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TCHAD

Tchad : secteur agricole, vers le rabougrissement


Alwihda Info | Par Martin Higdé Ndouba - 16 Novembre 2023


Le pays est à vocation agricole, mais force est de constater que la production du secteur agricole est insuffisante et ne répond pas aux besoins de la population.


En effet, plus les Tchadiens consomment les produits importés, plus cela constitue une perte pour l'économie nationale. Sur la liste des produits de première nécessité, le plus importé est le riz, qui demeure l’aliment de tous les ménages, et de toutes les classes sociales.

Pourtant, selon les dernières statistiques du ministère de la Production et la Transformation agricole, le pays compte 39 millions d'hectares de terres cultivables, le gouvernement tchadien ayant aménagé environ 48 000 hectares de terres agricoles. Aussi, la Tandjile se présente comme une zone très fertile, notamment pour la production du riz.

Malheureusement, le secteur agricole ne nourrit personne, au regard des riz importés vendus dans les différents marchés de la capitale. Toutefois, il existe des initiatives locales telles que Adjiriz, une production locale mais insuffisante pour couvrir les besoins locaux.

Ce qui prouve à suffisance que ces chiffres des terres cultivables sont vaines, en raison d'une mauvaise politique agricole. Et l'agriculture tchadienne demeure un secteur traditionnel dont les produits sont peu commercialisés.

À cette liste s'ajoute le sucre, qui est le produit le plus importé et le plus consommé. Pourtant, la canne à sucre pousse mieux dans les régions où la pluviométrie est relativement importante. Mais, le Tchad dispose d’une seule industrie de production du sucre.

Notamment, La compagnie sucrière du Tchad (CST), créée depuis aux lendemains des indépendances, en 1970 à Sarh au Sud pays, et qui n'arrive pas à satisfaire la demande nationale. Même si elle est concurrencée par l'importation frauduleuse du sucre, elle existe aujourd'hui de nom.

Comment peut-on comprendre que pour une population estimée à 18 434 996 de personnes sur une superficie de 1 284 millions km², une seule industrie peut-elle couvrir tous ces besoins ? Une interrogation qui semble être un rappel à l'ordre de la mission du ministère de la Production et la Transformation agricole et celui du Développement industriel.

Il faut le dire sans tabou, un ministère qui ne fait rien pour le développement du pays doit plier bagage. Comme le dit cette maxime « on ne donne pas à manger aux paresseux ». L’État ne doit pas continuer à dépenser sur des ministères sans innovation, pour contribuer au développement du secteur agricole, qui peut gérer d'emploi et faire des bénéfices pour le pays.

Cependant, il existe d'autres produits agricoles, notamment le maïs en provenance du Cameroun par Kousseri et le manioc au sud du pays par la Centrafrique. Sans oublier les fruits dont la capitale N'Djamena dépend à 100% d'une grande importance du Cameroun et du Nigeria, passant par Kousseri. À cela s'ajoute les produits d'élevage, à savoir les œufs.

Ce qui en réalité est une insulte nationale pour un pays qui occupe la 3ème place dans le domaine d'élevage dans la sous-région. Cette importation massive des produits de première nécessité, en raison d'insuffisance de la production nationale, est une vraie perte pour l'économie. C

elle-ci occasionne l'inflation des prix, en raison des taxes douanières, et l'importation des produits de contrefaçon nuisant à la santé de la population. Pourtant, ce ne sont pas les superficies cultivables qui manquent. La question de l'indépendance alimentaire doit être un socle pour le ministère de la Transformation et de la Production agricole.

De toute manière, l'agriculture tchadienne a un goût amer.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)