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AFRIQUE

Cameroun : des progrès dans le développement durable malgré quelques retards


Alwihda Info | Par Olivier Noudjalbaye Dedingar, Expert-consultant, humanitaire et journaliste indépendant. - 23 Juillet 2022


Au cours de la dernière journée de la session 2022 du Forum Politique de Haut Niveau des Nations Unies sur le Développement Durable (HLPF), le ministre délégué auprès du ministre de de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire, Tasong Njukang Paul a présenté le deuxième examen national volontaire (ENV) du pays.


L'examen des différents points de l'ENV présenté à l'ONU le 15 juillet dernier explique les efforts déployés par le gouvernement camerounais afin de faire progresser les ODD dans le pays malgré les revers subis.

Mise en œuvre de l'agenda 2030
Le Cameroun traverse actuellement des situations difficiles sur le plan sociopolitique, mais le pays continue de mettre en œuvre l'Agenda 2030, qui a été intégré dans l'élaboration de sa Stratégie nationale de développement 2020-2030. Malgré les résultats, le gouvernement entend promouvoir un développement durable et inclusif basé sur un capital humain de qualité.

Le pays a présenté son deuxième examen national volontaire (ENV), réalisé suivant une approche participative et inclusive, dans le cadre du suivi régulier des progrès réalisés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2030. Ce rapport examine les facteurs qui contribuent aux tendances positives et ceux qui entravent la dynamique dans divers secteurs, suite à la pandémie du Covid-19.

En matière d'éducation, outre l'insuffisance qualitative et quantitative des infrastructures et des enseignants, qui sont toutes deux supérieures à la moyenne de l'Afrique subsaharienne, le Covid-19 a fortement influencé la politique éducative, entraînant la fermeture temporaire d'écoles et la suspension des cours en présentiel.
Pour y remédier, un système national intégré d'enseignement à distance a été mis en place, utilisant les médias, Internet et la distribution de matériels pédagogiques. Les cours en présentiel ont repris avant le début des examens officiels, grâce à des allocations budgétaires spéciales pour le secteur et à des mesures barrières mises en place par le gouvernement.

Cependant, en raison de leur vulnérabilité et de leurs difficultés d'accès aux TIC, ces mesures d'adaptation n'ont pas bénéficié à tous les apprenants.

Augmentation de la violence sexiste
La violence sexiste a augmenté depuis le début ducCovid-19 et les chocs psychosociaux qui en découlent en termes d'égalité des sexes et d'autonomisation des femmes et des filles. La violence domestique touchait près de 62 % des femmes et des filles en 2020, et 56 % avaient un accès limité aux moyens de subsistance. En outre, la hausse des prix des produits de première nécessité a eu un impact négatif sur le panier de la ménagère.

Le gouvernement a pris des mesures d'atténuation, notamment la mise en œuvre de projets visant à accroître l'autonomisation des femmes et des filles.

Lutte pour la préservation des océans et des mers
Concernant les océans et les mers, la politique environnementale du gouvernement et la limitation des activités maritimes consécutives au Covid-19, ont permis de réduire la pollution marine, notamment d'origine terrestre. Les actions de lutte contre l'utilisation de plastiques non conformes, ont ainsi permis de réduire la densité des débris en mer, ainsi que la pollution des nutriments dans la mer.

De même, la production et la transplantation de plants de mangrove, la restauration des mangroves et le nettoyage des plans d'eau infestés par la jacinthe d'eau, ont contribué à la restauration des écosystèmes marins et côtiers.

Préservation et restauration des écosystèmes terrestres
En ce qui concerne la préservation et la restauration des écosystèmes terrestres, les progrès se traduisent par une augmentation des zones forestières aménagées et des zones protégées, ainsi que par l'intégration de la protection des écosystèmes et de la biodiversité dans les cadres de développement nationaux.

Cependant, la diminution de l'activité humaine, causée par le Covid-19, a créé plus d'espaces pour la faune sauvage, ce qui augmente le risque d'interactions entre espèces et, par conséquent, l'émergence d'autres zoonoses. En termes de mobilisation et de collaboration des ressources, les recettes budgétaires de l'État ont augmenté de 2015 à 2021, en raison principalement de la bonne performance des recettes fiscales, dont la part dans les recettes budgétaires est passée de 55 % en 2016 à 79 % en 2021, suite à des réformes fiscales ambitieuses.

De même, les flux d'aide publique au développement (APD) à destination du Cameroun ont augmenté, notamment en raison de la mise en œuvre du plan de riposte Covid-19. Le volume des investissements directs étrangers (IDE), en revanche, a diminué en raison de la pandémie et des perturbations sécuritaires dans certaines zones du pays.

D'importants défis à relever
Malgré les mesures encourageantes prises par le gouvernement, en vue de l’atteinte des ODD à leur échéance 2030, il reste plusieurs défis que les autorités camerounaises sont déterminées à relever à court et moyen terme, notamment : la mise en place d'un système de veille stratégique et de mécanismes d'adaptation et de réponse aux chocs et changements ; la création d'un capital humain capable de soutenir les ambitions de développement économique ; l'exploitation de nouvelles niches financières dans l'économie ; l'appui au mécanisme de suivi de la mise en œuvre des ODD.

L'espoir est que les différentes mesures adoptées, dans le but de relever ces défis, soient couronnées de succès et que le pays puisse se concentrer pleinement sur la progression des objectifs de développement afin de réaliser l'agenda 2030.



Pour toute information, contactez-nous au : +(235) 99267667 ; 62883277 ; 66267667 (Bureau N'Djamena)