tactiques et statistiques des pronostics pour les courses de 2016. Il s’agit du Cadre de Concertation des Partis Politiques de l’Opposition Démocratique (CCPPOD) dont le porte-parole est Djimet Clément Bagaou, par ailleurs, le président du Parti Démocratique du Peuple Tchadien (PDPT). Les discours de ce dernier semblent séduire les jeunes, notamment vers le sud du pays, dans les régions dites pro-MPS, comme le Mayo-Kebbi Est. « Bongor est une ville qui produit beaucoup de choses. Il suffit de savoir les exploiter pour en tirer le meilleur bénéfice. Mais ceux qui géraient cette cité ne prenaient pas cet aspect en compte pour le développement local. », a-t-il souligné récemment lors d’une interview dans un média local. Il faut souligner que cette région est un véritable terrain de bataille politique pour les échéances de 2016. Le MPS, visiblement, ne s’hasarde pas à faire un faut pas dans cette zone, sinon ça sera un deuxième classico perdu, après celui de la région de Logone Occidental. Il ne faut, surtout, pas hésiter de dire que, ce deuxième probable raté de la majorité, sera suffisant pour renverser la tendance présidentielle. Sans blague.
 
De l’autre bout de la confusion, on bute sur le parti VIVA RNDP de Dr Delwa Kassiré Coumakoye, qui adopte pour une position « sauve-souri » en ce temps de grande tournure politique. « Le MPS, à part les fraudes, a les moyens possibles et les médias publics. Soyez vigilants, la bataille ne fait que débuter… », a conseillé le N°1 de VIVA RNDP à ses partisans, lors d’une conférence de presse, en Mai dernier. Pour certains journalistes, ce dernier, est un stratège politique mure et aguerri. Il sait rythmer avec n’importe quel changement politique. Il n’est pas nouveau pour les tchadiens. Une belle raison pour les journalistes de le surnommer « le caméléon politique ». Sa participation sera, sans doute, décisive pour le 2016. L’opposition et la majorité, tentent inlassablement de le conquérir pour faire basculer le pronostic, mais sans succès. Il aime rester et reste toujours caméléon et attend les dernières heures pour opérer son choix. C’est un mathématicien politique de haut niveau semble-t-il .
 
Quoiqu’on puisse dire et pronostiquer, la bataille de 2016 s’annonce rude pour ne pas dire confuse.
 
Mahamat Ramadane
Journaliste-reporter Alwihda Info. Tél : +(235) 63 38 40 18 En savoir plus sur cet auteur



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